samedi 11 janvier 2020

huile de Palme suite

Lu dans la Marseillaise du 11/01/2020



Le gouvernement tente à nouveau de maintenir
Un avantage fiscal sur l’huile de palme exploitée
Par le groupe Total dans sa bioraffinerie de La Mède. 
L’association écologiste Canopée vient de saisir le conseil d’État pour « excès de pouvoir ».


     Patrick de Pouyanné, PDG de Total est visiblement bien installé dans les petits papiers de l’Élysée. Le dossier de l’huile de palme importée par la multinationale pour sa bioraffinerie de La Mède revient dans l’actualité. Alors qu’en novembre, le Conseil constitutionnel, contre l’avis du gouvernement, avait acté la suppression d’une niche fiscale associée aux biocarburants produits à partir d’huile de palme (suivant une décision similaire déjà rendue par le parlement fin 2018) l’exécutif revient à la charge par une porte dérobée. Éventée le 20 décembre par Mediapart, une note de la direction des douanes considère que les « acides gras de palme », qui sont produits en parallèle de l’huile de palme à usage alimentaire, « ne seront pas exclus » du dispositif. Le diable est dans les détails : ces acides, appelés PFAD, sont toujours de l’huile de palme, en tant que résidu produit lors de sa fermentation. En résumé, l’État donne un nouveau feu vert à Total pour alimenter la déforestation.

Le conseil d’État saisi
     Après ces nouvelles révélations, l’association écologiste Canopée Forêts vivantes, le 31 décembre, a déposé un recours au Conseil d’État pour « excès de pouvoir ». Pour le président de Canopée Sylvain Angerand, « Total essaye de nouveau de faire modifier la loi pour défendre l’huile de palme plutôt que d’imaginer des alternatives pour la Mède ». Depuis la reconversion de la raffinerie en bioraffinerie en 2015, Total a toujours refusé d’évoquer un modèle sans huile de palme. Prévisions chiffrées à l’appui, la CGT a déjà démontré que l’usine resterait rentable y compris en se privant de ladite huile. Le syndicat défend en parallèle le projet d’une production d’hydrogène vert à partir de panneaux solaires. « La direction affirme y travailler, tout en disant attendre, pour reprendre leur argumentaire, la solidité économique du site », témoigne Fabien Cros, délégué CGT à La Mède, pour qui « Total et le gouvernement pourront mettre en place tous les artifices possibles, tout le monde aura bien compris que l’objectif restera celui de se gaver un peu plus ».

J.Z.


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