samedi 10 septembre 2016

Relations entre les élus et les habitants du quartier



                                                            MARTIGUES  le 15 septembre  2016                              

 Sylvestre Puech
3871 route de Ponteau
13117 LAVERA
Président du CIQ des Laurons


                     Monsieur le député maire de Martigues.

Objet : Relations entre les élus et les habitants du quartier.
Nous voudrions, par ce courrier, vous dire l'inquiétude et le mécontentement des adhérents de notre Comité de Quartier concernant le fonctionnement de la démocratie participative et aussi, déplorer l’absence de réponses précises de nos élus face à nos préoccupations.
Rappelons que notre CIQ existe depuis 1958 et n'a jamais ménagé ses efforts pour favoriser la convivialité parmi les habitants, renforcer et développer le lien social, et défendre les habitants et le milieu naturel des Laurons.
 Nos manifestations régulières comme la Fête des Coquillages de janvier, la Fête des Plantes du Printemps contribuent, nous pensons pouvoir le dire, aussi bien à l’animation du quartier qu’ au rayonnement de notre ville tout entière.
Pour défendre l'intérêt général des riverains notre association participe au CSS (comité de suivi de site Martigues- Chateauneuf lès Martigues)  depuis sa création, pour le Vallon du Fou et la plateforme industrielle de LAVERA, ainsi qu'aux différentes instances de concertation des PPRT de Total la Mède et de Lavéra, par la présence de l'actuel Président du C.I.Q. Ces contributions illustrent  la volonté forte du Comite d'Intérêt du Quartier des Laurons de participer à la société civile. 
Nous nous sommes fortement impliqués, dès 2013, année des "30 ans des Conseils de Quartier", puis en 2014 avec le Forum National de la Démocratie Participative, dans une démarche qui visait à revitaliser la démocratie locale et renouveler les rapports entre élus et administrés.
Dans notre quartier, nous avons choisi de participer aux commissions mixtes créées (ligne de bus, aménagement de l’entrée du quartier, local des associations).
Or, à ce jour, le bilan de ce processus qui concerne 3 thèmes est décevant et nous laisse l'impression que la volonté proclamée de développement de la démocratie n'était qu'un effet d'annonce, que le changement n'est que de façade.
En effet, les commissions se réunissent peu ou pas, (Une seule réunion officielle sans compte rendu) pour le thème sur l’aménagement de l’entrée du quartier. Les avis et souhaits des représentants des habitants y sont peu pris en compte. Ceux-ci sont écartés de la prise de décision, même si les décisions leur sont, mais pas toujours, communiquées.
Nous attendons toujours le traitement du dossier bus. La demande d'une déviation vers les Laurons de la ligne de bus Martigues-Saint-Pierre est-elle seulement examinée ?
Le compte rendu du conseil de quartier 2015 n’a pas été publié. C’est dans celui ci qu’aurait pu être évoqué l’existence des commissions !
Si nous avons pu participer à une commission sur l’emplacement du futur local des associations, nous voudrions savoir quand et par quelles modalités nous serons (ou pas ?) associés aux décisions concernant la gestion de ce local. Rien n'est prévu, alors qu'on entend parler ici et là du nombre de clés à disposition, de leur attribution, etc… Une véritable démocratie commanderait qu'une réunion des élus avec toutes les associations concernées discute de la gestion d'une structure payée par les impôts des Martégaux.
Nous exprimons aussi sans cesse notre inquiétude sur la protection de la mérendera filifolia qui figure sur la liste rouge PACA des espèces menacées (il y en a 5 !)
Le GR 51, la voie verte prévue à 3m de large a été réalisée à 4,5/5 mètres. Cela nous interpelle aussi. C’est un projet plein de bonnes intentions mais ceux qui auraient pu apporter une vision complémentaire à celles des cyclistes n’ont pas été invités.
La demande à la DREAL a été adressée début 2015 pour un accord en juin de la même année. Le tracé et le revêtement étaient déjà définis. C’est le REFLETS de janvier 2016 qui nous a informés. Certains d’entre nous ont exprimé verbalement et officieusement des réserves quand à la destruction des blocs de calcaire karstifié et le risque de passage d’engins motorisés.
On nous rétorquera que les responsabilités de la DREAL ou de la Métropole sont engagées dans ces affaires. Mais comment, quand, par quelles démarches la ville intervient-elle pour obtenir la solution de ces problèmes ? Et si elle le fait, pourquoi nous tient-elle à l'écart de ces démarches? Nous n'en savons rien et craignons que ce silence illustre l'inaction ou l'indifférence de nos élus et représentants de l’Etat.
Pour finir, relevons la très désagréable surprise qu'ont ressentie les habitants des Laurons au lendemain des incidents, vols et incivilités des dimanches 31 juillet et 7 août 2016. En effet, quelques jours après un matin, une délégation d'élus, techniciens et responsables de la Police Municipale, sous la houlette de M. Cambessedes, était présente sur le quartier, sans que le CIQ ni la Société Nautique n'en aient été avertis et conviés. On ne peut plus délibérément ignorer des structures que les habitants eux-mêmes se sont données. Des riverains, surpris, ont averti des membres de nos deux associations, qui se sont rendus immédiatement sur place.
Comprenez, Monsieur le député-maire, que de telles expériences nous amènent à être rebutés par  ce qui n'est alors qu'une caricature de démocratie.
Si la situation restait dans l'état, nous ferons de notre mieux pour aider à la solution des problèmes en suspens. D'abord en saisissant l'opinion publique sur ces questions, par voie de presse par exemple, afin de provoquer le débat et les mobilisations nécessaires. Concernant la merendera (l’arrêté de biotope est en attente depuis bientôt 10 ans, il est mentionné dans le PLU 2006), nous agirons en lien avec les associations environnementales intéressées par la question, pour manifester sur place notre volonté de défendre et protéger ce biotope
Nous gardons néanmoins l'espoir que la situation évolue et que les pratiques anciennes soient définitivement abandonnées, comme le veut l'esprit de la démocratie participative. En un mot, nous souhaitons ne plus être seulement de simples électeurs qui, tous les 6 ans donnent quitus pour 6 ans à une équipe pour agir en leur nom. Nous espérons pouvoir être enfin des citoyens responsables, pleinement associés, aux côtés d'élus-partenaires, aux débats et décisions qui concernent leur ville et leur vie. Il y va de l'efficacité au service du mieux-vivre dans notre cité.
Avec l'espoir que nos demandes soient écoutées, veuillez agréer, Monsieur le député-maire, l'expression de nos sentiments respectueux.    


                                                                                           Sylvestre PUECH
                                                                                           Président du CIQ

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