jeudi 24 septembre 2020

Au baptême du Bissula


Varia : la réplique d’un bateau romain découvert à Martigues réalisée à Trèves

Au baptême du Bissula le 5 juillet 2019 au port de Trèves

© Photo Rainer Neubert, droits réservés


« Le 5 juillet 2019, aux chantiers navals de la Moselle, à Trèves, en Rhénanie-Palatinat, une foule de plusieurs centaines de personnes a pu suivre les premières manœuvres du Bissula. Il s’agit de la réplique parfaite d’un navire romain dont l’épave gît dans les eaux françaises, dans l’anse des Laurons, à Martigues, à l’est du golfe de Fos-sur-Mer, l’antique Fossis Marianis.
« Découvert par l’archéologue Serge Ximénès [Fédération française d’études et de sports sous-marins] en 1978, le navire des Laurons a fait l’objet, jusqu’en 1983, de cinq campagnes de fouilles sous la conduite de l’équipe de Jean-Marie Gassend [architecte archéologue du CNRS]. Ses vestiges sont exceptionnels, voire uniques, car la carène étant couchée sur le flanc bâbord, tout un côté a été conservé jusqu’au-dessus du pont (la plupart des épaves romaines connues reposent sur leur quille et leurs superstructures ont disparu). […] Préceinte, pavois, lisses, jambettes, plat-bord, barrots et barrotins ont ainsi été conservés et, fait rare, ont pu être relevés et dessinés comme, d’ailleurs, la rame-gouvernail. Un élément de construction unique a attiré l’attention des archéologues, fidèlement reproduit sur la réplique Bissula : alors que le pont d’un bateau est classiquement supporté par des baux, poutres transversales qui s’appuient sur les côtés de la coque, existent ici des "contre-baux", ("surbaux" ou "baux supérieurs"), dont le rôle est de renforcer la coque, lui évitant de s’écarter à pleine charge. On y a d’ailleurs retrouvé des restes de blé, probable cargaison habituelle. Petit bâtiment d’une quinzaine de mètres de long, ce navire est daté de la fin du IIe siècle grâce à une pièce de monnaie, un denier d’argent de l’empereur Marc-Aurèle, en commémoration d’Antonin le Pieux, frappé entre 161 et 180. […] Initiateur du programme, le professeur Christoph Schäfer [professeur d’histoire antique à l’université de Hambourg] a déjà mené à bien la construction et la mise à l’eau du Lusoria, bâtiment reconstitué sur le modèle d’une épave découverte à Mayence. […] »
Extraits d’un article de Jean-Pierre Joncheray, directeur des Cahiers d’archéologie subaquatique, intitulé « Bon vent au Bissula ! », issu de la revue « Archéologia », n° 580, octobre 2019, éditions Faton, Dijon.


Article issu de la chronique saisonnière « Papiers collés » de Claude Darras, du CIQ des Laurons, dans la revue numérique « Encres vagabondes » (automne 2020).



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