Le BLOG DES LAURONS LES LAURONS. Petit quartier tranquille situé au bord de mer au sud-ouest de Martigues. Les buts du C.I.Q sont : La Défense des Intérêts des Habitants du Quartier. Les actions envers les Industriels pollueurs. Les relations avec la Mairie. Ses activités. Le C.IQ des LAURONS (association loi 1901) existe depuis 1958. Adresse du Site : https://leblogdeslaurons.blogspot.com/ Mail : ciq.des.lauronsmartigues@free.fr
compteur live
samedi 27 avril 2024
mercredi 24 avril 2024
Communiqué du C.I.Q des Lauroins
Objet:
Fête des plantes
Le conseil
d’administration du CIQ des Laurons a décidé d’annuler la Fête des Plantes de
ce dimanche 28 avril pour cause de pluies et vents forts toute la journée.
Nous ne disposons pas des structures nécessaires qui
pourraient nous abriter.
C'est toujours décevant lorsque des événements sont affectés par la
météo. C’est pourquoi Il
est envisagé qu’une partie des animations prévues soient reportées le 7
septembre sur la plage pour la fête de quartier organisée par la maison pour
tous et à laquelle les associations du quartier Société Nautique des Laurons et
CIQ participent.
Nous proposons à toutes celles et ceux qui souhaitent porter
ou récupérer des boutures de venir à la maison des Laurons le samedi 4 mai de
8h30 à 12h00.
Colette Lopez
Présidente du
CIQ
mardi 23 avril 2024
Pharmaciens en colère
Bouches-du-Rhône
-
Santé
Pharmaciens
en colère :
"des
pressions financières et administratives insoutenables"
Par Jean-Michel Darras23/04/2024 à 07:10
Les
pharmaciens demandent des moyens, plus d’accès aux soins ou encore des
médicaments pour tous. Une fermeture générale des officines est prévue le 30
mai.
"On est reconnu par les patients, par la
population, mais plus du tout par l'État. Ça fait des mois et des mois qu'on
accepte des conditions d'exercice de plus en plus difficiles en attendant un
signe de reconnaissance.
Les comptes n'y sont pas. Il en va de la santé
des Français. On est soumis à des pressions financières et administratives
devenues insoutenables". Cynthia Guichard, du syndicat général des
pharmaciens des Bouches-du-Rhône, était notre invitée sur Maritima radio. Elle
répond à Didier Gesualdi
dimanche 21 avril 2024
Epave Laurons 11
Mercredi, l'épave Laurons 11 Découverte
en 2010, datée au carbone 14 entre 1450 et 1630 a été sortie de l'eau pour
établir des photos et dessins, puis remise à son emplacement exact.
C'est la 1ère épave de l'époque
moderne découverte dans l'anse des Laurons où de nombreux vestiges antiques ont
été mis à jour.
Son état de conservation
remarquable, révèle de précieuses informations sur l'architecture navale,
témoignant du paysage culturel maritime de Martigues.
Cette épave est fouillée depuis 2021
dans le cadre des chantiers école à destination des étudiants du MoMArch
(Master of Maritime and CoastalArchaeology) dirigé par Aix-Marseille Université
en collaboration avec le Drasm, formant les futurs archéologues sous-marins.
Ce chantier-école à
destination des étudiants du parcours d'enseignement MoMarch est proche de la
côte (2 mètres) et fait l'objet d'une nouvelle campagne de fouille
archéologique sous-marine cette année.
L'épave Laurons 11 est le onzième site référencé dans l'anse à
Martigues. Cette anse a livré à travers le temps plusieurs épaves antiques,
mais il s'agit de la première découverte datant de l'époque moderne, entre 1450
et 1630.
L'épave baptisée Laurons 11 n'est pas destinée à
être sortie de l'eau ni à être exposée dans un musée. La ville de Martigues
songe à créer un sentier sous-marin afin de l'observer dans les meilleures
conditions.
Marine Sadania, responsable d'opérations pour le Drasm et Juliette, étudiante en deuxième
année en archéologie, nous en disent plus dans ce reportage.
samedi 20 avril 2024
Un arrosage connecté pour des économies d'eau
Martigues Environnement
Martigues :
un arrosage
connecté pour des économies d'eau
Actuellement, ce sont 320 000
mètres cube d'eau qui sont utilisés à l'année pour l'arrosage public, à
Martigues. Grâce à son système d'arrosage connecté, la ville pourrait, à terme,
réduire sa consommation d'eau de moitié.
En novembre, une première antenne était déjà
installée sur le toit de l’hôtel de ville de Martigues. Son rôle : relier les
sondes plantées dans les espaces verts à Hummbox, un logiciel qui
permet de contrôler à distance les compteurs d'eau. Après avoir testé ce nouvel
arrosage intelligent autour de la mairie, le service a posé huit nouvelles
antennes dans Martigues. Ces outils ont un rôle déterminant dans ce nouveau
système d'arrosage puisqu'il fonctionne en réseau. De la sonde au logiciel en
passant par le programmateur et le compteur, les informations sont instantanées
et accessibles sur smartphone. La facilité de manœuvre apportée par ces
nouveaux outils permet d'ouvrir et de fermer les valves en un clic. « Demain,
il n'y aura plus besoin de se baisser, se félicite Sylvain Chauvet chargée
du développement de la « ville connectée », grâce au
Bluetooth, on apporte du confort aux agents en leur donnant accès au
numérique ».
70
compteurs équipés fin 2024
Arbres,
fleurs, gazons, arbustes, chaque type de végétaux reçoit sa dose en eau en
fonction de son milieu et de son ensoleillement. Tout est calculé. « On
aurait pu simplement mettre un compteur pour détecter les fuites, mais on a
voulu aller plus loin et changer notre mode d'arrosage », explique
Sylvain Chauvet. Autrefois, les espaces verts étaient irrigués tous les jours
sans prendre en compte la météo. Aujourd'hui, les sondes prouvent qu'avec le
début de printemps pluvieux que nous avons vécu, il ne sera pas nécessaire
d'arroser avant au moins un mois. « C'est en fonction des besoins de la
plante, explique Sylvain Chauvet, on veille à ce que le seuil
d'humidité ne soit pas dépassé. »
Dans un contexte environnemental critique, il
était urgent d'agir pour la préservation de cette ressource. « Ces
solutions existaient déjà, mais nous sommes les pionniers, à Martigues, à
passer à l'échelle de la ville, souligne Gilles Picard élu au Numérique, avec
ce projet, l'innovation s'imbrique dans le développement durable et permet de
montrer qu'en investissant du temps et de l'argent, on peut faire de très
grosses économies d'eau. » D'ici 2025, les 280 compteurs de la ville
seront équipés de ce dispositif, pour un coût total de 800 000 euros H.T une
fois le projet totalement installé. À noter que l'Agence de l'eau Rhône
Méditerranée apporte une aide financière à hauteur de 406 046 euros.
Les prochaines zones aménagées seront La
Couronne, Notre-Dame des Marins, Lavéra et une partie de Ferrières. Et comme on
n'arrête pas le progrès, une fois l'arrosage connecté installé, les antennes
reliées à Hummbox permettront également de contrôler
l'éclairage public ou encore la température ambiante dans les bâtiments
municipaux.
vendredi 19 avril 2024
on sait à quoi va ressembler la future place des Aires
Martigues Société
Martigues : on sait à quoi va ressembler la future place des Aires
La requalification de cette place avait fait grand
bruit dans la Venise Provençale, notamment à cause du parking que les habitants
et commerçants souhaitaient garder. Avec la participation de 816 personnes au
total, via la plateforme numérique et les diverses rencontres, le projet a été
présenté ce mercredi 17 avril. Et il semble plaire aux riverains.
« Il y a les rêves et la réalité, plaisantait Gaby
Charroux, maire de Martigues lors de la présentation. L'important dans ce projet, c'était de mettre en débat,
d'échanger, de projeter et d'entendre. Nous vous proposons un aménagement qui
prend en compte toutes les préoccupations. » En tout cas, ce
projet a eu l’air de plaire aux Martégaux, qui ont pu se renseigner sur les derniers
détails.
Mais
alors, que vont-ils trouver sur la nouvelle place des Aires ? Quatre grands
axes ont été travaillés :
·
le
stationnement,
·
le
cheminement piétons,
·
la
végétalisation
·
les
espaces de vie.
Autant
de points qui répondent aussi bien aux ambitions de la municipalité de
développer la nature en ville et de permettre aux habitants de se réapproprier
cet espace, qu'à celles des riverains.
Si
on le savait déjà, le parking est donc bel et bien maintenu, quoiqu'agencé différemment et
végétalisé. Celui qui est en place actuellement va être coupé en deux, occupé
sur une partie par une extension du jardin de Ferrière. Seule une trentaine de
places resteront disponibles à l’entrée, permettant ainsi au marché de
s’installer à cet endroit tous les jeudis et les dimanches, comme à son
habitude. De nouvelles places en épi - 90 au total – verront le jour juste
avant le théâtre de Verdure. Elles octroieront des mêmes règles que celles du
centre-ville : gratuites une heure et tous les dimanches, et payantes de 9 h à
19 h. Une décision qui permet un roulement des voitures stationnées.
Les piétons et les cyclistes ont, eux aussi, des endroits aménagés, avec
une promenade littorale plus identifiée et des cheminements sécurisés,
notamment entre les parkings. D’autres aménagements sont également prévus,
comme des sanitaires, un belvédère pour pouvoir observer l’étang
et la ville, ainsi qu’une ombrière pour les jours les plus chauds. Les
sportifs auront aussi accès à une aire d’agrès.
Faire
face aux enjeux
Gaby Charroux, ainsi que ses élus,
ont conscience des problèmes que la ville de Martigues devra affronter,
particulièrement sur le plan écologique. C’est pourquoi, pour lutter contre la
montée des eaux, mais aussi pour permettre aux plantations de pousser dans de
meilleures conditions – dues à des niveaux de terre contaminés par des métaux
lourds – il était important de créer du relief.
L'autre atout
de ce projet, c'est sa réversibilité. En effet, tous les aménagements ont été
pensés à long terme et ce qui est construit aujourd'hui sera modifiable dans un
avenir plus ou moins lointain. « Il était indispensable de
réfléchir de la sorte, poursuit le maire. Nous avons voulu respecter notre histoire tout en nous tournant
vers l'avenir. C'est pourquoi rien n'est définitif ni outrageant dans cet
espace. Il n'y aura pas de goudron, excepté celui déjà existant pour le marché.
Tout le reste est réversible, car demain tout peut changer. Il faut rappeler
que cette place se situe seulement 20 cm au-dessus du niveau de la mer. Dans un
contexte de montée des eaux, il est essentiel d'anticiper le futur. On veut
aussi laisser aux suivants tout le champ des possibles. C'est pourquoi nous
avons décidé de préserver et de ne pas bétonner. Les usages changent et si
demain la voiture disparaît, le parking peut disparaître aussi. »
Et
la fête foraine ?
C’est aussi une question que les
riverains présents se sont posée. La fête foraine ne pourra évidemment plus
s’installer sur la place. Seulement, elle continuera d’exister à un autre
endroit dans la Venise Provençale. Les forains et les élus de la Ville sont
en train de réfléchir à un nouvel emplacement pour perpétuer l’installation des
manèges qui plaisent tant aux Martégaux.
mercredi 17 avril 2024
mardi 16 avril 2024
Une épave unique sur la plage des Laurons
PATRIMOINE
Martigues
Une épave unique
sur la plage
des Laurons
Les archéologues sous-marins étudient actuellement une épave du XVe siècle située à seulement quelques centimètres sous l’eau. / LIONEL ROUX-AMU-CNRS-LA3M
PATRIMOINE
L’épave Laurons 11 est située à quelques mètres seulement du rivage et une cinquantaine de centimètres de profondeur. Son état de conservation est remarquable.
/ PHOTO ©LIONEL ROUX-AMU-CNRSLA3M
L’épave des Laurons n’a
pas livré tous ses
secrets
Découverte
en 2010, l’épave du navire baptisée "Laurons 11" fait l’objet d’une nouvelle
campagne de fouilles sous-marines. Les scientifiques cherchent à faire progresser
les connaissances sur ces épaves "contemporaines" rares.
lundi 15 avril 2024
La plage de Sainte-Croix hier après-midi
Hier, les plages de
la Côte bleue mais aussi celles du golfe de Fos et de l’étang de Berre-mention spéciale
pour celle de la Romaniquette à Istres - ont été prises d’assaut par les
baigneurs et les promeneurs sevrés de soleil par de longs mois d’hiver.
De mémoire de
Martégal, on n’avait jamais assisté à de telles scènes à Sainte-Croix ou en ce
14 avril, on ne trouvait guère de place pour placer sa serviette. On se serait
d’ailleurs cru un 14 juillet ! Il faut dire qu’avec un thermomètre qui flirtait
avec les 25 degrés, il y avait de quoi! Bon, à ce qu’il paraît, l’eau est
encore un peu fraîche mais beaucoup ont tenté l’expérience d’un bain printanier
réparateur.
S.R.
La plage de Sainte-Croix hier après-midi. / PHOTO S.R
dimanche 14 avril 2024
L'ÉPAVE LAURONS 11
[CHANTIER ARCHÉOLOGIQUE
- L'ÉPAVE LAURONS 11]
JOURNÉE PORTE
OUVERTE
MERCREDI 17 AVRIL
14H - 16H30
ANSE DES LAURONS
TOUT PUBLIC - SANS INSCRIPTION - PORT DE CHAUSSURES ADAPTÉES.
Un chantier-école, témoin du
paysage culturel maritime de Martigues à l'époque moderne.
samedi 13 avril 2024
Construire une nouvelle centrale nucléaire près de Marseille
Construire une nouvelle centrale nucléaire près de Marseille : pourquoi ce n’est pas impossible
Photomontage de réacteurs EPR à l'emplacement de la centrale thermique de Martigues - Ponteau / Révolution Énergétique.
Aménager une
nouvelle centrale nucléaire à quelques dizaines de kilomètres de Marseille ? «
Ce n’est pas une question absurde du tout » estimait Emmanuel Macron dans une
déclaration le 28 juin 2023. Le président de la République ouvrait ainsi la
voie à une réflexion plus poussée sur le sujet. Mais peut-on vraiment aménager
un site de production d’électricité nucléaire dans cette zone ? Un tel projet
serait-il pertinent ?
Le sud-est de
la France est une « péninsule électrique » : située à l’extrémité du réseau
électrique national, elle consomme beaucoup plus d’électricité qu’elle n’en
produit. Une configuration qui devient problématique avec l’électrification des
usages dans le cadre de la transition énergétique, pour l’industrie autant que
les particuliers.
Entre
raffineries de pétrole, usines chimiques, aciérie et centrales à gaz, la zone
industrialo-portuaire à l’ouest de Marseille est justement l’un
des sites les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France. Sa
décarbonation, via l’électrification, nécessiterait
jusqu’à 6 GW de puissance supplémentaire, selon RTE. Le gestionnaire du
réseau de transport d’électricité français prépare d’ailleurs la construction d’une
nouvelle ligne très haute tension de 400 kV aboutissant dans cette zone.
L’objectif de cette ligne est de renforcer la capacité de transmission de
courant vers ce croissant industriel long de 24 km qui s’étend de Martigues à
Port-Saint-Louis du Rhône en passant par Fos-sur-Mer. Une zone aujourd’hui
extrêmement dépendante des combustibles fossiles pour fonctionner.
La zone
industrialo-portuaire entre Martigues et Port-Saint-Louis du Rhône intègre
plusieurs centrales à gaz / Révolution Énergétique.
Un projet
vieux de cinquante ans
Derrière ce
projet, il y a une réalité : l’absence, à cet endroit, de centrale capable de
produire de très grandes quantités d’électricité bas-carbone en continu. Ce
n’est pas faute d’y avoir pensé. En 1974, l’État envisageait d’aménager une
centrale nucléaire à Martigues, dans le contexte du « plan
Messmer ». Le quartier de Ponteau, qui accueille depuis 1971 une centrale
au fioul (remplacée par une centrale au gaz en 2012), était privilégiée. « Le
site est prévu pour recevoir, soit en thermique, soit en nucléaire, une
extension de 3 500 à 4 000 MW […] » explique un
document d’EDF datant de 1972.
Le « rapport
d’Ornano », du nom du ministre de l’Industrie en poste à l’époque, évoque
également la possibilité de construire une centrale en région
Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Ce
document, qui explore le potentiel d’expansion du nucléaire civil en
France, envisage d’ailleurs l’aménagement de 30 à 40 centrales en France pour
une puissance totale ahurissante de 170 GW « installées à la fin du siècle ».
Finalement, le pays se contentera de 19 centrales pour 63 GW. Pour se faire une
idée des ordres de grandeur, le record absolu de consommation en France s’élève
à 102,1 GW, atteints le 8 février 2012.
Comme de
nombreux autres projets nucléaires en France, la centrale nucléaire de
Martigues n’a donc jamais été réalisée. Si les communes concernées s’y
étaient rapidement opposées à l’époque, l’État ne semble pas avoir insisté
pour mener l’idée à son terme. Mais après 50 ans de sommeil, le projet semble
refaire surface. Le 29 juin 2023, alors en visite à Marseille, Emmanuel Macron
évoquait le sujet à l’occasion d’un échange avec les acteurs du Grand port
maritime.
À
lire aussi Voici la carte des 6 futurs réacteurs nucléaires EPR prévus en
France 5https://www.revolution-energetique.com/voici-la-carte-des-6-futurs-reacteurs-nucleaires-epr-prevus-en-france/
La transition
énergétique ressuscite l’idée d’une centrale nucléaire près de Marseille
L’idée d’une
nouvelle centrale nucléaire dans la zone portuaire de Marseille-Fos « n’est
pas absurde du tout » lançait le président de la République. « Il
est nécessaire de se poser cette question sans tabou, car elle est là, il faut
regarder si l’ensemble du bassin économique est prêt à accueillir des tranches
et des centrales […] C’est un terrain qui a une vocation en la matière.
Pourquoi ? Parce qu’on sait qu’on a aussi un
immense sujet de refroidissement des centrales. Et les centrales à venir
auront vocation à être beaucoup plus près de la mer » lançait Emmanuel
Macron, qui estime que 4 EPR satisferaient aux besoins.
Suivant ces
déclarations, le président d’EDF Luc Rémont avait annoncé se pencher sur la
question. « Quand le président de la République s’exprime en disant qu’il
faut étudier quelque chose, naturellement, nous l’étudierons, évidemment
». « Il est souhaitable d’étudier d’autres sites que les sites existants
[…] pas forcément pour du très court terme et, j’ajouterais, pas
forcément pour des EPR » avait-il précisé à la presse.
Les contours
du projet de centrale nucléaire entre Fos et Martigues restent donc extrêmement
flous. Nous avons tenté d’interroger les maires des communes potentiellement
concernées : Port-Saint-Louis du Rhône, Fos-sur-Mer et Martigues, mais aucun
élu n’a souhaité s’exprimer sur le sujet, manifestement délicat. Le parc
naturel régional de Camargue, voisin immédiat, et le Grand port maritime n’ont
pas non plus répondu favorablement à nos demandes d’interview. Le maire de
Marseille, située à une trentaine de kilomètres, avait, lui, rapidement
manifesté son opposition dans les médias. « S’il y a un endroit en France où
on ne pourra pas faire un EPR, c’est à Marseille » lançait Benoit Payan,
évoquant des risques sismiques et de submersion.
Les industries pétrochimiques de Lavéra à Martigues / Image : Révolution Énergétique.
Quid des
risques sismiques et de submersion ?
Mais où cette
hypothétique centrale pourrait être construite ? Si la zone est
effectivement soumise à un risque sismique « modéré » selon la carte
du ministère de la Transition écologique, plusieurs sites nucléaires le sont
déjà en France. C’est le cas des quatre centrales implantées en vallée du
Rhône, de Civaux
(Vienne) et de feu-Fessenheim (Haut-Rhin).
Concernant le
risque de submersion marine, la zone industrielle de Fos-sur-Mer semble
particulièrement sensible à une élévation d’un mètre du niveau de la mer,
comparée au littoral de Martigues, comme le montre cette
carte du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Si la plupart
des marécages seraient inondés, plusieurs vastes terrains resteraient cependant
exploitables.
Qu’en est-il
du risque de tsunami ? Selon l’Unesco, la probabilité d’une vague géante en
Méditerranée est supérieur à 95 % dans les 30 prochaines années. La hauteur de
cette vague ne dépasserait pas 2 mètres toutefois. Selon le simulateur du BRGM
(réglé à 2,5 m d’élévation), la zone industrielle de Fos-sur-Mer serait cette
fois presque entièrement inondée. À l’inverse, les côtes martégales, où se
trouve notamment la centrale thermique de Ponteau, apparaissent à nouveau peu
affectées par un tel phénomène.
Aménager une
centrale nucléaire en bord de mer n’est pas rare : quatre centrales se
trouvent au ras de l’océan en France. Certaines sont même aménagées sur des
sites à la géologie particulièrement accidentée, comme Penly, Paluel
(Seine-Maritime) et Flamanville
(Manche), prises en étau entre mer et falaise. Avec sa côte rocheuse, Martigues
semble à priori plus adaptée pour accueillir ce type de centrale.
Un des sites à
étudier pourrait d’ailleurs ne pas être celui de la centrale thermique actuelle
de Ponteau. Car, avec une superficie d’environ 40 hectares (ha), le potentiel
du terrain paraît limité. Les centrales nucléaires côtières nécessitent bien
plus de surface que cela : Paluel et ses 4 réacteurs occupe environ 180 ha, les
3 tranches de Flamanville 95 ha et les 2 réacteurs de Penly 94 ha en intégrant
ses 2 réservations pour de futurs réacteurs.
La centrale thermique de Ponteau à Martigues /
Image : Révolution Énergétique.
Combien de
réacteurs construire et quelle technologie retenir ?
Selon
l’ingénieur et membre de l’association Les voix du nucléaire Benjamin
Larédo, un vaste terrain
d’environ 200 ha situé à 1,5 km au sud serait plus adapté pour recevoir
l’hypothétique centrale nucléaire de Martigues. « Le terrain est
surélevé par rapport au niveau de la mer, il y a de la place et il est plus à
l’écart des usines chimiques » nous explique-t-il. « Il a un
accès beaucoup plus ouvert sur la mer, donc pour les prises d’eau et la
dilution des rejets thermiques et chimiques, c’est beaucoup mieux [qu’une
implantation dans la zone entre Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis du Rhône, NDLR]
» ajoute-t-il.
Cette grande
superficie permettrait d’accueillir les deux paires d’EPR (soit 4 réacteurs de
1 650 MW chacun) promues par son association. Selon un
calcul effectué par Les voix du nucléaire, la région
Provence-Alpes-Côte-d’Azur pourrait devenir exportatrice d’électricité tout en
décarbonant son industrie, en optant pour 4 EPR en complément de son importante
production solaire, hydraulique et
éolienne en mer.
À
droite : superposition à l’échelle de la centrale nucléaire de Paluel sur la
zone suggérée par l’ingénieur des Voix du nucléaire Benjamin Larédo / Image :
Révolution Énergétique, carte Google Earth, modifiée par RE.
« Il faut quelque chose de costaud » nous confirme Ludovic Leroy, un ingénieur œuvrant notamment dans la
pétrochimie, qui connaît bien la zone. « Deux paires d’EPR, ça ne me
parait pas délirant ici » estime-t-il. « Les industriels sont
dans une dynamique de décarbonation qui passe par l’électrification. Ils ont
tous des
projets de production ou d’utilisation d’hydrogène vert. Fos est d’ailleurs
pressenti comme un
hub de l’hydrogène. Si vous avez une offre d’électricité décarbonée qui
vient s’installer ici, c’est sûr que ça va jouer un rôle dans leur stratégie de
décarbonation » explique l’expert, qui évoque les difficultés
rencontrées par plusieurs industriels de la zone pour réaliser leurs projets de
transition énergétique, faute de production locale suffisante.
Ludovic Leroy mentionne également les SMR, ces
petits réacteurs nucléaires en kit toujours en cours de développement, qui
pourraient être directement installés
dans les sites industriels. « La pétrochimie est intéressée pour
intégrer des SMR. Toute la fonction chauffe se fait aujourd’hui dans des fours
au gaz naturel. Il y a des développements en cours pour passer sur des fours de
cracking électriques. Si vous prenez un SMR de 80 MW, ça collerait très bien
avec les besoins d’un vapocraqueur » estime-t-il.
À
lire aussi Voici la carte des centrales nucléaires en construction dans le
monde
Quel coût pour
une nouvelle centrale nucléaire près de Marseille ?
À partir du montant
prévisionnel des 6 futurs EPR en projet en France (qui seront construits
sur des centrales existantes), on peut estimer autour de 45 milliards d’euros
le coût d’une nouvelle centrale nucléaire composée de 4 réacteurs. Un
investissement colossal, à comparer évidemment à la production monumentale que
l’on peut espérer d’une telle installation : environ 42 TWh annuels, si l’on se
base sur les performances de l’EPR
d’Olkiluoto en Finlande. Au prix moyen attendu de l’électricité nucléaire (70
€/MWh), voilà de quoi espérer obtenir près de 3 milliards d’euros de
recettes annuelles.
Pour générer
autant d’énergie avec des éoliennes en mer, il faudrait installer l’équivalent
de 28 parcs comme celui
de Saint-Nazaire, qui a produit 1,5 TWh en 2023. Ce dernier, d’une
puissance de 480 MW, a coûté 2 milliards d’euros. De rapides estimations, qui
ne prennent pas en compte le
coût tout aussi élevé du stockage d’énergie nécessaire pour compenser les
variations de puissance de l’éolien. Car produire de l’hydrogène vert — utile
notamment pour fabriquer de l’acier bas-carbone — à partir de sources d’énergie
intermittentes, semble
plus complexe qu’imaginé. Côté nucléaire, nous ne considérons pas non plus
le coût de production, recyclage et stockage du combustible, ni d’éventuels
dérapages de budget, qui ne sont pas rares dans cette filière.
Au-delà du
coût, il resterait à convaincre élus et populations locales d’accepter
l’implantation d’une centrale nucléaire proches de leurs logements et lieux de
baignade favoris. La zone est assez densément peuplée : plus de 80 000
personnes résident dans un rayon de 10 km autour de Martigues et près de 2
millions de personnes dans un rayon de 50 km. Si le projet se concrétisait, il
nécessiterait un important travail pédagogique et une forte volonté politique
pour le mener à terme.