MARTIGUES le 15 septembre 2016
Sylvestre Puech
3871 route de Ponteau
13117 LAVERA
Président du CIQ des Laurons
Monsieur
le député maire de Martigues.
Objet : Relations
entre les élus et les habitants du quartier.
Nous
voudrions, par ce courrier, vous dire l'inquiétude et le mécontentement des adhérents
de notre Comité de Quartier concernant le fonctionnement de la démocratie
participative et aussi, déplorer l’absence de réponses précises de nos élus
face à nos préoccupations.
Rappelons que notre CIQ existe
depuis 1958 et n'a jamais ménagé ses efforts pour favoriser la convivialité
parmi les habitants, renforcer et développer le lien social, et défendre les
habitants et le milieu naturel des Laurons.
Nos manifestations régulières comme la Fête
des Coquillages de janvier, la Fête des Plantes du Printemps contribuent, nous
pensons pouvoir le dire, aussi bien à l’animation du quartier qu’ au rayonnement
de notre ville tout entière.
Pour défendre
l'intérêt général des riverains notre association participe au CSS (comité de
suivi de site Martigues- Chateauneuf lès Martigues) depuis sa création, pour le Vallon du Fou et
la plateforme industrielle de LAVERA, ainsi qu'aux différentes instances de
concertation des PPRT de Total la Mède et de Lavéra, par la présence de
l'actuel Président du C.I.Q. Ces contributions illustrent la volonté
forte du Comite d'Intérêt du Quartier des Laurons de participer à la société
civile.
Nous nous sommes fortement
impliqués, dès 2013, année des "30 ans des Conseils de Quartier",
puis en 2014 avec le Forum National de la Démocratie Participative, dans une
démarche qui visait à revitaliser la démocratie locale et renouveler les
rapports entre élus et administrés.
Dans notre
quartier, nous avons choisi de participer aux commissions mixtes créées (ligne
de bus, aménagement de l’entrée du quartier, local des associations).
Or, à ce jour, le bilan de ce
processus qui concerne 3 thèmes est décevant et nous laisse l'impression que la
volonté proclamée de développement de la démocratie n'était qu'un effet
d'annonce, que le changement n'est que de façade.
En effet, les
commissions se réunissent peu ou pas, (Une seule réunion officielle sans compte
rendu) pour le thème sur l’aménagement de l’entrée du quartier. Les avis et
souhaits des représentants des habitants y sont peu pris en compte. Ceux-ci
sont écartés de la prise de décision, même si les décisions leur sont, mais pas
toujours, communiquées.
Nous
attendons toujours le traitement du dossier bus. La demande d'une déviation
vers les Laurons de la ligne de bus Martigues-Saint-Pierre est-elle seulement
examinée ?
Le compte
rendu du conseil de quartier 2015 n’a pas été publié. C’est dans celui ci
qu’aurait pu être évoqué l’existence des commissions !
Si nous avons
pu participer à une commission sur l’emplacement du futur local des
associations, nous voudrions savoir quand et par quelles modalités nous serons
(ou pas ?) associés aux décisions concernant la gestion de ce local. Rien n'est
prévu, alors qu'on entend parler ici et là du nombre de clés à disposition, de
leur attribution, etc… Une véritable démocratie commanderait qu'une réunion des
élus avec toutes les associations concernées discute de la gestion d'une
structure payée par les impôts des Martégaux.
Nous
exprimons aussi sans cesse notre inquiétude sur la protection de la mérendera
filifolia qui figure sur la liste rouge PACA des espèces menacées (il y en a
5 !)
Le GR 51, la
voie verte prévue à 3m de large a été réalisée à 4,5/5 mètres. Cela nous
interpelle aussi. C’est un projet plein de bonnes intentions mais ceux qui auraient
pu apporter une vision complémentaire à celles des cyclistes n’ont pas été
invités.
La demande à
la DREAL a été adressée début 2015 pour un accord en juin de la même année. Le
tracé et le revêtement étaient déjà définis. C’est le REFLETS de janvier 2016
qui nous a informés. Certains d’entre nous ont exprimé verbalement et
officieusement des réserves quand à la destruction des blocs de calcaire
karstifié et le risque de passage d’engins motorisés.
On nous
rétorquera que les responsabilités de la DREAL ou de la Métropole sont engagées
dans ces affaires. Mais comment, quand, par quelles démarches la ville
intervient-elle pour obtenir la solution de ces problèmes ? Et si elle le fait,
pourquoi nous tient-elle à l'écart de ces démarches? Nous n'en savons rien et
craignons que ce silence illustre l'inaction ou l'indifférence de nos élus et
représentants de l’Etat.
Pour finir, relevons la très
désagréable surprise qu'ont ressentie les habitants des Laurons au lendemain
des incidents, vols et incivilités des dimanches 31 juillet et 7 août 2016. En
effet, quelques jours après un matin, une délégation d'élus, techniciens et
responsables de la Police Municipale, sous la houlette de M. Cambessedes, était
présente sur le quartier, sans que le CIQ ni la Société Nautique n'en aient été
avertis et conviés. On ne peut plus délibérément ignorer des structures que les
habitants eux-mêmes se sont données. Des riverains, surpris, ont averti des
membres de nos deux associations, qui se sont rendus immédiatement sur place.
Comprenez,
Monsieur le député-maire, que de telles expériences nous amènent à être rebutés
par ce qui n'est alors qu'une caricature
de démocratie.
Si la
situation restait dans l'état, nous ferons de notre mieux pour aider à la
solution des problèmes en suspens. D'abord en saisissant l'opinion publique sur
ces questions, par voie de presse par exemple, afin de provoquer le débat et
les mobilisations nécessaires. Concernant la merendera (l’arrêté de biotope est
en attente depuis bientôt 10 ans, il est mentionné dans le PLU 2006), nous agirons
en lien avec les associations environnementales intéressées par la question,
pour manifester sur place notre volonté de défendre et protéger ce biotope
Nous gardons
néanmoins l'espoir que la situation évolue et que les pratiques anciennes
soient définitivement abandonnées, comme le veut l'esprit de la démocratie
participative. En un mot, nous souhaitons ne plus être seulement de simples
électeurs qui, tous les 6 ans donnent quitus pour 6 ans à une équipe pour agir
en leur nom. Nous espérons pouvoir être enfin des citoyens responsables,
pleinement associés, aux côtés d'élus-partenaires, aux débats et décisions qui
concernent leur ville et leur vie. Il y va de l'efficacité au service du mieux-vivre
dans notre cité.
Avec l'espoir que nos demandes
soient écoutées, veuillez agréer, Monsieur le député-maire, l'expression de nos
sentiments respectueux.
Sylvestre PUECH
Président du CIQ
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