En fait de « transparence », la
pose des compteurs Linky à Martigues se fait dans une certaine confusion. Par
exemple au bâtiment Coteau, quartier de Paradis Saint-Roch, les locataires
étaient, ce mercredi 3 juillet, en discussion avec leur bailleur, Logirem, car
depuis le passage des agents d’Enedis, ils n’ont plus accès à leurs
compteurs. « Les compteurs Linky sont dans le
couloir, dans un placard fermé à clé, et si ça disjoncte, on ne peut rien
faire, précise Josseline Millon, habitante. Le bailleur nous dit que c'est un placard EDF et
qu'il n'est pas autorisé à nous en confier la clé. Et EDF nous dit le
contraire. Les gens, ici, ne voulaient pas des compteurs Linky, mais ils n’ont
rien pu faire pour en empêcher la pose, même en signifiant leur refus. »
Une pratique à mettre en parallèle avec la
déclaration qu’avait faite Frédéric Beringuier, directeur territorial
départemental d’Enedis, dans La Provence du 24 octobre 2018 : « On ne va pas passer en force. »
Toujours à Paradis Saint-Roch, mais dans les
immeubles gérés par la Semivim, Yves Redlinger, habitant, raconte comment cela
s’est passé : « Ils sont arrivés à plusieurs véhicules
et en moins de deux jours, ils avaient posé les compteurs Linky dans la plupart
des bâtiments. Je m’y suis opposé, comme plusieurs autres locataires. Nous
avons fait un courrier à Enedis, officiellement, pour marquer notre refus, avec
la copie de la lettre adressée par le maire, Gaby Charroux, à la direction
d’Enedis*. Nous avons reçu une réponse disant qu’en cas de refus, les futurs
relevés seront à notre charge, sans nous donner le montant de cette
facturation. »
Cette menace, le directeur
Frédéric Beringuier l’avait évoquée dans la presse en 2018, mentionnant que
c’était « La commission de régulation de l’énergie » qui serait chargée
de fixer le tarif des relevés de compteurs. Rien de plus pour le moment. Là
aussi, c’est le brouillard. Ajoutons que la Cour des comptes n’avait pas
approuvé ce projet d’équiper la France de 35 millions de compteurs Linky, pour
un coût annoncé de 5 milliards d’euros, dont on ne sait au final si ce ne sera
pas le double, au bénéfice seul d’Enedis et non du consommateur.
Autre problème : le risque
d’augmentation de la facturation pour l’usager, qui avait été pointé lors d’une
réunion du collectif Alternatiba à Martigues en 2018. Bernard Vignal avait fait
une intervention précisant que : 70 % des Français ont un abonnement
de 6 Kva calibré à 30 ampères, l’objectif d’Enedis est de les faire passer à 9
Kva, d’où l’augmentation des factures (On ne compte plus en kilowatts mais en
Kva, kilovoltampère). Quant au personnel qui, jusqu’ici, était chargé
d’effectuer les relevés de compteurs, on se doute qu’Enedis n’en aura plus
besoin, puisque le relevé se fera désormais à distance, informatiquement. Yves
Redlinger conclut : « Je vais voir quelle
suite donner à cette affaire. »
Les habitants qui ne veulent pas
de ces compteurs peuvent rappeler la démarche de la Ville, joindre une copie du
courrier adressé à Enedis par le maire de Martigues, et écrire une lettre de
refus à : Enedis, Bouches-du-Rhône, 445, rue Ampères. 13591 Aix en
Provence Cedex 03.
Voici la motion présentée par le maire de Martigues, Gaby
Charroux, au Conseil municipal de septembre 2018 :
"Le 23 mars dernier, nous avons décidé, à
l’unanimité, d’émettre un avis défavorable au déploiement des compteurs LINKY
sur notre commune.
Cette décision était motivée par les sollicitations, de
plus en plus nombreuses, de nos administrés, mais aussi de notre opposition de
voir l’accès à l’énergie se précariser et être de plus en plus onéreux pour les
usagers.
Par courrier du 4 juin, Monsieur le Sous-préfet nous
rappelle que l’Autorité Organisatrice de la Distribution d’électricité (AOD)
étant transférée au SMED 13, le Conseil municipal de Martigues ne pouvait délibérer
sur cette question.
J’en prends acte.
Pour autant, depuis le 23 mars, de nombreux Martégaux
nous ont exprimé leur refus de voir ce type de compteur installé dans leurs
habitations.
De toute évidence, cette question fait débat, ici à
Martigues, mais aussi dans d’autres villes du département et même au-delà.
La ville de Bayonne nous a depuis informés des accords
qu’elle avait pu passer avec la direction départementale d’ENEDIS pour empêcher
le remplacement des compteurs en cas de refus clairement exprimé des habitants.
Dans ce sens, afin de soutenir la population martégale
qui refuse ces installations pour différentes raisons,
J’ai pris l’initiative d’écrire au Directeur d’ENEDIS
Bouches-du-Rhône, afin de « valider le principe de ne pas changer le compteur
chez les personnes qui ont exprimé de façon explicite leur opposition" et
de s’assurer "avant toute intervention des techniciens de l’accord
préalable des usagers ».
Je ne manquerai pas de vous tenir informé des suites de
notre action.
Et je vous demande de bien vouloir soutenir cette position par votre
approbation.”
PROPOSITION ADOPTÉE A L'UNANIMITÉ DES ÉLUS PRÉSENTS ET REPRÉSENTÉS.
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