Naviguer sur le canal du Rove,
Le projet refait surface
L’idée fait son chemin
depuis des années sur le pourtour de l’étang de Berre. Dans ses vœux pour 2020,
le maire de Martigues, Gaby Charroux (PCF), a relancé l’idée d’ouvrir le canal
du Rove à la circulation maritime. Le point sur les enjeux et la faisabilité du
chantier.
Il est des rêves qui, par leur ambition,
peuvent soulever des montagnes pour devenir réalité. C’était au début du mois
dans la Halle de Martigues, lors de la présentation de ses vœux au monde
économique régional, que le maire Gaby Charroux (PCF) relançait l’idée d’une
réouverture du tunnel du Rove aux bateaux. L’idée est séduisante, d’autant que
nombre d’acteurs locaux avancent son réel intérêt écologique pour le
territoire. Parce qu’il relie l’étang de Berre à la Méditerranée, le canal du
Rove est toujours au cœur des débats pour la réhabilitation du plan d’eau. Pour
renforcer les échanges d’eau de mer avec l’étang régulièrement victime d’anoxie
(un manque d’oxygène), le Gipreb défend l’idée d’une percée dans le tunnel du
Rove en partie effondré en 1963.
Mais Gaby Charroux et d’autres
associations continuent de voir plus grand. Ainsi pour Jean-Claude Cheinet,
président de l’association Étang de Berre patrimoine universel, « lancer le
chantier de voies navigables pourrait offrir un passage des rives de l’étang
jusqu’aux quartiers Nord de Marseille. Les possibilités techniques ont déjà été
dégagées », assure celui qui évoque le projet à l’époque où Lucien Weygand (PS)
présidait le conseil général. Jean-Claude Cheinet raconte qu’on imaginait déjà
« des navettes ferroviaires reliant Saint-Charles à l’aéroport de Marignane,
avec une réduction du trafic routier, des gaz à effet de serre… » même s’il
reste conscient qu’il « y aura remise en l’état du tunnel seulement si un
intérêt économique se dégage ».
Un chantier chiffré à 300 millions d’euros
C’est justement en ce sens que dans son
costume de président du pays de Martigues et d’élu métropolitain, Gaby Charroux
interpellait début janvier les acteurs économiques du territoire : « L’étang
est un espace de déplacement aujourd’hui non utilisé. Pourquoi ne pas faire
ressurgir, comme nous l’avions imaginé avec le maire d’Istres, un lien entre
les bassins Est et Ouest du grand port maritime de Marseille, pour le transport
de marchandises, de passagers entre Marseille et l’Est ? » Reste la question du
financement. « Le projet a été estimé à 300 millions d’euros. C’est à la fois
beaucoup et ridicule à l’échelle de la Métropole », nous confiait l’édile
martégal ce lundi. Gaby Charroux formulait alors un autre vœu : « Nous verrons
bien si la Métropole devient plus sensible à l’écologie demain qu’hier. Comme
sur la gratuité des transports, peut-être que la nouvelle gouvernance finira
par se décider. Ce sont de beaux enjeux à venir avec les municipales ! »
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