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SOCIAL
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26/11/2020 À 18H36
Les agents EDF
contre le projet Hercule
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Les agents de la centrale EDF, à cycle combiné au gaz, de
Ponteau sont mobilisés, depuis hier soir, pour protester contre le projet
Hercule, qui vise à restructurer leur société
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75 % des agents de la centrale EDF de Ponteau, sur la commune de
Martigues, ont répondu à l'appel intersyndical à la grève. En signe de
contestation, ils ont fermé une unité de production et ont mis la seconde
au minimum de son fonctionnement, privant ainsi le réseau de production de 750
mégawatts.
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En France, ce sont 14154 MW qui n'ont pas été produits ces
dernières vingt-quatre heures.
Le
projet Hercule, c'est ainsi qu'il se nomme, a pour objectif de scinder EDF en
trois parties :
ü le
nucléaire et le thermique
ü la
distribution commerciale.
ü la
production hydraulique.
· Une
scission fortement encouragée par les instances européennes : « Pour nous, c'est la casse totale de notre société, s'inquiète
Sébastien Koch, le secrétaire général CGT ODR-Méditerranée. C'est une partie de la société qui va passer aux mains du
privé. C'est la fin programmée du statut des agents qui avaient,
jusqu'ici, la possibilité d'évoluer dans les différents secteurs de
l'entreprise. Pour les usagers, c'est forcément une hausse des tarifs. Avec
cette scission, ces entités pourront même jusqu'à devenir concurrentes. On
découpe pour mieux privatiser.»
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Les agents d'EDF se sont pourtant montrés présents et efficaces
depuis le début de la crise sanitaire, travaillant sept jours sur sept afin
d'assurer près de 57 % de l’électricité consommée par les foyers de notre
région : « On a démontré notre aptitude à rendre
service à la population en cette période difficile, ajoute
Sébastien Koch. Ce projet de destruction se fait sous
la contrainte de l’État. Il est orchestré sous couvert d’une commission
européenne toujours plus libérale en matière de marché de l’énergie. La mise en
place de cette nouvelle structure fait peser le risque aux entités restantes de
se faire avaler à la découpe par des groupes aux appétits féroces et aux moyens
conséquents, sans autre finalité que celle d’augmenter leur rentabilité. Il
serait temps de consolider les entreprises publiques pour le bien commun et
l’intérêt général. » Les agents craignent pour
l'équilibre production/consommation du réseau garanti 24h/24 et 365 jours par
an, pour la péréquation tarifaire, pour les plus démunis et pour les quelque 13
millions de précaires énergétiques. Il est évident, pour les agents, que ce
projet est aussi une étape de plus vers la mort programmée du statut des
Industries Électriques et Gazières, des garanties collectives, les emplois
statutaires ainsi que les parcours professionnels entre les entités : « Par cette mobilisation, conclut le
secrétaire général, les agents montrent leur profond
désaccord avec ce projet et affirment dès à présent qu’ils n’en resteront
pas là si toutefois leurs revendications n’étaient pas entendues ni comprises.
On espère qu'il y aura une prise de conscience à la tête de notre
entreprise.» Le mouvement prendra fin ce soir, à 21 h.
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