https://respire-asso.org/wp-content/uploads/2025/09/RAPPORT-RESPIRE-ARCELORMITTAL.pdf
L'association RESPIRE a fait une étude sur la pollution d'Arcelormittal.
Communiqué
:
ArcelorMittal,
l’industriel qui nous enfume : des niveaux alarmants de particules fines à
Fos-sur-Mer et Dunkerque
D’après une nouvelle étude
menée par l’association RESPIRE, les concentrations de particules fines PM2,5
relevées aux abords des sites ArcelorMittal de Fos-sur-Mer et Dunkerque
dépassent régulièrement les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS). Ces résultats confirment les alertes lancées depuis des années par les
habitants de ces territoires : la pollution industrielle atteint des niveaux
préoccupants pour la santé publique. RESPIRE appelle les élu.es et
ArcelorMittal à l’action pour répondre à cette urgence sanitaire.
Une pollution de l’air aux
particules fines PM2,5 alarmante aux abords des usines d’ArcelorMittal
L’étude, réalisée en avril et juin 2025, a
permis de mesurer les concentrations de particules fines dans une dizaine de
lieux du quotidien : plages, parcs pour enfants, zones résidentielles…
À Fos-sur-Mer, les valeurs de pollution de
fond mesurées dépassent les seuils journaliers recommandés par l’OMS dans 7 cas
sur 8, avec des concentrations parfois deux fois supérieures aux
seuils comme sur la plage du Cavaou. À Dunkerque, on observe aussi des pics de
pollution réguliers aux particules fines avec des dépassements du seuil OMS
journalier, comme dans le parc pour enfants à Grande-Synthe.
Dans les deux villes, ces pics de pollution
sont observés dans l’axe des nuages de fumée industrielle, atteignant plus
de trois fois les seuils journaliers OMS.
Une pollution élevée aux
particules très fines les plus dangereuses pour la santé
Ces mesures révèlent également la
présence massive de particules très fines (PM1) à proximité immédiate des
installations sidérurgiques, multipliées par 2 à Fos-sur-Mer et par 5 à
Dunkerque par rapport au niveau de pollution de fond. En raison de leur très
petite taille, ces particules pénètrent profondément dans l’organisme
et accroissent le risque de maladies respiratoires chroniques et
cardiovasculaires. Or à l’heure actuelle, elles ne sont toujours pas prises
en compte dans les dispositifs de surveillance réglementaires.
“Enfin, on démontre que l’industrie
sidérurgique n’est pas qu’un sujet de gaz à effet de serre mais qu’il est aussi
question de santé publique. À Fos-sur-Mer par exemple, les conséquences
sanitaires sont concrètes : deux fois plus de cancers et de diabète qu’ailleurs
en France, des maladies chroniques et des vies perdues”, alerte Isabelle
Imhof, chargée de mission pour l’association Respire.
Les capteurs de mesure démontrent ce que
les riverains constatent chaque jour : les aciéries rejettent des pollutions
intenses, brèves mais répétées, qui échappent aux radars officiels. Derrière
les chiffres officiels rassurants existe une réalité sanitaire dramatique :
cancers, diabète et maladies respiratoires en excès dans ces territoires, comme
en témoigne l’étude de santé publique EPSEAL publiée en 2022 à Fos-sur-Mer.
Prioriser la santé et la
décarbonation dans la réindustrialisation
Face à ces constats alarmants, RESPIRE
demande :
- La
réglementation des particules ultrafines (PUF),
aujourd’hui inexistante dans le cadre légal ;
- Le
renforcement de la recherche et de la surveillance en santé
environnementale, notamment via le soutien
aux Instituts Écocitoyens ;
- La
création d’un registre national des cancers pour
mieux suivre et comprendre l’impact sanitaire des pollutions ;
- La
décarbonation effective de l’industrie sidérurgique,
condition indispensable pour protéger la santé des populations ;
- Et,
en cas d’inaction persistante du secteur privé, la reprise en main
publique des deux principaux sites producteurs d’acier en France (Dunkerque
et Fos-sur-Mer).
“Il est temps de lever l’omerta
sur les conséquences sanitaires des rejets d’ArcelorMittal, alors même que ce
groupe a bénéficié d’importantes aides publiques pour sa décarbonation ! La
santé des populations locales doit être la priorité avec la mise en place d’une
réglementation à la hauteur des risques identifiés par notre étude”, ajoute
Constance Valade, chargée de campagne chez Respire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire