"Avant, elle était bleue..." Habitant du quartier de l'Île, Olivier n'a pas reconnu
son véhicule lorsqu'il est arrivé sur les lieux du sinistre, hier en début
d'après-midi. Il n'en restait qu'un tas de ferraille calciné, et un vague
souvenir de ce qu'était cette Dacia. "Je n'avais pas fini de la
payer... Bon, maintenant, je n'ai plus qu'à contacter mon assurance, porter
plainte au commissariat, et j'espère percevoir un remboursement correct !"
Ce raisonnement était partagé par les propriétaires
des douze véhicules détruits ou fortement touchés par un feu,
tous garés sur le petit parking situé entre la médiathèque et le canal
Saint-Sébastien, à l'Île. Dans la nuit de vendredi à samedi, ce sont les bruits
des explosions des pneus qui ont amené ce riverain à venir sur place : "Les
pompiers étaient déjà là, mais le feu était violent."
Que s'est-il passé ? Si des riverains évoquaient hier
la présence régulière, tard le soir, d'une bande de jeunes, la police tempérait
: "Le feu s'est déclaré depuis une voiture, une Polo, et s'est propagé
aux onze autres. Les images de vidéosurveillance vont être vues, la police
technique et scientifique a fait des relevés dès samedi matin. Pour l'heure,
l'origine de ce feu est indéterminée". Reste à savoir si un
court-circuit aurait pu, techniquement, déclencher ce feu tout seul, ou si une
main criminelle l'a provoqué. Quant aux caméras, l'espoir est mince : l'endroit
n'en est pas spécifiquement doté, même si une est en fonctionnement de l'autre
côté du canal.
Une voiture a pris feu samedi vers 0 h 30,
et les flammes se sont propagées à onze autres. Une enquête de police a été
ouverte.
PHOTO DR
Hier, les propriétaires se succédaient au chevet de
leurs carrosseries, plus ou moins abîmées. Et des habitants du quartier
échangeaient : "J'ai failli me garer juste là où ça a brûlé,
indiquait Patrick. Coup de bol, je me suis mis juste à côté ! Parce
qu'avec ma vieille Twingo, c'est sûr que je n'aurais rien touché."
Venu sur place à deux reprises, dans la matinée et en
débit d'après-midi, le maire Gaby Charroux ne pouvait que confier son écœurement
: "Je pense surtout aux propriétaires. J'ai croisé ce samedi matin le
propriétaire de la Polo, un monsieur âgé, qui prenait soin de son véhicule peu
kilométré depuis dix ans, et qui va se retrouver avec des dépenses imprévues à
réaliser. "
Toute la journée d'hier, ces propriétaires se sont
succédé sur place. Certains désappointés, d'autres philosophes... "Je
suis rentré tard du travail vendredi, confiait Olivier, je ne
pensais pas bouger ma voiture du week-end. Et bim..."
Alors que les voitures brûlées quittaient les lieux
les unes après les autres en dépanneuse, c'est le service municipal de la
propreté urbaine qui est entré en action pour rendre aux lieux leur charme
habituel. Mais pour leurs conducteurs habituels, c'est un long parcours
administratif qui se dessinait.
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