· 19/04/2023 À 16H05
Martigues:
Les demoiselles de Ponteau
vont tirer leur révérence
Photographie: Frédéric Munos
La
centrale à cycle combiné gaz EDF, située dans le quartier de Ponteau, à
Martigues, va s’attaquer à la destruction de ses quatre emblématiques
cheminées.
Dix-huit
mois de travaux sont prévus pour ce chantier hors normes qui consistera à
grignoter 15 000 tonnes de béton
Elles ne fonctionnaient plus depuis dix ans,
date à laquelle la centrale EDF s’était équipée au gaz pour faire fonctionner
ses équipements et ainsi diminuer ses émissions de CO2.
Les quatre cheminées rayées de blanc, de
rouge et de bleu, hautes de 140 mètres, d’un diamètre de 26 mètres, vont être
détruites.
Les travaux débuteront, à la fin du mois de mai, par
l’enlèvement des parois de métal posées dans chaque conduit.
Les riverains pourront observer la réduction
de la première tour, à la fin de l’été.
« Cette
déconstruction se fera par le haut grâce une superstructure placée autour de
l’édifice, détaille la directrice du site, Karine Ramassotto. Elle grignotera la cheminée, les gravats tomberont à
l’intérieur du fût. Quand celui-ci sera comblé, c’est-à-dire à quarante mètres,
le travail de grignotage se poursuivra pour arriver jusqu’au sol. »
Pour des questions de sécurité, la première
cheminée démolie sera l’une du milieu : « Cela
nous laissera plus de marge de manœuvres pour attaquer les deux cheminées placées
de chaque côté qui sont très près des bâtiments, et des voies de circulation.
Cela nous permettra de nous faire la main et de limiter les chutes de gravats,
de pièces et autres particules. »
Pour ce qui est des nuisances, il se peut que
ce chantier, hors normes, cause quelques désagréments que la centrale va
s’attacher à limiter.
Ce quartier compte près de 250 habitations,
dont certaines construites à proximité de la structure EDF où travaillent aussi
ses 75 agents et pour les besoins du chantier, une trentaine de personnes
supplémentaires issues d'une société spécialisée dans ce genre d'ouvrage:
« Elles
dépendront des phases de déconstruction, ajoute
la directrice. Pour contrer les émanations de
poussières, nous avons prévu un brouillard d’eau qui fixera les particules. Le
chantier va certainement engendrer du bruit. Mais là aussi, le choix des engins
utilisés par la société spécialisée va nous permettre de respecter l’arrêté
préfectoral du site qui fixe son émergence à 65 décibels. »
Des mesures seront effectuées tout au long des dix-huit mois que vont durer ces
travaux.
Au total, ce sont près de 15 000 tonnes de
bétons qui seront démantelées et ensuite réutilisées sur le site. Le coût de
cette opération s'élève à quatre millions d'euros.
Les cheminées de Ponteau, qui auraient eu
cinquante ans cette année, ont été immortalisées par le photographe Alain
Sauvan. Une exposition intitulée Les
demoiselles de ponteau sera prochainement présentée au public.
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