mercredi 24 avril 2024

Communiqué du C.I.Q des Lauroins

 

 



Objet: Fête des plantes

Le conseil d’administration du CIQ des Laurons a décidé d’annuler la Fête des Plantes de ce dimanche 28 avril pour cause de pluies et vents forts toute la journée.

Nous ne disposons pas des structures nécessaires qui pourraient nous abriter.

C'est toujours décevant lorsque des événements sont affectés par la météo. C’est pourquoi Il est envisagé qu’une partie des animations prévues soient reportées le 7 septembre sur la plage pour la fête de quartier organisée par la maison pour tous et à laquelle les associations du quartier Société Nautique des Laurons et CIQ participent.

Nous proposons à toutes celles et ceux qui souhaitent porter ou récupérer des boutures de venir à la maison des Laurons le samedi 4 mai de 8h30 à 12h00.


 Colette Lopez 

Présidente du CIQ




mardi 23 avril 2024

Pharmaciens en colère

 

Bouches-du-Rhône

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Santé

Pharmaciens en colère :

"des pressions financières et administratives insoutenables"

Par Jean-Michel Darras23/04/2024 à 07:10

Les pharmaciens demandent des moyens, plus d’accès aux soins ou encore des médicaments pour tous. Une fermeture générale des officines est prévue le 30 mai.

"On est reconnu par les patients, par la population, mais plus du tout par l'État. Ça fait des mois et des mois qu'on accepte des conditions d'exercice de plus en plus difficiles en attendant un signe de reconnaissance.

Les comptes n'y sont pas. Il en va de la santé des Français. On est soumis à des pressions financières et administratives devenues insoutenables". Cynthia Guichard, du syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône, était notre invitée sur Maritima radio. Elle répond à Didier Gesualdi


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dimanche 21 avril 2024

Epave Laurons 11

 

Mercredi, l'épave Laurons 11 Découverte en 2010, datée au carbone 14 entre 1450 et 1630 a été sortie de l'eau pour établir des photos et dessins, puis remise à son emplacement exact.

C'est la 1ère épave de l'époque moderne découverte dans l'anse des Laurons où de nombreux vestiges antiques ont été mis à jour.

Son état de conservation remarquable, révèle de précieuses informations sur l'architecture navale, témoignant du paysage culturel maritime de Martigues.


 Cette épave est fouillée depuis 2021 dans le cadre des chantiers école à destination des étudiants du MoMArch (Master of Maritime and CoastalArchaeology) dirigé par Aix-Marseille Université en collaboration avec le Drasm, formant les futurs archéologues sous-marins.






Ce chantier-école à destination des étudiants du parcours d'enseignement MoMarch est proche de la côte (2 mètres) et fait l'objet d'une nouvelle campagne de fouille archéologique sous-marine cette année.

L'épave Laurons 11 est le onzième site référencé dans l'anse à Martigues. Cette anse a livré à travers le temps plusieurs épaves antiques, mais il s'agit de la première découverte datant de l'époque moderne, entre 1450 et 1630.

L'épave baptisée Laurons 11 n'est pas destinée à être sortie de l'eau ni à être exposée dans un musée. La ville de Martigues songe à créer un sentier sous-marin afin de l'observer dans les meilleures conditions.

Marine Sadania, responsable d'opérations pour le Drasm et Juliette, étudiante en deuxième année en archéologie, nous en disent plus dans ce reportage. 


 

samedi 20 avril 2024

Un arrosage connecté pour des économies d'eau

 

Martigues Environnement

Martigues :

un arrosage connecté pour des économies d'eau

Actuellement, ce sont 320 000 mètres cube d'eau qui sont utilisés à l'année pour l'arrosage public, à Martigues. Grâce à son système d'arrosage connecté, la ville pourrait, à terme, réduire sa consommation d'eau de moitié.

En novembre, une première antenne était déjà installée sur le toit de l’hôtel de ville de Martigues. Son rôle : relier les sondes plantées dans les espaces verts à Hummbox, un logiciel qui permet de contrôler à distance les compteurs d'eau. Après avoir testé ce nouvel arrosage intelligent autour de la mairie, le service a posé huit nouvelles antennes dans Martigues. Ces outils ont un rôle déterminant dans ce nouveau système d'arrosage puisqu'il fonctionne en réseau. De la sonde au logiciel en passant par le programmateur et le compteur, les informations sont instantanées et accessibles sur smartphone. La facilité de manœuvre apportée par ces nouveaux outils permet d'ouvrir et de fermer les valves en un clic. « Demain, il n'y aura plus besoin de se baisser, se félicite Sylvain Chauvet chargée du développement de la « ville connectée », grâce au Bluetooth, on apporte du confort aux agents en leur donnant accès au numérique ».

 

 70 compteurs équipés fin 2024

 Arbres, fleurs, gazons, arbustes, chaque type de végétaux reçoit sa dose en eau en fonction de son milieu et de son ensoleillement. Tout est calculé. « On aurait pu simplement mettre un compteur pour détecter les fuites, mais on a voulu aller plus loin et changer notre mode d'arrosage », explique Sylvain Chauvet. Autrefois, les espaces verts étaient irrigués tous les jours sans prendre en compte la météo. Aujourd'hui, les sondes prouvent qu'avec le début de printemps pluvieux que nous avons vécu, il ne sera pas nécessaire d'arroser avant au moins un mois. « C'est en fonction des besoins de la plante, explique Sylvain Chauvet, on veille à ce que le seuil d'humidité ne soit pas dépassé. »

Dans un contexte environnemental critique, il était urgent d'agir pour la préservation de cette ressource. « Ces solutions existaient déjà, mais nous sommes les pionniers, à Martigues, à passer à l'échelle de la ville, souligne Gilles Picard élu au Numérique, avec ce projet, l'innovation s'imbrique dans le développement durable et permet de montrer qu'en investissant du temps et de l'argent, on peut faire de très grosses économies d'eau. » D'ici 2025, les 280 compteurs de la ville seront équipés de ce dispositif, pour un coût total de 800 000 euros H.T une fois le projet totalement installé. À noter que l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée apporte une aide financière à hauteur de 406 046 euros.

Les prochaines zones aménagées seront La Couronne, Notre-Dame des Marins, Lavéra et une partie de Ferrières. Et comme on n'arrête pas le progrès, une fois l'arrosage connecté installé, les antennes reliées à Hummbox permettront également de contrôler l'éclairage public ou encore la température ambiante dans les bâtiments municipaux.


vendredi 19 avril 2024

on sait à quoi va ressembler la future place des Aires

 

 

Martigues Société

Martigues : on sait à quoi va ressembler la future place des Aires




La requalification de cette place avait fait grand bruit dans la Venise Provençale, notamment à cause du parking que les habitants et commerçants souhaitaient garder. Avec la participation de 816 personnes au total, via la plateforme numérique et les diverses rencontres, le projet a été présenté ce mercredi 17 avril. Et il semble plaire aux riverains.

« Il y a les rêves et la réalité, plaisantait Gaby Charroux, maire de Martigues lors de la présentation. L'important dans ce projet, c'était de mettre en débat, d'échanger, de projeter et d'entendre. Nous vous proposons un aménagement qui prend en compte toutes les préoccupations. » En tout cas, ce projet a eu l’air de plaire aux Martégaux, qui ont pu se renseigner sur les derniers détails.

         Mais alors, que vont-ils trouver sur la nouvelle place des Aires ? Quatre grands axes ont été travaillés :

·        le stationnement,

·        le cheminement piétons,

·        la végétalisation

·        les espaces de vie.

Autant de points qui répondent aussi bien aux ambitions de la municipalité de développer la nature en ville et de permettre aux habitants de se réapproprier cet espace, qu'à celles des riverains. 

         Si on le savait déjà, le parking est donc bel et bien maintenu, quoiqu'agencé différemment et végétalisé. Celui qui est en place actuellement va être coupé en deux, occupé sur une partie par une extension du jardin de Ferrière. Seule une trentaine de places resteront disponibles à l’entrée, permettant ainsi au marché de s’installer à cet endroit tous les jeudis et les dimanches, comme à son habitude. De nouvelles places en épi - 90 au total – verront le jour juste avant le théâtre de Verdure. Elles octroieront des mêmes règles que celles du centre-ville : gratuites une heure et tous les dimanches, et payantes de 9 h à 19 h. Une décision qui permet un roulement des voitures stationnées.

Les piétons et les cyclistes ont, eux aussi, des endroits aménagés, avec une promenade littorale plus identifiée et des cheminements sécurisés, notamment entre les parkings. D’autres aménagements sont également prévus, comme des sanitaires, un belvédère pour pouvoir observer l’étang et la ville, ainsi qu’une ombrière pour les jours les plus chauds. Les sportifs auront aussi accès à une aire d’agrès.

Faire face aux enjeux

 Gaby Charroux, ainsi que ses élus, ont conscience des problèmes que la ville de Martigues devra affronter, particulièrement sur le plan écologique. C’est pourquoi, pour lutter contre la montée des eaux, mais aussi pour permettre aux plantations de pousser dans de meilleures conditions – dues à des niveaux de terre contaminés par des métaux lourds – il était important de créer du relief.

       L'autre atout de ce projet, c'est sa réversibilité. En effet, tous les aménagements ont été pensés à long terme et ce qui est construit aujourd'hui sera modifiable dans un avenir plus ou moins lointain. « Il était indispensable de réfléchir de la sorte, poursuit le maire. Nous avons voulu respecter notre histoire tout en nous tournant vers l'avenir. C'est pourquoi rien n'est définitif ni outrageant dans cet espace. Il n'y aura pas de goudron, excepté celui déjà existant pour le marché. Tout le reste est réversible, car demain tout peut changer. Il faut rappeler que cette place se situe seulement 20 cm au-dessus du niveau de la mer. Dans un contexte de montée des eaux, il est essentiel d'anticiper le futur. On veut aussi laisser aux suivants tout le champ des possibles. C'est pourquoi nous avons décidé de préserver et de ne pas bétonner. Les usages changent et si demain la voiture disparaît, le parking peut disparaître aussi. » 

Et la fête foraine ?

 C’est aussi une question que les riverains présents se sont posée. La fête foraine ne pourra évidemment plus s’installer sur la place. Seulement, elle continuera d’exister à un autre endroit dans la Venise Provençale. Les forains et les élus de la Ville sont en train de réfléchir à un nouvel emplacement pour perpétuer l’installation des manèges qui plaisent tant aux Martégaux.


mardi 16 avril 2024

Une épave unique sur la plage des Laurons

 

 


PATRIMOINE

Martigues

Une épave unique

sur la plage

des Laurons

Les archéologues sous-marins étudient actuellement une épave du XVe siècle située à seulement quelques centimètres sous l’eau. / LIONEL ROUX-AMU-CNRS-LA3M


PATRIMOINE

L’épave Laurons 11 est située à quelques mètres seulement du rivage et une cinquantaine de centimètres de profondeur. Son état de conservation est remarquable.

/ PHOTO ©LIONEL ROUX-AMU-CNRSLA3M

L’épave des Laurons n’a

pas livré tous ses secrets

Découverte en 2010, l’épave du navire baptisée "Laurons 11" fait l’objet d’une nouvelle campagne de fouilles sous-marines. Les scientifiques cherchent à faire progresser les connaissances sur ces épaves "contemporaines" rares.



lundi 15 avril 2024

La plage de Sainte-Croix hier après-midi

 


Hier, les plages de la Côte bleue mais aussi celles du golfe de Fos et de l’étang de Berre-mention spéciale pour celle de la Romaniquette à Istres - ont été prises d’assaut par les baigneurs et les promeneurs sevrés de soleil par de longs mois d’hiver.

De mémoire de Martégal, on n’avait jamais assisté à de telles scènes à Sainte-Croix ou en ce 14 avril, on ne trouvait guère de place pour placer sa serviette. On se serait d’ailleurs cru un 14 juillet ! Il faut dire qu’avec un thermomètre qui flirtait avec les 25 degrés, il y avait de quoi! Bon, à ce qu’il paraît, l’eau est encore un peu fraîche mais beaucoup ont tenté l’expérience d’un bain printanier réparateur.

 S.R.

La plage de Sainte-Croix hier après-midi. / PHOTO S.R

dimanche 14 avril 2024

L'ÉPAVE LAURONS 11

 







[CHANTIER ARCHÉOLOGIQUE - L'ÉPAVE LAURONS 11]

JOURNÉE PORTE OUVERTE

📅MERCREDI 17 AVRIL

⏰14H - 16H30

📍ANSE DES LAURONS

TOUT PUBLIC - SANS INSCRIPTION - PORT DE CHAUSSURES ADAPTÉES.

Un chantier-école, témoin du paysage culturel maritime de Martigues à l'époque moderne.


samedi 13 avril 2024

Construire une nouvelle centrale nucléaire près de Marseille

 Construire une nouvelle centrale nucléaire près de Marseille : pourquoi ce n’est pas impossible



Photomontage de réacteurs EPR à l'emplacement de la centrale thermique de Martigues - Ponteau / Révolution Énergétique.

Aménager une nouvelle centrale nucléaire à quelques dizaines de kilomètres de Marseille ? « Ce n’est pas une question absurde du tout » estimait Emmanuel Macron dans une déclaration le 28 juin 2023. Le président de la République ouvrait ainsi la voie à une réflexion plus poussée sur le sujet. Mais peut-on vraiment aménager un site de production d’électricité nucléaire dans cette zone ? Un tel projet serait-il pertinent ?

Le sud-est de la France est une « péninsule électrique » : située à l’extrémité du réseau électrique national, elle consomme beaucoup plus d’électricité qu’elle n’en produit. Une configuration qui devient problématique avec l’électrification des usages dans le cadre de la transition énergétique, pour l’industrie autant que les particuliers.

Entre raffineries de pétrole, usines chimiques, aciérie et centrales à gaz, la zone industrialo-portuaire à l’ouest de Marseille est justement l’un des sites les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France. Sa décarbonation, via l’électrification, nécessiterait jusqu’à 6 GW de puissance supplémentaire, selon RTE. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français prépare d’ailleurs la construction d’une nouvelle ligne très haute tension de 400 kV aboutissant dans cette zone. L’objectif de cette ligne est de renforcer la capacité de transmission de courant vers ce croissant industriel long de 24 km qui s’étend de Martigues à Port-Saint-Louis du Rhône en passant par Fos-sur-Mer. Une zone aujourd’hui extrêmement dépendante des combustibles fossiles pour fonctionner.

La zone industrialo-portuaire entre Martigues et Port-Saint-Louis du Rhône intègre plusieurs centrales à gaz / Révolution Énergétique.

Un projet vieux de cinquante ans

Derrière ce projet, il y a une réalité : l’absence, à cet endroit, de centrale capable de produire de très grandes quantités d’électricité bas-carbone en continu. Ce n’est pas faute d’y avoir pensé. En 1974, l’État envisageait d’aménager une centrale nucléaire à Martigues, dans le contexte du « plan Messmer ». Le quartier de Ponteau, qui accueille depuis 1971 une centrale au fioul (remplacée par une centrale au gaz en 2012), était privilégiée. « Le site est prévu pour recevoir, soit en thermique, soit en nucléaire, une extension de 3 500 à 4 000 MW […] » explique un document d’EDF datant de 1972.

Le « rapport d’Ornano », du nom du ministre de l’Industrie en poste à l’époque, évoque également la possibilité de construire une centrale en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Ce document, qui explore le potentiel d’expansion du nucléaire civil en France, envisage d’ailleurs l’aménagement de 30 à 40 centrales en France pour une puissance totale ahurissante de 170 GW « installées à la fin du siècle ». Finalement, le pays se contentera de 19 centrales pour 63 GW. Pour se faire une idée des ordres de grandeur, le record absolu de consommation en France s’élève à 102,1 GW, atteints le 8 février 2012.

Comme de nombreux autres projets nucléaires en France, la centrale nucléaire de Martigues n’a donc jamais été réalisée. Si les communes concernées s’y étaient rapidement opposées à l’époque, l’État ne semble pas avoir insisté pour mener l’idée à son terme. Mais après 50 ans de sommeil, le projet semble refaire surface. Le 29 juin 2023, alors en visite à Marseille, Emmanuel Macron évoquait le sujet à l’occasion d’un échange avec les acteurs du Grand port maritime.

À lire aussi Voici la carte des 6 futurs réacteurs nucléaires EPR prévus en France 5https://www.revolution-energetique.com/voici-la-carte-des-6-futurs-reacteurs-nucleaires-epr-prevus-en-france/

La transition énergétique ressuscite l’idée d’une centrale nucléaire près de Marseille

L’idée d’une nouvelle centrale nucléaire dans la zone portuaire de Marseille-Fos « n’est pas absurde du tout » lançait le président de la République. « Il est nécessaire de se poser cette question sans tabou, car elle est là, il faut regarder si l’ensemble du bassin économique est prêt à accueillir des tranches et des centrales […] C’est un terrain qui a une vocation en la matière. Pourquoi ? Parce qu’on sait qu’on a aussi un immense sujet de refroidissement des centrales. Et les centrales à venir auront vocation à être beaucoup plus près de la mer » lançait Emmanuel Macron, qui estime que 4 EPR satisferaient aux besoins.

Suivant ces déclarations, le président d’EDF Luc Rémont avait annoncé se pencher sur la question. « Quand le président de la République s’exprime en disant qu’il faut étudier quelque chose, naturellement, nous l’étudierons, évidemment ».  « Il est souhaitable d’étudier d’autres sites que les sites existants […] pas forcément pour du très court terme et, j’ajouterais, pas forcément pour des EPR » avait-il précisé à la presse.

Les contours du projet de centrale nucléaire entre Fos et Martigues restent donc extrêmement flous. Nous avons tenté d’interroger les maires des communes potentiellement concernées : Port-Saint-Louis du Rhône, Fos-sur-Mer et Martigues, mais aucun élu n’a souhaité s’exprimer sur le sujet, manifestement délicat. Le parc naturel régional de Camargue, voisin immédiat, et le Grand port maritime n’ont pas non plus répondu favorablement à nos demandes d’interview. Le maire de Marseille, située à une trentaine de kilomètres, avait, lui, rapidement manifesté son opposition dans les médias. « S’il y a un endroit en France où on ne pourra pas faire un EPR, c’est à Marseille » lançait Benoit Payan, évoquant des risques sismiques et de submersion.



Les industries pétrochimiques de Lavéra à Martigues / Image : Révolution Énergétique.

Quid des risques sismiques et de submersion ?

Mais où cette hypothétique centrale pourrait être construite ? Si la zone est effectivement soumise à un risque sismique « modéré » selon la carte du ministère de la Transition écologique, plusieurs sites nucléaires le sont déjà en France. C’est le cas des quatre centrales implantées en vallée du Rhône, de Civaux (Vienne) et de feu-Fessenheim (Haut-Rhin).

Concernant le risque de submersion marine, la zone industrielle de Fos-sur-Mer semble particulièrement sensible à une élévation d’un mètre du niveau de la mer, comparée au littoral de Martigues, comme le montre cette carte du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Si la plupart des marécages seraient inondés, plusieurs vastes terrains resteraient cependant exploitables.

Qu’en est-il du risque de tsunami ? Selon l’Unesco, la probabilité d’une vague géante en Méditerranée est supérieur à 95 % dans les 30 prochaines années. La hauteur de cette vague ne dépasserait pas 2 mètres toutefois. Selon le simulateur du BRGM (réglé à 2,5 m d’élévation), la zone industrielle de Fos-sur-Mer serait cette fois presque entièrement inondée. À l’inverse, les côtes martégales, où se trouve notamment la centrale thermique de Ponteau, apparaissent à nouveau peu affectées par un tel phénomène.

Aménager une centrale nucléaire en bord de mer n’est pas rare : quatre centrales se trouvent au ras de l’océan en France. Certaines sont même aménagées sur des sites à la géologie particulièrement accidentée, comme Penly, Paluel (Seine-Maritime) et Flamanville (Manche), prises en étau entre mer et falaise. Avec sa côte rocheuse, Martigues semble à priori plus adaptée pour accueillir ce type de centrale.

Un des sites à étudier pourrait d’ailleurs ne pas être celui de la centrale thermique actuelle de Ponteau. Car, avec une superficie d’environ 40 hectares (ha), le potentiel du terrain paraît limité. Les centrales nucléaires côtières nécessitent bien plus de surface que cela : Paluel et ses 4 réacteurs occupe environ 180 ha, les 3 tranches de Flamanville 95 ha et les 2 réacteurs de Penly 94 ha en intégrant ses 2 réservations pour de futurs réacteurs.




La centrale thermique de Ponteau à Martigues / Image : Révolution Énergétique.

Combien de réacteurs construire et quelle technologie retenir ?

Selon l’ingénieur et membre de l’association Les voix du nucléaire Benjamin Larédo, un vaste terrain d’environ 200 ha situé à 1,5 km au sud serait plus adapté pour recevoir l’hypothétique centrale nucléaire de Martigues. « Le terrain est surélevé par rapport au niveau de la mer, il y a de la place et il est plus à l’écart des usines chimiques » nous explique-t-il. « Il a un accès beaucoup plus ouvert sur la mer, donc pour les prises d’eau et la dilution des rejets thermiques et chimiques, c’est beaucoup mieux [qu’une implantation dans la zone entre Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis du Rhône, NDLR] » ajoute-t-il.

Cette grande superficie permettrait d’accueillir les deux paires d’EPR (soit 4 réacteurs de 1 650 MW chacun) promues par son association. Selon un calcul effectué par Les voix du nucléaire, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur pourrait devenir exportatrice d’électricité tout en décarbonant son industrie, en optant pour 4 EPR en complément de son importante production solaire, hydraulique et éolienne en mer.




À droite : superposition à l’échelle de la centrale nucléaire de Paluel sur la zone suggérée par l’ingénieur des Voix du nucléaire Benjamin Larédo / Image : Révolution Énergétique, carte Google Earth, modifiée par RE.

« Il faut quelque chose de costaud » nous confirme Ludovic Leroy, un ingénieur œuvrant notamment dans la pétrochimie, qui connaît bien la zone. « Deux paires d’EPR, ça ne me parait pas délirant ici » estime-t-il. « Les industriels sont dans une dynamique de décarbonation qui passe par l’électrification. Ils ont tous des projets de production ou d’utilisation d’hydrogène vert. Fos est d’ailleurs pressenti comme un hub de l’hydrogène. Si vous avez une offre d’électricité décarbonée qui vient s’installer ici, c’est sûr que ça va jouer un rôle dans leur stratégie de décarbonation » explique l’expert, qui évoque les difficultés rencontrées par plusieurs industriels de la zone pour réaliser leurs projets de transition énergétique, faute de production locale suffisante.

Ludovic Leroy mentionne également les SMR, ces petits réacteurs nucléaires en kit toujours en cours de développement, qui pourraient être directement installés dans les sites industriels. « La pétrochimie est intéressée pour intégrer des SMR. Toute la fonction chauffe se fait aujourd’hui dans des fours au gaz naturel. Il y a des développements en cours pour passer sur des fours de cracking électriques. Si vous prenez un SMR de 80 MW, ça collerait très bien avec les besoins d’un vapocraqueur » estime-t-il.

À lire aussi Voici la carte des centrales nucléaires en construction dans le monde


 

 

 

 

 

 




Quel coût pour une nouvelle centrale nucléaire près de Marseille ?

À partir du montant prévisionnel des 6 futurs EPR en projet en France (qui seront construits sur des centrales existantes), on peut estimer autour de 45 milliards d’euros le coût d’une nouvelle centrale nucléaire composée de 4 réacteurs. Un investissement colossal, à comparer évidemment à la production monumentale que l’on peut espérer d’une telle installation : environ 42 TWh annuels, si l’on se base sur les performances de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande. Au prix moyen attendu de l’électricité nucléaire (70 €/MWh), voilà de quoi espérer obtenir près de 3 milliards d’euros de recettes annuelles.

Pour générer autant d’énergie avec des éoliennes en mer, il faudrait installer l’équivalent de 28 parcs comme celui de Saint-Nazaire, qui a produit 1,5 TWh en 2023. Ce dernier, d’une puissance de 480 MW, a coûté 2 milliards d’euros. De rapides estimations, qui ne prennent pas en compte le coût tout aussi élevé du stockage d’énergie nécessaire pour compenser les variations de puissance de l’éolien. Car produire de l’hydrogène vert — utile notamment pour fabriquer de l’acier bas-carbone — à partir de sources d’énergie intermittentes, semble plus complexe qu’imaginé. Côté nucléaire, nous ne considérons pas non plus le coût de production, recyclage et stockage du combustible, ni d’éventuels dérapages de budget, qui ne sont pas rares dans cette filière.

Au-delà du coût, il resterait à convaincre élus et populations locales d’accepter l’implantation d’une centrale nucléaire proches de leurs logements et lieux de baignade favoris. La zone est assez densément peuplée : plus de 80 000 personnes résident dans un rayon de 10 km autour de Martigues et près de 2 millions de personnes dans un rayon de 50 km. Si le projet se concrétisait, il nécessiterait un important travail pédagogique et une forte volonté politique pour le mener à terme.


Plages des Laurons