jeudi 29 août 2019

SOS planète en feu


LU DANS LA PROVENCE DU 2*9/08/2019

Au secours, notre planète brûle !


De l’Afrique à l’Asie, 
de l’Amérique à l’Océanie ou l’Europe, 
des dizaines de milliers de feux ravagent la Terre


Notre maison brûle et nous regardons ailleurs." Cette phrase de l’ancien Président Jacques Chirac, lors du Sommet de la Terre à Johannesburg, résonne plus que jamais près de 17 ans après son appel. Et pour cause, Amazonie,
Afrique subsaharienne, Sibérie ou encore Canada…
Partout les feux de forêt ont été dévastateurs pour la planète ces dernières semaines.
Même si les incendies sont courants en cette période de l’année, c’est leur nombre inquiétant qui alerte la communauté scientifique.
Près de 50000 incendies ont ainsi été recensés par la Nasa dans le monde entre les 27 et 28 août, dont près de 9000 rien qu’en Amérique du Sud. Et pas moins de 30 000 en Afrique australe !
Des millions d’hectares partis en fumée, des rejets de carbone dans l’atmosphère, un dérèglement de la biodiversité, des milliers de personnes chassées de chez elles et un manque d’actions concrètes de la part des gouvernements. Un constat d’autant plus triste que le président brésilien Bolsonaro joue avec la communauté internationale. Dénonçant une position "colonialiste" de la part des membres du G7 qui lui propose une aide de 20 millions de dollars pour lutter contre les incendies qui ravagent son continent, il se rétracte ensuite face à l’ampleur du phénomène.
De l’Afrique à l’Asie, de l’Amérique à l’Océanie ou l’Europe, des dizaines de milliers de feux ravagent la Terre bien qu’une prise de conscience soit apparue sur les réseaux sociaux concernant l’Amazonie sous le hashtag #PrayForAmazonia, elle n’est malheureusement pas la seule zone touchée par ces feux.
L’Afrique australe est également ravagée par des incendies, encore plus dévastateurs que ceux du Brésil. Particulièrement en Angola, Zambie et République démocratique du Congo. Dans une récente étude, la Nasa estime ces feux à "70% des terres brûlées sur l’ensemble de la planète." Fin juillet, la Sibérie avait également connu des incendies d’une telle ampleur que le président russe, Vladimir Poutine avait dû faire intervenir l’armée. Environ 13 millions d’hectares de ses forêts boréales sont partis en fumée depuis le début de l’année, selon Greenpeace. Sans oublier les incendies qui ont ravagé les forêts de Colombie- Britannique à l’ouest du Canada.
"Effet dominos" ?  Mais comment expliquer que ces feux prennent une telle ampleur ? aussi rapidement ? Cela est dû à "un effet dominos" du processus de propagation des flammes, répond Anthony Colin, responsable de l’équipe Feux du Lemta (Laboratoire d’énergétique et de mécanique théorique et appliquée). "Si j’approche d’un arbre avec une allumette je ne risque pas d’y mettre le feu, explique le scientifique. Mais si vous avez une chaîne de combustibles cela peut aller très vite : l’allumette va enflammer une petite litière qui va ensuite allumer un feu de broussaille et ainsi de suite jusqu’à atteindre la cime des arbres et dévaster plusieurs hectares." Dans des zones comme l’Amazonie ou la Sibérie ce phénomène atteint des vitesses vertigineuses.
Une accumulation de facteurs "Il ne fait aucun doute que cette augmentation des incendies est associée à une forte augmentation de la déforestation", affirme Paulo Artaxo, physicien de l’atmosphère à l’Université de São Paulo dans la revue Science. Une information confirmée par l’Institut de recherche ? environnementale de l’Amazonie (Ipam), selon lequel les dix zones les plus touchées par les incendies sont celles qui ont subi la plus grande déforestation. Une situation qui, pour beaucoup, est due à la politique favorable de Bolsonaro en la matière.
En cause également, les températures records de cette saison estivale. Le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré sur Terre, selon l’administration américaine de l’océan et de l’atmosphère (Noaa). Bien qu’il n’y ait pour le moment "aucune preuve tangible" de causalité, Anthony Colin, voit un lien direct entre réchauffement climatique et incendies de forêt, "la végétation ne retrouve pas son niveau d’hydratation initiale à cause de l’élévation de la température, détaille le chercheur. Il peut y avoir un effet d’accumulation des zones en manque d’eau années après années ce qui favorise les départs de feux". "L’un des éléments majeurs en cause est l’activité humaine", dénonce-t-il. Un cercle vicieux de pollution La pollution atmosphérique, source de réchauffement climatique, favorise donc les départs de feu. Un cercle vicieux puisque les incendies vont eux-mêmes contribuer à créer davantage de pollutions, la mort des arbres libérant tout le carbone qui y est stocké depuis des décennies. Selon l’agence spatiale européenne (Esa), "on estime actuellement que les incendies sont responsables de 25 à 35% des émissions annuelles totales de gaz à effet de serre dans l’atmosphère". Au-delà de la situation actuelle, les conséquences pour l’environnement pourraient être désastreuses. À long terme. Ou même avant.
Yacine ZEHANI
Un incendie dans la forêt Amazonienne, le 24 août




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