jeudi 2 décembre 2021

La qualité des aliments Du Golfe de Fos Sous surveillance

Image par défaut de la provence

 

La qualité des aliments

Du Golfe de Fos

Sous surveillance

Une méthode vient d'être définie par l'État pour en assurer le suivi

Presque quatre ans après la diffusion publique d'une étude explosive de l'association fosséenne "ADPLGF",

https://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/5235757/pollution-dans-le-golfe-de-fos-la-justice-saisie-pour-la-premiere-fois.html

L'État a défini une méthode pour mettre en œuvre "un plan de contrôle orienté sur les denrées alimentaires d'origine animale et végétale produites sur le pourtour du golfe de Fos-sur-Mer". Il s'agit en fait d'un avis de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, qui vient d'être présenté en sous-préfecture d'Istres, qui ne tire aucune conclusion pour le moment mais définit une méthode scientifique pour aller plus loin sur le sujet.

Comment mesurer, quelles espèces prendre en compte, à qui les adresser, quels échantillons seront représentatifs... C'est là tout l'enjeu de ce document de 81 pages, qui allie des tableaux exhaustifs des productions locales à des formules mathématiques complexes. "C'est une approche méthodologique, explique une représentante de l'Anses, qui ne donne pas encore de résultats concrets, mais précise la marche à suivre, avec une rigueur scientifique. Après une saisine de la direction générale de l'alimentation, c'est maintenant la direction départementale de protection des populations (DPPP) qui est chargée de prélever les échantillons définis, et de les transmettre à un laboratoire agréé." C'est ce dernier qui devra ensuite déterminer la quantité de produits contenus dans chaque aliment, et donc leur conformité, ou pas, avec la consommation humaine.

Viande, abats, œufs, lait, miel, poissons, coquillages, légumes vont être analysés.

Dans son avis, l'Anses dresse l'inventaire exhaustif de toutes les productions de la région, que ce soit les denrées végétales ou animales et révèle que "les catégories de denrées végétales et d'origine animale terrestre ciblées par le plan d'échantillonnage sont la viande (muscle), les abats (foie, reins), les œufs, le lait (mais pas le fromage), et le miel." Parmi les produits issus de la mer, des poissons (anguilles, dorades, muges, loups) et coquillages (moules, huîtres, palourdes) seront aussi analysés.

Et pas question de se contenter de quelques exemplaires : l'Anses indique qu'il faudra "échantillonner 70 prélèvements par groupe de denrées". Soit 70 anguilles, 70 muges, 70 huîtres... Légumes, fruits, herbes aromatiques, olives, riz, feront également partie des analyses programmées. Une liste détaillée des contaminants recherchés est également précisée, incluant métaux lourds, hydrocarbures, composés chimiques, etc.

Cette étude, c'est un peu le dernier étage de la fusée qu'avait lancé le préfet en 2018 pour contrer les résultats de l'étude publiée par l'ADPLGF.

Des prélèvements supplémentaires avaient alors été notamment lancés. Depuis, d'autres études bien connues avaient été lancées (Scenarii, Aigrette 2, celles du Gipreb notamment), et pour l'État "Actuellement, aucune étude exhaustive n'a permis de confirmer des faits marquants de contamination des denrées alimentaires dans la zone d'intérêt". Cette zone désigne le Golfe de Fos au sens élargi, de la Côte Bleue à Port-Saint-Louis en passant par Fos, Arles et Salon.

Et aussi Les grands procès environnementaux auront-ils raison de l'État ?

La méthode étant désormais définie, le résultat des premières études n'est pas attendu avant plusieurs mois. Sans préjuger de leurs résultats, ceux-ci seront en tout cas le résultat d'une rigueur scientifique qui leur donnera toute légitimité.

L'étude qui avait tout lancé en février 2018

C'était un soir de février 2018, dans une salle comble du centre culturel de Fos. Daniel Moutet, président de l'association de défense et de protection du golfe de Fos révélait les conclusions d'une étude dont il disposait depuis 2016. Elle révélait "une présence généralisée des dioxines au sein des produits d'origine locale. Sept produits titulaires d'une AOP avaient été testés : le taureau de Camargue, le mouton de Crau, les fromages de chèvres, les œufs ; les poissons du Golfe, les moules de Carteau, et encore l'huile d'olive et le foin de Crau. Une bombe, qui avait provoqué l'ire des producteurs, et provoqué une levée de boucliers des industriels."

En 2018, cette information relayée dans la presse locale et nationale avait suscité une forte émotion au sein de la population, commente aujourd'hui la préfecture. L'expertise de la direction générale de l'alimentation avait constaté la non-représentativité de ces résultats au regard de l'échantillonnage et des méthodes d'analyse retenues. Un manque de rigueur scientifique qui avait permis à l'État de "démonter" l'étude fosséenne. Alors Préfet, Pierre Dartout avait évoqué "une étude au fondement méthodologique insuffisante". Un haut fonctionnaire spécialiste de la question avait ensuite enchaîné les arguments, évoquant des résultats "non représentatifs", un "laboratoire d'analyse pas accrédité, avec des prélèvements supérieurs aux seuils réglementaires ne présentant ni date, ni lieu."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Plages des Laurons