DES ÉPAVES ANTIQUES

 

DES ÉPAVES ANTIQUES

POUR SUJET D’ÉTUDE

Quarante ans après une première campagne de fouilles, les profondeurs de l’anse des Laurons ont été une nouvelle fois sondées. C’est un chantier-école d’archéologie qui a réinvesti les lieux

Les eaux du golfe du Lion furent le théâtre d’un important trafic maritime dans l’antiquité. Des bateaux arrivant de tout le pourtour méditerranéen accostaient à Marseille, Arles, Narbonne et plus proche de nous, à Fos-sur-Mer dont l’important complexe portuaire assurait des échanges avec la Gaule et le Nord de l’Europe via Arles et les eaux du Rhône. Du vin, des huiles, de la sauce de poissons transportés en amphores, et des matériaux de construction y transitaient.

 De ce trafic commercial, on continue de découvrir des vestiges et l’anse des Laurons en est l’une des témoins privilégiés. De par sa situation, elle constituait un endroit protégé des coups de vent. Un site de mouillage qui devait, lui aussi, avoir son importance vu le nombre d’épaves retrouvées.

C’est en 1978, que les premiers vestiges de cette époque furent découverts. Au printemps, des étudiants en archéologie maritime de l’université d’Aix-Marseille et neuf encadrants du Drasm, et du CNRS y sont retournés. Cette discipline ayant connu des avancées technologiques importantes, l’objectif était de reprendre les données collectées et de les compléter : « Il y a 13 épaves, essentiellement d’époque romaine ! détaille Sabrina Marlier, archéologue au musée d’Arles Antique. Il y a notamment le Laurons 2, un voilier de commerce daté du IIe ou IIIe siècle de notre ère. Il est l’un des mieux conservés du monde romain ». L’endroit compte aussi un bateau de commerce antérieur au XIXe siècle, un navire allemand, un dépotoir et un quai antique.

Les étudiants en archéologie sous-marine ont pratiqué le site durant cinq semaines

« Le fond du golfe de Fos est jonché

De céramiques, d’objets en bois.

Dans les années cinquante,

Avec l’essor de la plongée de loisir,

Il y a eu beaucoup de ramassage. »

Sabrina Marlier, archéologue

 

LE LAURONS 2 EN TAILLE RÉELLE

« C’est un terrain de jeux idéal, estime Yann Irisson, l’un des étudiants. La visibilité est bonne et on apprend beaucoup de choses.

Pratiquer sous l’eau est une obligation. D’être à l’aise sous l’eau, de savoir garder son équilibre. » Les élèves devront rédiger un rapport sur les fouilles entreprises, qu’ils remettront à l’État. Le Service Art, histoire et archéologie organisera une restitution des éléments collectés et invitera le public à y assister. 

           Sachez aussi que l’épave Laurons 2 a fait l’objet d’un important chantier de restitution, en Allemagne. L’université de Trèves, et une association de sauvegarde du patrimoine maritime méditerranéen, ont construit, à l’identique et avec les outils de l’époque, une réplique du navire. Le Bissula, c’est son nom, descendra le Rhin et viendra naviguer aux Laurons. Un spectacle que l’on pourra apprécier dans le courant du printemps 2022.

Soazic André

                            

De nombreux objets ont été retrouvés lors de ces prospections,

Dont un panier en osier datant de l’époque antique

 Les archéologues en sont très fiers.

« Il y a beaucoup d’échanges avec le

Public. Les gens viennent, s’arrêtent

Et nous posent des questions

Sur ce que nous faisons. Ils sont

Extrêmement intéressés par notre

Travail. »

Sabrina Marlier, archéologue