mercredi 17 septembre 2025

ArcelorMittal, l’industriel qui nous enfume

 https://respire-asso.org/wp-content/uploads/2025/09/RAPPORT-RESPIRE-ARCELORMITTAL.pdf

L'association RESPIRE a fait une étude sur la pollution d'Arcelormittal.

Un reportage sera diffusé ce matin sur France 3 à 12H20 et ce soir à 19H15.

Communiqué :

ArcelorMittal, l’industriel qui nous enfume : des niveaux alarmants de particules fines à Fos-sur-Mer et Dunkerque

D’après une nouvelle étude menée par l’association RESPIRE, les concentrations de particules fines PM2,5 relevées aux abords des sites ArcelorMittal de Fos-sur-Mer et Dunkerque dépassent régulièrement les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces résultats confirment les alertes lancées depuis des années par les habitants de ces territoires : la pollution industrielle atteint des niveaux préoccupants pour la santé publique. RESPIRE appelle les élu.es et ArcelorMittal à l’action pour répondre à cette urgence sanitaire.

Une pollution de l’air aux particules fines PM2,5 alarmante aux abords des usines d’ArcelorMittal 

L’étude, réalisée en avril et juin 2025, a permis de mesurer les concentrations de particules fines dans une dizaine de lieux du quotidien : plages, parcs pour enfants, zones résidentielles…

À Fos-sur-Mer, les valeurs de pollution de fond mesurées dépassent les seuils journaliers recommandés par l’OMS dans 7 cas sur 8, avec des concentrations parfois deux fois supérieures aux seuils comme sur la plage du Cavaou. À Dunkerque, on observe aussi des pics de pollution réguliers aux particules fines avec des dépassements du seuil OMS journalier, comme dans le parc pour enfants à Grande-Synthe.

Dans les deux villes, ces pics de pollution sont observés dans l’axe des nuages de fumée industrielle, atteignant plus de trois fois les seuils journaliers OMS.

Une pollution élevée aux particules très fines les plus dangereuses pour la santé

Ces mesures révèlent également la présence massive de particules très fines (PM1) à proximité immédiate des installations sidérurgiques, multipliées par 2 à Fos-sur-Mer et par 5 à Dunkerque par rapport au niveau de pollution de fond. En raison de leur très petite taille, ces particules pénètrent profondément dans l’organisme et accroissent le risque de maladies respiratoires chroniques et cardiovasculaires. Or à l’heure actuelle, elles ne sont toujours pas prises en compte dans les dispositifs de surveillance réglementaires.

Enfin, on démontre que l’industrie sidérurgique n’est pas qu’un sujet de gaz à effet de serre mais qu’il est aussi question de santé publique. À Fos-sur-Mer par exemple, les conséquences sanitaires sont concrètes : deux fois plus de cancers et de diabète qu’ailleurs en France, des maladies chroniques et des vies perdues”, alerte Isabelle Imhof, chargée de mission pour l’association Respire.

Les capteurs de mesure démontrent ce que les riverains constatent chaque jour : les aciéries rejettent des pollutions intenses, brèves mais répétées, qui échappent aux radars officiels. Derrière les chiffres officiels rassurants existe une réalité sanitaire dramatique : cancers, diabète et maladies respiratoires en excès dans ces territoires, comme en témoigne l’étude de santé publique EPSEAL publiée en 2022 à Fos-sur-Mer.

Prioriser la santé et la décarbonation dans la réindustrialisation 

Face à ces constats alarmants, RESPIRE demande :

  • La réglementation des particules ultrafines (PUF), aujourd’hui inexistante dans le cadre légal ;
  • Le renforcement de la recherche et de la surveillance en santé environnementale, notamment via le soutien aux Instituts Écocitoyens ;
  • La création d’un registre national des cancers pour mieux suivre et comprendre l’impact sanitaire des pollutions ;
  • La décarbonation effective de l’industrie sidérurgique, condition indispensable pour protéger la santé des populations ;
  • Et, en cas d’inaction persistante du secteur privé, la reprise en main publique des deux principaux sites producteurs d’acier en France (Dunkerque et Fos-sur-Mer).

“Il est temps de lever l’omerta sur les conséquences sanitaires des rejets d’ArcelorMittal, alors même que ce groupe a bénéficié d’importantes aides publiques pour sa décarbonation ! La santé des populations locales doit être la priorité avec la mise en place d’une réglementation à la hauteur des risques identifiés par notre étude”, ajoute Constance Valade, chargée de campagne chez Respire.

 


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