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10/12/2021 À 16H22
Semivim :
La directrice du
patrimoine placée en détention provisoire
La procureure de la République, Dominique
Laurens fait le point sur
le dossier de la Semivim après les perquisitions qui ont touché la société
d'économie mixte de la Ville de Martigues ce mardi. La
directrice du patrimoine est ce soir incarcérée. Plusieurs
personnes sont mises en examen. Voici le communiqué en intégralité
"A la
suite d'informations recueillies dans le cadre d'une autre procédure et
relatives à l'existence d'un système de corruption au sein de la Société
d'Economie Mixte Immobilière de la Ville de Martigues (SEMIVIM), une enquête préliminaire
était ouverte le 9 avril 2021 par le Parquet de la
Juridiction Inter-Régionale Spécialisée de Marseille et confiée à la Direction
Centrale de la Police Judiciaire.
L'enquête diligentée par l'Office Central pour la Répression de la
Grande Délinquance Financière (OCRGDF), l'Office Central de Lutte contre la
Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF) et la Direction
Zonale de Police Judiciaire Sud permettait, au travers notamment d'interceptions
téléphoniques et d'investigations financières, de confirmer les éléments déjà recueillis.
Une information judiciaire était ouverte le 14 octobre 2021 des chefs de corruption
active et passive, trafic d'influence actif et passif, favoritisme et recel de
ce délit ainsi que prise illégale d'intérêts et recel de ce délit,
faits susceptibles d'avoir été commis sur une période débutant au 1er janvier
2019, et était confiée à un Juge d'instruction de la JIRS de Marseille.
Dans ce cadre, une opération de perquisitions et d'interpellations était réalisée
à compter du mardi 7 décembre 2021, sous l'autorité du magistrat instructeur,
et sept personnes étaient à cette occasion placées en garde à vue, dont la
directrice du patrimoine de la SEMIVIM et son compagnon, également employé par
la société d'économie mixte, ainsi que des entrepreneurs suspectés d'avoir
rémunéré ces derniers par divers moyens (versements de
sommes de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'Euros, paiement de
voyages à l'étranger ou encore de matériaux de construction) en contrepartie de
l'octroi de marchés publics."
A l'issue des
mesures de garde à vue, cinq personnes étaient déférées au Juge d'instruction le jeudi 9 décembre 2021. La directrice du
patrimoine de la SEMIVIM était mise en examen des chefs de corruption passive,
favoritisme et prise illégale d'intérêts et placée en détention provisoire. Son compagnon était mis en examen des chefs de corruption passive,
trafic d'influence passif, favoritisme et prise illégale d'intérêts et incarcéré
provisoirement, ayant sollicité un délai devant le Juge des libertés et de la
détention. Les trois entrepreneurs concernés étaient mis en examen des chefs de
corruption active, trafic d'influence actif, recel de favoritisme et recel de
prise illégale d'intérêts et placés sous contrôle judiciaire, mesure impliquant
notamment le paiement de cautionnements allant de 40.000 à 200.000 Euros."
Le maire de Martigues doit
s'exprimer ce soir dans un conseil municipal très attendu.
Le
conseil municipal vient de se terminer à Martigues, après une heure et demie de
débats. Evoquée en ouverture, l'affaire de la
Semivim a traversé la séance, ouverte dans un silence
pesant, dans une salle inhabituellement comble. Le maire Gaby Charroux, avant
d'ouvrir l'ordre du jour, a d'abord lu le communiqué de presse envoyé par la
procureure Dominique Laurens aux rédactions, qui fait le point sur cette
affaire relative à la société d'économie mixte appartenant à la Ville (sept gardes à vue,
cinq personnes déférées devant la justice, deux détentions provisoires).
Il
a ensuite refait l'historique des actions entreprises, avant d'annoncer le
licenciement de la directrice du patrimoine Patricia Baptiste, et de son
compagnon Adel Baha. "Un courrier les convoquant à un
entretien préalable à un licenciement leur a été adressé le 10 décembre, pour
atteinte à l'image de la société et désorganisation de l'activité",
a-t-il précisé.
Au
grand dam de l'opposition, notamment de Jean-Luc Di Maria (LR), le maire n'a
ensuite pas ouvert de débat sur la question. Ce qui a entraîné de vives
protestations ("Elle
est où la pluralité, elle est où la liberté d'expression ?" tonnait
l'opposant Thierry Boissin), quelques huées de chaque camp massé dans le
public, et une suspension de séance de quelques minutes. "J'ai
agi en fonction du règlement intérieur : le dossier n'était pas à l'ordre du
jour, j'ai juste fait une information au préalable, avec les dernières
informations communiquées par le préfet cet après-midi même",
précisait le maire après la séance. Au cours du conseil, Jean-Luc Di Maria a
laissé plusieurs fois éclaté sa colère, lançant notamment : "On
est en République, pas en République bananière !"
Les
45 dossiers du jours ont été votés sans passion, hormis celui concernant
"Maritima Médias" qui a provoqué quelques débats ; la municipalité a
adopté une augmentation de capital de 278 000€ pour sauver cette entité, qui a
cumulé environ 600 000€ de déficit ces deux dernières années.
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