CONSEIL MUNICIPAL
Semivim, le sujet
Sans fin…
La politique est imprévisible.
Cela devait être un conseil municipal vite expédié avec 20
points à l’ordre du jour à peine, et puis l’opposition a mis vite les pieds dans
le plat hier soir. En deux actes.
Une première salve d’abord par la voix de Thierry Boissin, comme
une "redite" de septembre en fait, autour "d’une subvention
complémentaire de 90 000 € versée à Martigues
Natation" (Dans la lumière de l’entraîneur Philippe Lucas vers les JO 2014,
Ndlr). L’opposant a regretté de "n’avoir
aucun détail sur la destination de cette subvention", et demandé "d’éclairer sur une délibération
en eau trouble" au risque de "se noyer". "
Il ne vous a pas échappé qu’il s’est passé des
choses autour de ce bassin, balancera le premier adjoint Henri
Cambessédès, relayé pour le deuxième 50m (nage libre) par le maire. "On va répéter. Il n’y a rien de trouble
là-dedans ou risqué. C’est transparent, 90 000 € pour cette année et 180 000 € en année pleine jusqu’au JO 2024. Vous
vous êtes abstenu, c’est la démocratie. Ça passera car nous avons la majorité", répondra Gaby Charroux.
"Une pourriture et une
saleté infâme"
Deuxième acte plus salé, au détour d’un emprunt de 4,75 millions
acté pour la rénovation de 357 logements sur Paradis
Saint-Roch, porté par la
Semivim, le bailleur de la Ville. Un mail intitulé "risques psychos
sociaux", reçu dans certaines chaumières des élus jusqu’au préfet "dénonçant vaguement des rumeurs" dira posément Carole Cahagne, dans le clan de Jean-Luc Di Maria et d’un article paru dans Le Ravi interrogeant sur la gestion de l’organisme HLM. Un ton calme et
des points sur les "i" du maire Gaby Charroux livrant ses vérités au
sujet de ces accusations.
"Une pourriture et une saleté infâme", dira l’édile. C’était la Semivim, le retour. Premier bailleur social de la Ville, gérant
3000 logements, qui a fait
couler beaucoup d’encre depuis 3 ans "à
la sortie d’une direction défaillante" avant une reprise en main de la Ville.
Il reste toujours des rumeurs qu’a voulu concasser le maire hier
soir : "Ce Monsieur (Jean Sansone) qui se présente au nom d’Anticor (une association anticorruption) en a été exclu et a créé
une organisation qui ne rassemble que lui-même. Il n’arrête pas
de répandre des saletés sur la Semivim. Il parle de tout
sauf de corruption, mais de gestion, de gouvernance,
de maltraitance. J’ai mis l’affaire aux mains d’un avocat",
a annoncé Gaby Charroux, qui n’a jamais éludé que l’on "avait voulu abîmer l’institution". "Depuis
3 ans et le départ d’un certain directeur (François Leroy, Ndlr), il a fallu rebâtir. La situation
a été rétablie et on a pu valider les comptes 2019 de la société. Cela
a été fait par le commissaire aux Comptes. Les comptes 2020
le seront à la fin de l’année. C’est un grand soulagement.
On a eu l’audit de l’Ancols (le gendarme des bailleurs sociaux) en novembre 2019, il
y avait des insuffisances sauf une, le bon état financier", rembobinera le maire, rappelant que la Semivim
est dans les clous de la Loi Élan, qui impose un regroupement pour un mariage
avec Adessia désormais (La Provence du 24 septembre).
"C’est la branche de la Caisse des dépôts et
consignations, c’est une puissance considérable. Croyez-vous une demi-seconde que
ces gens auraient accepté de travailler avec nous et prendre 15% des actions
s’il y avait du harcèlement et de la corruption ? Arrêtez avec ça !"
Jean-Luc Di Maria, qui avait mis le feu à l’époque en déballant un
rapport sulfureux qui avait fuité (commandité par la direction sortante),
pointant une "ambiance délétère" et des "burn-out"
(La Provence du 16 novembre
2019), a relancé le débat en disant que "tout
n’était peut-être pas à jeter à la poubelle dans
ce qu’on rapporte et qu’il fallait laisser faire Anticor".
"On n’est pas resté les bras
croisés, finira le maire. On a engagé des analyses de la situation, des entretiens,
rien n’est ressorti. Aujourd’hui, il y a à nouveau une écoute du personnel par
des organismes extérieurs. S’il y avait quoi que ce soit, si des personnes se
comportaient de façon inappropriée, je prendrai des mesures, je n’aurai pas
d’état d’âme pour les valeurs que je représente". Et de conclure "Anticor n’est pas là, vous n’avez pas bien compris ! Ce Monsieur
ne représente que lui-même", avant que l’on annonce qu’"une action en diffamation a été intentée par une grande
majorité des salariés de la Semivim". Un conseil courton disait ! Raté.
Pascal STELLA
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