Un expert indépendant, mandaté par le tribunal administratif, observes-en ce moment l’état écologique de l’étang de Berre. Après la première plongée, le constat est critique.
La première plongée s’est déroulée lundi 5 août. Un expert a entamé son rapport de l’état écologique de l’étang de Berre. Une demande du Gipreb, le Groupement d’Intérêt Public pour la Restauration de l’Étang de Berre après sa plainte déposée contre l’État pour inaction face à la pollution du site. Cette dernière est en partie due aux rejets d’eau douce de la centrale de Saint-Chamas qui entraînent un manque d’oxygène du milieu.
La démarche s’appelle un « constat contradictoire ». Mandaté par le tribunal administratif, un expert indépendant a invité les trois parties concernées du dossier - le Gipreb, l’État et EDF qui gère la centrale de Saint-Chamas - à venir partager ses observations pour que celles-ci ne puissent pas être contredites ensuite. Seul l’État s’est abstenu de mandater quelqu’un.
Masque sur le nez, tuba et palmes aux pieds, les observateurs étaient chargés lundi d’observer l’état des zostères de l’étang, comprenez ses algues et ses herbiers. Le directeur du Gipreb était de l’expédition. « C’était une assez grosse déception » déplore Raphaël Grisel, « beaucoup d’endroits qu’on pensait voir résister, sont finalement en assez mauvais état. »
Le plus souvent, le Gipreb se base sur des photos satellites. Une méthode qui a ses limites par rapport aux « vérités du terrain ». Sur les clichés pris en 2019, certaines tâches ressemblent à des herbiers mais ne sont en réalité que d’anciennes traces de zostères recouvertes de mousse. Au cours de la plongée, le scientifique a pu témoigner de la disparition quasi complète de certains herbiers sur la côte du Bouquet, à Berre-l’Étang, Vitrolles… « Vraiment, on avait des craintes mais aussi de l’espoir parce qu’il y a beaucoup de littérature scientifique qui explique que les zostères sont capables de résister à une année difficile puis de repartir… Sur certains secteurs il n’y a vraiment plus rien. »
Prochaine plongée fin août
À la fin du mois, la prochaine observation sera consacrée aux analyses de l’état de l’eau. La suivante sera dédiée au « benthos ». Il s’agit d’un autre paramètre révélateur du milieu puisque ce dernier recouvre toute la vie animale fixée au fond de l’étang, dans ses sédiments. On parle des moules, de larves d’eau et autres palourdes… Évoluant en permanence dans le bassin, ils subissent de plein fouet tous les changements d’états. Selon Raphaël Grisel, « c’est donc un excellent thermomètre pour mesurer la santé de l’étang », meilleur en tout cas que les prélèvements d’eau qui peuvent énormément varier en fonction de la météo : s’il y eut un orage la veille, du mistral… En attendant ses conclusions finales qu’on espère plus optimistes, l’expert a quatre mois pour mener ses observations.
http://www.lamarseillaise.fr/bouches-du-rhone/developpement-durable/77776-la-sante-de-l-etang-de-berre-vue-de-l-interieur?fbclid=IwAR3yW6cbfOD66HQfeX1Ys97qT5JKl_QalPAp1pcXwkVustAf1Isb1k4K6kk
Jolan Zaparty
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