Cinéma : partie de
pêche "chambreuse" entre Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde à
Martigues
On a trainé dans les coulisses du film "Les Volets
verts" pour une escale rieuse tournée au bord de l'étang, à Martigues
Ce n'est pas la base de voile en format olympique,
dans un clin d'œil au label "Terre de Jeux 2024" décroché par la
commune pour être une base d'entraînement de Paris-2024, mais bien une scène de
cinéma. La confirmation que "Martigues, c'est Hollywood",
le nouveau slogan dégainé par le pays de Martigues, avec assurément un casting
cinq étoiles qui s'est posé hier matin, discrètement, sur la base nautique de
Tholon.
Rien de tape à l'œil, un secret bien gardé au départ ;
un parking de la base nautique balisé, réservé aux camions de la production,
nichés sous les pins parasols.
On n'y voyait d'ailleurs presque que du feu dans cette
matinée ensoleillée, avec un cortège de lasers de l'école de voile, voguant
incognito sur la droite de l'étang. Mais, plus loin, au bout de ce ponton posé
en U, les perches et les caméras ont fini par mettre la puce à l'oreille. C'est
bien l'effervescence peu avant 10 h, un soleil déjà très généreux. Les
retrouvailles entre Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde pour un long-métrage intitulé Les
Volets verts. Dans un décor de carte postale, ouvert sur l'étang de Berre,
un tournage XXL avec une escale martégale plutôt rieuse hier, pour cette
adaptation du roman homonyme de Georges Simenon, adapté par Jean-Loup Dabadie
dont c'était le dernier scénario pour le grand écran, et réalisée par Jean
Becker.
Une ambiance bon enfant, volontiers
"chambreuse" pendant plus de trois heures hier matin entre deux
monstres sacrés du cinéma, jouant le jeu le plus simplement du monde. Pas de
doute, après plusieurs collaborations communes déjà (8 films dont Astérix
aux Jeux olympiques, Saint-Amour, Mystères à Saint-Tropez), Gérard
Depardieu et Benoît Poelvoorde s'entendent comme larrons en foire, sur ce
bateau de pêche en bois baptisé Stéphanie.
Il y a beau avoir quelques impondérables, quelques
embarcations qui passeront, faisant bouger le ponton et suspendant les prises,
on y a vu deux acteurs complices, visiblement heureux d'être là. Une ambiance
décontractée avec toutefois la présence remarquée d'un garde du corps.
Tout un petit monde très patient, tous scotchés aux
mimiques des deux vedettes. Gérard Depardieu, le verbe haut,
"branchant" ses assistants, petite bouteille de San Pellegrino à la
main avant que Benoît Poelvoorde ne grille une clope entre deux prises.
Une partie de pêche du tonnerre
Sur ce bateau qui danse avec le clapotis des vagues,
une partie de pêche du tonnerre entre Depardieu campant Émile Maugin et
Poelvoorde alias Félix. Un temps suspendu, juste un bout de scène dans ce film,
tourné à Paris et sur la Côte-d'Azur, retraçant l'histoire d'un comédien à
succès hier, vieux, aigri, râleur aujourd'hui, qui boit trop et n'a d'autre
douceur, que la très belle femme dont il attend, comme un enfant, les
tendresses, qui devraient être distillées par Fanny Ardant, selon le casting,
dans lequel s'annonce aussi Mélanie Page. Mais hier, point d'amoureuse à
l'horizon, juste cette fameuse partie de pêche. Un petit air lointain de
l'autre match au bord de l'eau, très martégal lui aussi, entre Bourvil et Fernandel,
dans La Cuisine au beurre à l'époque.
Si l'équipe de production chassera les rares badauds
qui dégainent leur smartphone, on a pu voir un Benoît Poelvoorde, chapeau de
paille vissé sur la tête, à côté de Gérard Depardieu coiffé d'un béret bleu,
tous les deux pantalons à hauteur de chevilles dans cette embarcation du
bonheur. Alors que Poelvoorde maugrée car le poisson ne ferre que du côté de
son voisin, Depardieu réplique avec un petit air goguenard : "On
change de côté si tu veux"... Premiers secrets d'un bout de tournage
particulier made in Martigues qui voit, ce matin-là, Gérard
Depardieu moulinant pour gagner encore à la fin malgré le changement de siège.
Un nouveau poisson au bout de sa ligne, discrètement mis à l'hameçon par un
plongeur, pour une nouvelle prise, après que le réalisateur ait réclamé, entre
deux soufflantes, "un poisson bien vivant et frétillant".
Au choix, c'était daurade, loup, sar, et denti aux
reflets rose, apportés dans des seaux, comme pour rappeler toute la magie du
cinéma. Nouveau silence, nouvelle prise sur cet étang joyeux entre deux
"bougonneries" poelvoordiennes à faire chou blanc selon quelques
indiscrétions... "Pourquoi moi je prends rien ? «...»Y'a toujours un
chat noir sur un bateau..." Pas de doute, ça tourne à Martigues,
et ça chambre gentiment !
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Depardieu et Benoît Poelvoorde pour une partie de pêche plutôt décontractée à
Martigues hier matin. Le film, lui, est une comédie dramatique, évoquant un
acteur au crépuscule de sa vie. Sortie prévue à la rentrée 2022." data-credits="Photo
Serge Guéroult" class="twic block-img__img block-img__img--premium
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Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde pour une partie de pêche plutôt
décontractée à Martigues hier matin. Le film, lui, est une comédie dramatique,
évoquant un acteur au crépuscule de sa vie. Sortie prévue à la rentrée
2022.
