mardi 17 septembre 2019

EDF lance sa fresque



Une fresque géante ornera bientôt 

un mur blanc de la centrale de Ponteau.


Martin "Joke", graffeur marseillais,

Christophe Cortie, directeur du site,Sont aux commandes.



Un collectif de graffeurs va élaborer une œuvre au sein de la centrale électrique de Ponteau. Salariés et habitants seront amenés à faire part de leurs propositions samedi
 Pour l’instant, c’est un Grand mur blanc, 90 mètres de long sur 11m de haut. Au cœur de la centrale électrique de Ponteau, il est amené à accueillir les travaux d’un collectif de graffeurs, baptisé "HT", invité par la direction du site à retranscrire à leur manière l’histoire des lieux.
Fin août, Martin "Joke", graffeur marseillais, est venu découvrir les lieux, rencontrer les salariés, commencer à imaginer ce qui pourra se faire sur place. Il est revenu ce jeudi pour rencontrer le directeur, Christophe Cortie (lire ci-dessous) pour avancer sur ce projet étonnant. "Le mur fait 1 500 m², ce qui est peu habituel pour nous. Pour moi, ce sera même la première fois où je pourrais créer sur un espace aussi grand."
Devenu forme artistique à part entière, quand il est réalisé par des professionnels talentueux, le graff envisagé sera, à terme, une nouvelle raison d’aller visiter la centrale électrique, elle qui accueille des visiteurs scolaires toute l’année, mais a le désir de mieux se faire connaître.
D’autant plus qu’après l’avènement du cycle combiné gaz, en 2012, la centrale a vécu un tournant de son histoire. Finie l’énergie faite à base de fuel, et bonjour un procédé plus respectueux de l’environnement, avec des rejets bien moindres.
Depuis, les cuves bleues qui servaient de stockage au fuel ont disparu du paysage, et, peu à peu, ce sont les anciennes installations qui vont prendre le même chemin, "tout en étant revalorisés", précise une représentante de la direction.
Même les fameuses quatre cheminées, ancrées dans le paysage, seront amenées à en disparaître. Ce n’est pas pour demain, mais dans les années qui viennent, à la faveur d’un chantier qu’on pressent spectaculaire, elles devraient ne plus être qu’un souvenir, et ne plus servir d’amer habituel aux bateaux croisant au large, ou de repère pour les aviateurs. Les technologies évoluant, leurs navigations ne devraient pas en être occultées. Et il y a fort à parier que ces quatre cheminées prendront place sur la fresque géante, qui sera vraisemblablement une évocation colorée de l’histoire de la centrale de Ponteau.
"C’est comme ça que je l’envisage, indique Joke, même si j’attends les contributions des salariés comme du grand public".
Le 21 septembre, pour ces journées du patrimoine consacrées au thème "art et industrie", des ateliers permettront à tout un chacun de tester ses talents naissants de graffeur,
"Ponteau, c’est un site très graphique, reprend l’artiste, avec un côté très précurseur."
Mieux connaître ce patrimoine, pour mieux le défendre, c’est un peu tout l’enjeu de cette initiative, unique en son genre dans les sites industriels du coin.
Éric GOUBERT


La centrale EDF emploie en marche habituelle
62 personnes, ainsi qu’une vingtaine de sous-traitants. Pour les visites du site, ce samedi à 9h30 et 13h30 dans le cadre des journées du patrimoine (à partir de 11 ans), il faut s’inscrire à
upti-martigues-visites@edf.fr



"Evoquer la transition entre passé et avenir"


Première rencontre entre le directeur du site,
Christophe Cortie, et le graffeur Martin "Joke", ce jeudi matin, devant le grand mur blanc destiné à recevoir cette fresque d’envergure. "Je souhaite qu’elle fasse le lien entre le passé, le présent et l’avenir du site, commentait le directeur. Parce que le patrimoine industriel a une vraie valeur, que ce soit pour les salariés, les riverains, les marins même. Mais la centrale, c’est aussi une histoire qui continue, et qui répond à ses objectifs de production." Effet clim’ aidant, la centrale de Ponteau a d’ailleurs dépassé ses objectifs de production annuels dès le 5 septembre !
Après des premiers ateliers avec le grand public, samedi prochain lors des journées du patrimoine,
"Joke" s’attaquera à la fresque géante.
"J’ai déjà quelques idées", sourit-il, sans en dévoiler davantage. Mais forcément, les quatre cheminées devraient être représentées, elles qui devraient disparaître du paysage d’ici 2025. "Elles n’ont plus d’utilité de production, et vont être démolies d’ici 6 ans. On a peu de temps pour se préparer à leur disparition, et donc la fresque sera là pour garder une trace d’elles".
Gigantesque, le mur blanc, devant lequel passent tous les jours les salariés du site, est prêt à recevoir les œuvres des artistes. "Art et industrie ont forcément un lien, ajoute Christophe Cortie.
Deux autres sites fonctionnant au gaz ont déjà des œuvres du même genre. " E.G.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Plages des Laurons