Martigues :
"Prémys"
Défend un projet géant de
déconstruction
Cette filiale du groupe Colas
souhaite démanteler bateaux, navires, trains ou avions à Caronte
C'est un projet
d'envergure qui fait l'objet d'une enquête publique, actuellement, en mairie de
Martigues et Port-de-Bouc. La société vitrollaise Premys, filiale du groupe
"Colas", souhaite y développer une activité de "déconstruction",
et y traiter sur place différents types de véhicules hors d'usage, que ce soit
des navires, des trains, ou encore des aéronefs. Si le conseil municipal de
Port-de-Bouc a donné un "avis défavorable" à ce dossier et que
Martigues se positionnera lors de sa prochaine séance, ses défenseurs prônent
l'installation d'une filière vertueuse en termes d'économie circulaire.
"C'est
une activité qui existe sur la Côte Atlantique, mais pas dans notre région,
argumentent Eric Pourroy, responsable du projet, et Mathieu Boulay, chef de centre
Premys-Méditerranée. Alors que la demande existe : il y a
trois ans, nous avions obtenu une autorisation provisoire pour répondre aux
besoins de la Marine nationale, à Toulon ; sur les installations du quai
minéralier de Caronte, nous avions alors déconstruit 52 navires, certains
pesant jusqu'à 3 tonnes, des barges, des grues... C'était un galop d'essai."
Un
galop d'essai passé quelque peu inaperçu, pour lequel l'entreprise souligne "n'avoir
provoqué aucune nuisance". C'est fort de cette expérience que
Premys a souhaité construire un site pérenne sur place, le dossier faisant
l'objet de l'enquête publique en cours. "C'est une activité forcément très
suivie, très contrôlée. Nous n'avons par exemple pas le droit d'émettre des
rejets d'amiante, mais ceci est valable pour de nombreux autres produits, comme
les métaux lourds, les hydrocarbures. Notre personnel est spécifiquement
équipé, des analyses sont menées sur place toutes les semaines..."
Sur
le quai minéralier, des containers orange signalent encore l'emplacement de
cette première opération d'envergure. "Nous avions alors déjà l'intention
d'installer ce site pérenne, et puis le Covid est passé par là... Le projet a
été décalé dans le temps, mais il a toujours aujourd'hui toute sa pertinence.
D'autant qu'à cette activité de déconstruction nous ajouterons une activité de
centre de tri de déchets réservé aux professionnels, ce qui n'existe pas non
plus dans le secteur. Il y aurait un minimum de cinq créations d'emploi au
début de l'activité, davantage pour la suite."
Pour
les deux promoteurs du projet, celui-ci pourrait devenir plus concret mi-2022,
après l'enquête publique et le lancement des travaux. "Pour
les navires, notre activité concernera autant les plaisanciers que les pêcheurs
ou la marine marchande, etc. Les équipements d'accastillage peuvent être
revendus, les ferrailles peuvent être recyclées, les coques peuvent rejoindre
les filières de valorisation énergétique. C'est quand même mieux de traiter
cela chez nous, plutôt que de tout envoyer à des centaines de kilomètres
d'ici !"
L'enquête publique se poursuit jusqu'au 8 décembre. Le commissaire enquêteur sera à la mairie de Port-de-Bouc le 8 décembre de 9 h à midi, et le même à jour à la mairie de Martigues de 14 h 30 à 17 h 30. Le dossier est également consultable sur le site internet de la préfecture : https://www.registre-dematerialise.fr/2720
Cela mérite une large diffusion aux internautes.
D'autant que cette entreprise se situera dans la zone de surpression du PPRT ? comme la centrale photovoltaïque ??
https://drive.google.com/file/d/1JYjKToGGm69gvrhWIz0AQL1NWoG_CfbG/view?usp=sharing
Port-de-Bouc vote un avis
défavorable
"Il y
a d’autres choses à faire de ces terrains. Nous avons d’autres projets, aussi
je vous propose de donner un avis défavorable à ce dossier".
C’est ainsi que le maire de Port-de-Bouc, Laurent Belsola, a présenté la
délibération invitant le conseil municipal à se prononcer sur le projet
présenté par Premys. Conseiller municipal d’opposition, Claude Bernex est allé
dans son sens ("On n’a pas besoin d’avoir une casse de bateaux qui
abîmerait tout le paysage"), avant qu’Houssine Rehabi,
conseiller municipal délégué à la santé, n’ajoute : "À Caronte, Port-de-Bouc a déjà
payé un lourd tribut à l’amiante. Ça suffit !"
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