Dernière ligne droite avant le virage du site EDF de Ponteau
Publié le vendredi 10 août 2012 à 14H03
L'usine entame sa transformation définitive. Dès septembre, elle produira "propre"
D'ici le mois de septembre, la centrale de
Ponteau basculera dans une nouvelle ère, celle de la production
électrique dite de "cogénération".
Photo Serge guéroult
Pour EDF, les vents sont porteurs. En effet, d'ici le mois de
septembre, la centrale de Ponteau basculera dans une nouvelle ère, celle
de la production électrique dite de "cogénération". Les essais de la
tranche 5 seront terminés d'ici quelques jours et EDF va pouvoir
désormais produire de l'électricité "propre" à plein régime afin
d'alimenter le réseau électrique régional. Cette première étape sera
suivie d'une seconde, en janvier, où la tranche 6 sera également mise en
service définitive. La centrale EDF disposera d'une capacité de
production de 930 mégawatts, soit l'équivalent d'un réacteur de la
centrale nucléaire de Tricastin. D'ici là, ce seront quatre ans de
travaux, et quatre millions d'heures de travail, qui auront été
nécessaires pour réussir ce pari technologique de transformer une
centrale thermique en centrale au gaz. Une première en France. "
Cette
transformation qui a coûté un demi-milliard d'euros, représente le
quart des investissements dans le thermique d'EDF en France et le
deuxième investissement en Europe pour la production au gaz",
rappelle Jean-Marc Mauchauffé, le directeur du site. Cet investissement
colossal montre à quel point le groupe français attache de l'importance à
la fois à la production "propre" mais aussi, et surtout pour les
Martégaux, à son site de Ponteau, véritable point névralgique de la
production électrique dans la région. D'ailleurs, ce site va vivre au
rythme de chantiers d'envergure jusqu'à au moins 2018. "
Nous avons
déjà sécurisé nos anciennes installations et évacué les combustibles
résiduels qui nous servaient à alimenter notre centrale thermique, poursuit Jean-Marc Mauchauffé.
Au
premier janvier, on transférera la tranche historique au fuel, qui a
cessé son activité depuis le mois de mars, à une entreprise spécialisée
en vue de sa déconstruction. En moyenne, 90 à 95 % des matériaux qui s'y
trouvent sont recyclés."
La fin des cheminées
Autre gros chantier à venir, la déconstruction du parc à fuel et ses six bacs situés sur le front de mer.
"
Cette opération, qui occupera des entreprises spécialisées, nécessitera au moins une année de travail",
ajoute le directeur. Un autre gros chantier mobilisera également toutes
les énergies sur le site durant 18 à 24 mois : la destruction des
quatre cheminées historiques de la centrale. Cette opération modifiera
considérablement le paysage puisque ces quatre cheminées servent de
point de repères pour les cartes marines et aériennes. "
Les différents organismes ont déjà pris contact avec nous pour mettre à jour les futures cartes, rassure Jean-Marc Mauchauffé.
De
notre côté, nous devons installer de nouvelles signalisations aériennes
puisque ces cheminées sont situées dans l'alignement du couloir aérien
de la base 125 d'Istres.
Elles sont, en revanche, interdites de survol pour l'aviation civile
."
Après
cette étape, qui conduira aux alentours de 2017-2018, un ultime
chantier aboutira à la déconstruction des chaudières de l'usine. Il ne
restera alors quasiment plus rien de la centrale originelle. Elle sera,
en revanche, beaucoup plus moderne et aussi performante que fiable. De
bon augure pour un réseau électrique régional toujours plus gourmand en
énergie.
Stéphane ROSSI
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