samedi 27 décembre 2025

des médecins libéraux réquisitionnés à Aubagne, La Ciotat et Martigues

 

Permanence de soins pendant les fêtes : des médecins libéraux réquisitionnés à Aubagne, La Ciotat et Martigues


Par Clair RIVIÈRE

Huit médecins ont été réquisitionnés à La Ciotat, cinq à Aubagne, trois à Martigues et un à Saint-Mitre-les-Remparts.

Aubagne - La Ciotat - Martigues - Saint-Mitre-les-Remparts

Parce que les volontaires manquaient, la préfecture a réquisitionné des médecins libéraux pour assurer des gardes du 25 décembre au 4 janvier. Une décision "exceptionnelle", qui vise à limiter l’encombrement des urgences en pleine épidémie de grippe et de bronchiolite.

Puisque personne ne s’était inscrit sur le tableau de garde, la préfecture a dû désigner elle-même des volontaires. Sur demande de l’Agence régionale de santé (ARS), 17 médecins libéraux ont été réquisitionnés à Aubagne, La Ciotat et Martigues, pour assurer la permanence des soins pendant les fêtes, du 25 décembre au 4 janvier. Une décision extrêmement rare, qui vise à prévenir la saturation des services d’urgence, dans un contexte d’épidémie de grippe et de bronchiolite.

Concrètement, chacun des 17 professionnels concernés à une garde à effectuer, soit toute la journée (de 8h à minuit), soit uniquement le soir (de 20h à minuit).

Le "seul département" avec une carence de plus de 50%

Chaque soir, chaque week-end et les jours fériés, la continuité du service public de santé est assurée par les urgences hospitalières, mais aussi par un réseau de médecins libéraux qui assurent à tour de rôle une permanence depuis leur cabinet. Les patients leur sont adressés par le Samu (Service d’aide médicale d’urgence, joignable en composant le 15), qui décide si le cas nécessite une prise en charge hospitalière ou s’il peut être traité par un médecin de ville.

Le système repose sur le volontariat, mais "il y a une forme d’obligation collective et déontologique" à assurer ces gardes, indique Sophie Rios, directrice adjointe de la délégation des Bouches-du-Rhône à l’ARS Paca. Or, dans le département, les volontaires manquent. "Le département des Bouches-du-Rhône est l’unique département de la France métropolitaine dont les carences de permanence de soins ambulatoires sont supérieures à 50%", indique la préfecture.

Malgré une opération de sensibilisation qui a motivé des médecins à s’inscrire sur les tableaux de garde, "certains jours et soirs restent encore en carence pendant les week-ends et ponts de Noël et du Nouvel An", regrette la préfecture, qui a donc décidé d’avoir recours à la réquisition pour "les trois secteurs en tension" que sont La CiotatAubagne et Martigues.

En cas de refus, un risque d’amende voire de prison

Les médecins concernés ont été choisis par l’ARS sur une liste de professionnels "n’ayant pris aucune ligne de garde sur l’année à venir". S’ils refusent d’obtempérer, ils seront passibles de 3 750 euros d’amende (code de la santé publique) voire de six mois d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende (code des collectivités territoriales).

Cette véritable "mesure de police administrative" est "exceptionnelle", tient à souligner Sophie Rios, de l’ARS. La dernière fois que des médecins libéraux ont été réquisitionnés dans le département, "ça doit remonter à bien avant le Covid", estime la fonctionnaire. "On a fait beaucoup de réquisitions dernièrement, mais elles étaient liées à des grèves qui impactaient le secteur hospitalier", précise-t-elle.

Les services d’urgence "en grande difficulté"

Alors, pourquoi dégainer cet outil maintenant ? Eh bien, parce qu’une "situation d’urgence" le justifie : "Il faut éviter les reports vers les urgences, qui sont en grande difficulté", avec des "données d’activité" parfois "proches de celles qu’on a pu connaître pendant la période du Covid", s’alarme Sophie Rios.

Selon la préfecture, "la période de fin d’année constitue une période critique du fait de la conjonction de plusieurs facteurs avec la reprise des épidémies virales de type grippe et bronchiolite, conjuguée à la période des congés qui implique la fermeture de certains cabinets médicaux ainsi qu’un afflux touristique dans la région". Les regroupements familiaux liés aux fêtes sont également vecteurs de contamination.

Sur Aubagne, les cinq médecins réquisitionnés l’ont été de 8h à minuit pendant les journées des 25 et 26 décembre ainsi que les 1er, 2 et 3 janvier. À La Ciotat, six professionnels ont écopé d’une permanence de soirée (de 20h à minuit) les 25, 27, 28 décembre ou le 1er, 3 et 4 janvier. Deux autres seront de garde toute la journée, le 26 décembre et le 2 janvier.

Dans le secteur de Martigues, quatre médecins sont également concernés : un à Saint-Mitre-les-Remparts, les trois autres à Martigues même. La préfecture leur a imposé une permanence de 8h à minuit les 25, 26 décembre ainsi que les 2 et 4 janvier.

 

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