Permanence de soins pendant les fêtes : des médecins
libéraux réquisitionnés à Aubagne, La Ciotat et Martigues
Par Clair RIVIÈRE
Huit médecins ont été réquisitionnés à La Ciotat, cinq à Aubagne,
trois à Martigues et un à Saint-Mitre-les-Remparts.
Aubagne - La Ciotat - Martigues - Saint-Mitre-les-Remparts
Parce que les volontaires manquaient, la préfecture a
réquisitionné des médecins libéraux pour assurer des gardes du 25 décembre
au 4 janvier. Une décision "exceptionnelle", qui vise à limiter
l’encombrement des urgences en pleine épidémie de grippe et de bronchiolite.
Puisque personne ne s’était inscrit sur
le tableau de garde, la préfecture a dû désigner elle-même des
volontaires. Sur demande de l’Agence régionale de santé (ARS), 17 médecins
libéraux ont été réquisitionnés à Aubagne, La Ciotat et Martigues, pour
assurer la permanence des soins pendant les fêtes, du 25 décembre au
4 janvier. Une décision extrêmement rare, qui vise à prévenir la
saturation des services d’urgence, dans un contexte d’épidémie de grippe et de bronchiolite.
Concrètement, chacun des 17
professionnels concernés à une garde à effectuer, soit toute la journée (de 8h
à minuit), soit uniquement le soir (de 20h à minuit).
Le "seul
département" avec une carence de plus de 50%
Chaque soir, chaque week-end et les
jours fériés, la continuité du service public de santé est assurée par les
urgences hospitalières, mais aussi par un réseau de médecins libéraux qui
assurent à tour de rôle une permanence depuis leur cabinet. Les patients leur
sont adressés par le Samu (Service d’aide médicale d’urgence, joignable en
composant le 15), qui décide si le cas nécessite une prise en charge
hospitalière ou s’il peut être traité par un médecin de ville.
Le système repose sur le volontariat,
mais "il y a une forme d’obligation collective et
déontologique" à assurer ces gardes, indique Sophie Rios,
directrice adjointe de la délégation des Bouches-du-Rhône à l’ARS Paca. Or,
dans le département, les volontaires manquent. "Le département des
Bouches-du-Rhône est l’unique département de la France métropolitaine dont les
carences de permanence de soins ambulatoires sont supérieures à 50%",
indique la préfecture.
Malgré une opération de sensibilisation
qui a motivé des médecins à s’inscrire sur les tableaux de garde, "certains
jours et soirs restent encore en carence pendant les week-ends et ponts de Noël
et du Nouvel An", regrette la préfecture, qui a donc décidé d’avoir
recours à la réquisition pour "les trois secteurs en tension" que
sont La Ciotat, Aubagne et Martigues.
En cas de refus,
un risque d’amende voire de prison
Les médecins concernés ont été choisis
par l’ARS sur une liste de professionnels "n’ayant pris aucune
ligne de garde sur l’année à venir". S’ils refusent d’obtempérer, ils
seront passibles de 3 750 euros d’amende (code de la santé publique)
voire de six mois d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende (code des
collectivités territoriales).
Cette véritable "mesure de
police administrative" est "exceptionnelle",
tient à souligner Sophie Rios, de l’ARS. La dernière fois que des médecins
libéraux ont été réquisitionnés dans le département, "ça doit
remonter à bien avant le Covid", estime la fonctionnaire. "On
a fait beaucoup de réquisitions dernièrement, mais elles étaient liées à des
grèves qui impactaient le secteur hospitalier", précise-t-elle.
Les services d’urgence "en grande difficulté"
Alors, pourquoi dégainer cet outil
maintenant ? Eh bien, parce qu’une "situation d’urgence" le
justifie : "Il faut éviter les reports vers les urgences, qui
sont en grande difficulté", avec des "données
d’activité" parfois "proches de celles qu’on a pu
connaître pendant la période du Covid", s’alarme Sophie Rios.
Selon la préfecture, "la période
de fin d’année constitue une période critique du fait de la conjonction de
plusieurs facteurs avec la reprise des épidémies virales de type grippe et
bronchiolite, conjuguée à la période des congés qui implique la fermeture de
certains cabinets médicaux ainsi qu’un afflux touristique dans la
région". Les regroupements familiaux liés aux fêtes sont
également vecteurs de contamination.
Sur Aubagne, les cinq médecins
réquisitionnés l’ont été de 8h à minuit pendant les journées des 25 et
26 décembre ainsi que les 1er, 2 et 3 janvier. À La Ciotat, six
professionnels ont écopé d’une permanence de soirée (de 20h à minuit) les 25, 27,
28 décembre ou le 1er, 3 et 4 janvier. Deux autres seront de garde
toute la journée, le 26 décembre et le 2 janvier.
Dans le secteur de Martigues, quatre médecins sont
également concernés : un à Saint-Mitre-les-Remparts, les trois autres à
Martigues même. La préfecture leur a imposé une permanence de 8h à minuit les
25, 26 décembre ainsi que les 2 et 4 janvier.
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