vendredi 31 janvier 2020



Naviguer sur le canal du Rove,
Le projet refait surface

 L’entrée du tunnel du Rove sur la commune de Gignac. PHOTO DR

L’idée fait son chemin depuis des années sur le pourtour de l’étang de Berre. Dans ses vœux pour 2020, le maire de Martigues, Gaby Charroux (PCF), a relancé l’idée d’ouvrir le canal du Rove à la circulation maritime. Le point sur les enjeux et la faisabilité du chantier.
Il est des rêves qui, par leur ambition, peuvent soulever des montagnes pour devenir réalité. C’était au début du mois dans la Halle de Martigues, lors de la présentation de ses vœux au monde économique régional, que le maire Gaby Charroux (PCF) relançait l’idée d’une réouverture du tunnel du Rove aux bateaux. L’idée est séduisante, d’autant que nombre d’acteurs locaux avancent son réel intérêt écologique pour le territoire. Parce qu’il relie l’étang de Berre à la Méditerranée, le canal du Rove est toujours au cœur des débats pour la réhabilitation du plan d’eau. Pour renforcer les échanges d’eau de mer avec l’étang régulièrement victime d’anoxie (un manque d’oxygène), le Gipreb défend l’idée d’une percée dans le tunnel du Rove en partie effondré en 1963.
Mais Gaby Charroux et d’autres associations continuent de voir plus grand. Ainsi pour Jean-Claude Cheinet, président de l’association Étang de Berre patrimoine universel, « lancer le chantier de voies navigables pourrait offrir un passage des rives de l’étang jusqu’aux quartiers Nord de Marseille. Les possibilités techniques ont déjà été dégagées », assure celui qui évoque le projet à l’époque où Lucien Weygand (PS) présidait le conseil général. Jean-Claude Cheinet raconte qu’on imaginait déjà « des navettes ferroviaires reliant Saint-Charles à l’aéroport de Marignane, avec une réduction du trafic routier, des gaz à effet de serre… » même s’il reste conscient qu’il « y aura remise en l’état du tunnel seulement si un intérêt économique se dégage ».

Un chantier chiffré à 300 millions d’euros
C’est justement en ce sens que dans son costume de président du pays de Martigues et d’élu métropolitain, Gaby Charroux interpellait début janvier les acteurs économiques du territoire : « L’étang est un espace de déplacement aujourd’hui non utilisé. Pourquoi ne pas faire ressurgir, comme nous l’avions imaginé avec le maire d’Istres, un lien entre les bassins Est et Ouest du grand port maritime de Marseille, pour le transport de marchandises, de passagers entre Marseille et l’Est ? » Reste la question du financement. « Le projet a été estimé à 300 millions d’euros. C’est à la fois beaucoup et ridicule à l’échelle de la Métropole », nous confiait l’édile martégal ce lundi. Gaby Charroux formulait alors un autre vœu : « Nous verrons bien si la Métropole devient plus sensible à l’écologie demain qu’hier. Comme sur la gratuité des transports, peut-être que la nouvelle gouvernance finira par se décider. Ce sont de beaux enjeux à venir avec les municipales ! »

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