Covid-19: les pharmaciens
vont pouvoir vacciner
Seul le vaccin d’Astra-Zeneca,
plus facile à conserver, est pour l’heure concerné
C’est une
bonne nouvelle pour les millions de Français qui passent actuellement des
heures à chercher, en vain, un rendez-vous pour se faire vacciner contre le
Covid- 19. Prochainement, il suffira de se rendre dans sa pharmacie
de quartier pour recevoir son injection. C’est ce que recommande désormais la Haute Autorité de Santé (HAS), dans un avis publié ce mardi. "Pour simplifier le plus possible l’accès à la vaccination", la HAS se prononce en faveur d’"un élargissementdes compétences vaccinales pour certains professionnels de santé, afin de multiplier
les lieux de vaccination". Ainsi, en plus des médecins et des
infirmiers, les sages-femmes ainsi que les pharmaciens vont être appelés à
participer à la campagne vaccinale.
Le
gouvernement, par la voix de son porte-parole Gabriel Attal, a déjà
déclaré lundi qu’il était
favorable à cette mesure.
Cette
décision fait suite à l’autorisation en France du vaccin d’Astra-Zeneca (pour les moins de 65 ans) qui
présente l’avantage de se conserver beaucoup
plus facilement que ses concurrents: jusqu’à 30 jours
entre 2 et 8 °C (contre -70°C pour le vaccin Pfizer/BioNTech, -20°C pour
Moderna), et 48h après la première
injection prélevée.
Un
flacon contient dix doses, à utiliser sous six heures. "Cette facilité
de stockage et de conservation rend son utilisation possible en
ambulatoire", estime-la
HAS. Qui accède ainsi à
une demande formulée depuis plusieurs semaines par les pharmaciens.
Le 11
janvier dernier, dans une tribune très virulente, Stéphane
Pichon, le président de l’Ordre
des pharmaciens Paca- Corse appelait l’État à mobiliser "l’armée des pharmaciens
«pour mener cette nouvelle bataille contre l’épidémie. Hier, il se
déclarait "très satisfait" de cette annonce de la HAS, même
si les autorités de santé
doivent encore la mettre en œuvre. D’après Stéphane Pichon, les 21 000
pharmacies réparties sur le territoire national, dont 2000 en Paca, sont d’ores
et déjà prêtes à se mobiliser. "Organiser la vaccination en
pharmacie n’est pas plus compliqué que de créer des centres de
vaccination
dans les
mairies! Nous sommes 50 000 professionnels du médicament, nous utilisons depuis
toujours des enceintes réfrigérées pour des tas de produits de
santé,
il n’y a pas en France de commune de plus de 2 500 habitants qui ne possède pas
une pharmacie, premier lieu d’accès au soin",
souligne-t-il. Et de rappeler que "les pharmaciens réalisent déjà 85% des tests antigéniques", et qu’ils viennent de
pratiquer en un temps record plus de 5 millions de vaccins contre
la grippe. Un acte vaccinal facturé 6,30 euros. "Et
une traçabilité assurée pour une sécurité absolue du suivi du vaccin". Quant
à la logistique d’approvisionnement,
"il
y a en France 530 grossistes répartiteurs, qui livrent des médicaments
deux
fois par jour jusqu’au fin fond du plateau du Larzac". Et le
président de
l’Ordre va plus loin : "Ces grossistes pouvant conserver les vaccins aux températures de -80° ou -20°, il serait tout à fait possible d’injecter les vaccins Pfizer ou Moderna en officine. Il suffirait que le pharmacien prenne ses rendez-vous pour la semaine et passe commande". Dans une fourchette de 10 vaccinés par pharmacie, "cela ferait 200 000 vaccinations par jour" calcule- t-il.
Pour
l’heure toutefois, seul le vaccin d’Astra Zeneca est concerné par cet
élargissement de la campagne aux officines.
Encore
faut-il que les doses soient disponibles…
Sophie MANELLI
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