La Caravelle, mistral gagnant
Pour la série Plus belle la vie
La série marseillaise a posé
ses caméras
dans le typique restaurant de Lavéra
dans la calanque de Ponteau.
Pépite pour les tournages.
Ambiance autour de la patronne des lieux, Dora
Ici,
c’est un choc de cultures, un contraste et un décor magistral.
Une calanque de Ponteau
Port coincée entre la mer et le complexe pétrochimique de Lavéra. «Après les
champs de pétrole", sourit un des acteurs, dont on taira le nom
à la demande de la production pour préserver l’intrigue de la
série, après les flammes des torchères qui brûlent dans le ciel,
l’embellie.
Des
odeurs d’industrie puis de mer. Un endroit au milieu de nulle part. Un virage à
180 degrés. Apaisant. Le clapotis des vagues contre cette terrasse à ciel
ouvert dans les oreilles et les tankers qui roulent les mécaniques à l’horizon,
dans la rade.
Bienvenue
au typique restaurant la Caravelle, Un petit coin de paradis perdu. Une terre
de tournages de quelques séquences de la série marseillaise Plus belle la
vie, le temps d’une journée. Qui en appellera d’autres en mars. Clap
première pour une série qui tient en haleine le téléspectateur depuis… 2004 !
On est là autour du 4020e épisode dans un lieu atypique de Lavéra, au milieu des
cabanons. Un charme fou, un lieu prisé, décor à bobines.
Robert
Guédiguian y a déjà tourné. Anne Alix y a posé ses caméras aussi, elle qui
avait emmené Dora Manticello, emblématique restauratrice de La Caravelle jusque
sur les marches du Palais du festival à Cannes en 2018.
Derrière
le comptoir de ce petit restaurant resté ouvert pendant le tournage en
extérieur, Dora a la banane. "Ça met du peps" sourit la
patronne qui se met en quatre, entre deux selfies avec les acteurs et deux confidences
avec l’équipe de tournage après le service.
Derrière
le zinc, une gouaille inimitable. Dans l’assiette, une cuisine maison. Une
parenthèse guinguette pour "PBLV" à la sortie du déjeuner. Sur la terrasse,
en bord de mer, à l’abri des regards, le futur de plus belle la vie se dessine.
"Silence on tourne !" Des mines patibulaires, on devine
vite une scène digne d’une série noire. Un air de clan mafieux. Le ton est grave
à la sortie d’une garde à vue. "Le premier qui bouge, tu l’éclates
! Il faut que le message soit clair. On se remet à la vente".
Les prises s’enchaînent autour de la réalisatrice Véronique Laveissière et
Éric Hénin, en soutien, qui décortiquent les moindres expressions avant de lancer
: "C’est coupé, merci !" Entre deux scènes, confessions dans
un décor naturel, loin des reconstructions de studio : "Il y a tout qui
passe dans un tel décor. On dit souvent que les décors et
l’accessoire donnent le plan. On est servi. On est dans l’authenticité".
Un hommage à Martigues, terre
de tournages. Un lieu repéré bien en amont. "On cherchait un
endroit isolé, inaccessible ; qui sort de l’ordinaire. Un décor
atypique propice à un contexte un peu mafieux ; pour prévoir un
coup", glisse le régisseur Victor Lou Brisson. Tous vous le diront
dans cette "équipe C", avec la mission de 6 tournages par mois hors des
studios de la Belle-de-Mai à Marseille, l’endroit fascine pour un nouveau "prime"
qui sera diffusé d’ici un mois et demi sur France 3.
Avec, en
coulisses, on y revient, l’éternelle bonhomie de Dora. Pas dans le champ de la
caméra cette fois, mais incontournable pour marquer le passage de ses hôtes.
Demandez à la réalisatrice repartie avec une bouture de cette plante que Dora
bichonne entre deux popotes. Les racines d’un lieu magique.
Pascal STELLA
Après
Cannes, objectif César pour Dora !
Derrière
le zinc, c’est un film à elle toute seule. Dora Manticello est un personnage. À
la vraie vie et sur grand écran aussi.
L’histoire
de Dora avec le cinéma avait commencé en 1994 avec A la vie, à la mort, le
film que Robert Guédiguian avait tourné dans "sa" calanque et à La
Caravelle déjà. Son pittoresque restaurant, c’est 17 tournages et pour Dora un (autre)
souvenir indélébile. A l’affiche avec "Il se passe quelque chose",
le premier long-métrage d’Anne Alix épousant la véritable histoire de Dora,
elle a vécu une parenthèse enchantée jusqu’au festival de Cannes en 2018, en
ouverture de l’Acid, consacrée aux films indépendants. Et ce n’est pas fini ! "Elle
fera les César, moi je remplirai le Stade de France", rêve
Angelo, fils de Dora, âme d’artiste et chanteur lyrique dans la vie, qui avait
été lui aussi de l’aventure sur la croisette, à l’affiche avec la bande
originale "la réparation" du film d’Anne Alix. Une histoire de
famille et un nouveau projet dans la boîte avec un court-métrage de Romain
Silvin cette fois. Un peu son Jésus à elle, dans un clin d’œil aux longs
cheveux de la tignasse châtain du réalisateur. "J’ai un beau rôle",
pétille Dora dans ce film, "La Gangue" un road trip dans le golfe de
Fos, entre documentaire et fiction, tradition et industrie, à la rencontre des
dockers et de pêcheurs…. Un coup de foudre pour Dora qui joue son propre rôle
et un rêve qui devient réalité "Quand Romain m’a raconté le scénario,
j’ai été frappée, c’était un rêve d’il y a 10 ans. Ça va
marcher…" Comme une intuition ou un flash pour une tranche de vie et
un bout de son histoire, "au restaurant les Pitres", révèle- t-elle.
Mais chut, la sortie est prévue fin mars. P.S.
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