Une fresque géante ornera bientôt
un mur blanc de la centrale de Ponteau.
Martin "Joke", graffeur
marseillais,
Christophe Cortie, directeur du site,Sont aux commandes.
Un
collectif de graffeurs va élaborer une œuvre au sein de la centrale électrique
de Ponteau. Salariés et habitants seront amenés à faire part de leurs
propositions samedi
Pour l’instant, c’est un Grand mur blanc, 90
mètres de long sur 11m de haut. Au cœur de la centrale électrique de Ponteau,
il est amené à accueillir les travaux d’un collectif de graffeurs, baptisé
"HT", invité par la direction du site à retranscrire à leur manière
l’histoire des lieux.
Fin
août, Martin "Joke", graffeur marseillais, est venu découvrir les
lieux, rencontrer les salariés, commencer à imaginer ce qui pourra se faire sur
place. Il est revenu ce jeudi pour rencontrer le directeur, Christophe Cortie
(lire ci-dessous) pour avancer sur ce projet étonnant. "Le mur fait 1 500
m², ce qui est peu habituel pour nous. Pour moi, ce sera même la première fois
où je pourrais créer sur un espace aussi grand."
Devenu
forme artistique à part entière, quand il est réalisé par des professionnels
talentueux, le graff envisagé sera, à terme, une nouvelle raison d’aller
visiter la centrale électrique, elle qui accueille des visiteurs scolaires
toute l’année, mais a le désir de mieux se faire connaître.
D’autant
plus qu’après l’avènement du cycle combiné gaz, en 2012, la centrale a vécu un
tournant de son histoire. Finie l’énergie faite à base de fuel, et bonjour un
procédé plus respectueux de l’environnement, avec des rejets bien moindres.
Depuis, les cuves bleues qui servaient de stockage au fuel ont
disparu du paysage, et, peu à peu, ce sont les anciennes installations qui vont
prendre le même chemin, "tout en étant revalorisés", précise une
représentante de la direction.
Même les fameuses quatre cheminées, ancrées dans le paysage,
seront amenées à en disparaître. Ce n’est pas pour demain, mais dans les années
qui viennent, à la faveur d’un chantier qu’on pressent spectaculaire, elles
devraient ne plus être qu’un souvenir, et ne plus servir d’amer habituel aux
bateaux croisant au large, ou de repère pour les aviateurs. Les technologies
évoluant, leurs navigations ne devraient pas en être occultées. Et il y a fort
à parier que ces quatre cheminées prendront place sur la fresque géante, qui
sera vraisemblablement une évocation colorée de l’histoire de la centrale de
Ponteau.
"C’est
comme ça que je l’envisage, indique Joke, même si j’attends les contributions
des salariés comme du grand public".
Le 21 septembre, pour ces journées du patrimoine consacrées au
thème "art et industrie", des ateliers permettront à tout un chacun
de tester ses talents naissants de graffeur,
"Ponteau,
c’est un site très graphique, reprend l’artiste, avec un côté très
précurseur."
Mieux
connaître ce patrimoine, pour mieux le défendre, c’est un peu tout l’enjeu de
cette initiative, unique en son genre dans les sites industriels du coin.
Éric
GOUBERT
La
centrale EDF emploie en marche habituelle
62
personnes, ainsi qu’une vingtaine de sous-traitants. Pour les visites du site,
ce samedi à 9h30 et 13h30 dans le cadre des journées du patrimoine (à partir de
11 ans), il faut s’inscrire à
upti-martigues-visites@edf.fr
"Evoquer
la transition entre passé et avenir"
Première rencontre entre
le directeur du site,
Christophe Cortie, et le
graffeur Martin "Joke", ce jeudi matin, devant le grand mur blanc
destiné à recevoir cette fresque d’envergure. "Je souhaite qu’elle fasse
le lien entre le passé, le présent et l’avenir du site, commentait le
directeur. Parce que le patrimoine industriel a une vraie valeur, que ce soit
pour les salariés, les riverains, les marins même. Mais la centrale, c’est
aussi une histoire qui continue, et qui répond à ses objectifs de production."
Effet clim’ aidant, la centrale de Ponteau a d’ailleurs dépassé ses objectifs
de production annuels dès le 5 septembre !
Après des premiers
ateliers avec le grand public, samedi prochain lors des journées du patrimoine,
"Joke" s’attaquera
à la fresque géante.
"J’ai déjà quelques
idées", sourit-il, sans en dévoiler davantage. Mais forcément, les quatre
cheminées devraient être représentées, elles qui devraient disparaître du
paysage d’ici 2025. "Elles n’ont plus d’utilité de production, et vont
être démolies d’ici 6 ans. On a peu de temps pour se préparer à leur
disparition, et donc la fresque sera là pour garder une trace d’elles".
Gigantesque, le mur
blanc, devant lequel passent tous les jours les salariés du site, est prêt à
recevoir les œuvres des artistes. "Art et industrie ont forcément un lien,
ajoute Christophe Cortie.
Deux autres sites
fonctionnant au gaz ont déjà des œuvres du même genre. " E.G.
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