Malgré
la récente livraison de 20 000 tonnes d'huile de palme à La Mède, le géant
pétrolier conditionne toujours l'exploitation de la bio-raffinerie à sa
rentabilité, qui ne serait plus garantie depuis la suppression de l'avantage
fiscal votée en décembre.
Non, la visite vendredi de Bernard Pinatel, le "numéro
2" du groupe Total, n'a pas rassurée les salariés du site et la CGT en
tête. Car même si l'arrivée de la cargaison de l'Atlantic Pride dans
la nuit du 22 mars leur prouve bien que Total compte effectivement faire
démarrer le site au mois de juin, le directeur général de la branche
Raffinage-Chimie ne leur a pas pour autant confirmé sa pérennité si
l'industriel devait se passer d'huile de palme.
"L'arrivée du produit est une étape
sur la viabilité du projet mais il nous a bien dit que s'il n'y avait pas de
retour sur l'amendement des parlementaires, ce serait compliqué pour le site",
explique Fabien Cros, secrétaire général CGT de Total-La Mède.
Le syndicat souhaite en effet qu'il fonctionne, avec ou sans
huile de palme, et reste inquiet face aux menaces de fermeture évoquées par
Patrick Pouyanné. Le PDG de Total condamne toujours le vote des députés, qui
avaient supprimé mi-décembre l'avantage fiscal dont pouvaient bénéficier les
biocarburants à base d'huile de palme, expliquant alors que cela remettait en
cause la rentabilité globale du site et le maintien d'emplois.
"C'est à ce niveau-là que nos
idéologies s'affrontent", poursuit le secrétaire général. "Eux disent qu'ils ne peuvent pas se passer d'huile de
palme, alors que pour nous que le site soit rentable ou pas, c'est moins notre
problème. Techniquement il est viable avec d'autres huiles, et si Total va
jusqu'au bout de son idée de rester dans les engagements de la France sur le
climat, il n'a qu'à le faire tourner".
Le prochain rendez-vous entre la CGT et la direction est
prévu pour le 12 avril.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire