Petit
dossier sur le Réchauffement climatique
Voici
la liste des espaces
Les
plus menacés en France issu
Du rapport
Giec
(Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)
Le dernier rapport du Giec,
paru lundi 9 août, est alarmiste. Il évoque un dérèglement climatique rapide,
généralisé et plus intense que prévu. Si ces prévisions se confirment, des
paysages entiers vont changer. Qu'en serait-il ici en France ? Nous avons
interrogé un expert.
Grand est : chaud devant !
On parle souvent des records
de chaleur dans le sud, et pourtant c'est la partie est de la France qui se
réchauffe le plus. "Par exemple, en
Savoie, l'augmentation des températures est déjà de 2 à 2,5°C en moyenne contre
1,5°C sur l'ensemble du territoire national", commente Jérôme Duvernoy,
chargé de mission adaptation au changement climatique au sein de l'Onerc
(Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique).
Une tendance qui va se
renforcer dans les années à venir dans des zones comme l'Alsace ou la
Franche-Comté : "Selon nos études, l'augmentation sera de près de 3°C
d'ici 2050 dans ces territoires". De l'autre côté, sur la façade
Atlantique, le réchauffement sera moins marqué. "L'océan apporte de la
fraîcheur donc la hausse sera moins importante", explique l'expert.
Des "ouragans" en Méditerranée
Le pourtour méditerranéen sera aussi moins touché par la
hausse des températures. Là encore, l'influence maritime devrait permettre de
freiner l'augmentation. En revanche, "la sécheresse sera de plus en plus
importante et le risque de feux de forêts encore accru", décrit Jérome
Duvernoy. Les précipitations seront à la fois plus rares et plus intenses :
"Depuis plusieurs années, un signal démontre que les épisodes cévenols se
renforcent". Dernier exemple en date : celui du 18 et 19 septembre 2020 qui
a dévasté la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes.
Surtout, la hausse des températures pourrait accentuer la
formation de médicanes, aussi appelés ouragans méditerranéens. Ces médicanes se
traduisent par des vents très violents, de fortes houles, des pluies
diluviennes, et souvent, des inondations. "C'est un phénomène récent qui
reste pour l'instant peu fréquent. Nous avons peu de données à ce sujet. Il
faut se garder de faire des conclusions hâtives", tempère l'expert.
Zones littorales : risque de
submersion
Depuis le début du 20e
siècle, la hausse du niveau moyen des mers est d'environ 20 cm. Son rythme a
triplé ces 10 dernières années à cause notamment de la fonte des calottes
glaciaires. Le pire scénario modèlisé par le Giec prévoit une montée qui
pourrait aller jusqu'à 2 mètres d'ici la fin du 21e siècle.
L'impact sur les zones
littorales françaises sera à la fois fort et inégal. "Les côtes meubles et
basses, celles au niveau de la mer ou situées en-dessous et protégées par des
digues, seront très exposées", précise celui qui a participé à une étude
publiée en 2014 sur les conséquences du changement climatique sur les littoraux
français.
En 2020, l'Agence européenne de l'environnement a mis en ligne des cartes recensant les zones les plus exposées à la montée de niveau de la mer. Plusieurs ensembles se détachent, notamment la côte des Hauts-de-France, de Calais à Dunkerque, la façade atlantique de Saint-Nazaire à Arcachon, et la côte méditerranéenne de Perpignan à Fos-sur Mer.
Cette carte publiée par l'Agence européenne de l'environnement en 2020 détaille les zones littorales françaises les plus exposées à la montée de niveau de la mer
Montagnes : adieu les glaciers
La montagne n'est pas épargnée non plus
par le changement climatique. Au total, dans le monde, les glaciers pourraient
perdre jusqu'à plus d'un tiers de leur masse entre 2015 et 2100. "Il n'y
en aura plus dans les Pyrénées à la fin de ce siècle. Dans les Alpes, ils
auront quasiment disparus également. Ces glaciers sont des réserves d'eau. Leur
disparition signifie que le niveau d'eau de certaines rivières sera plus bas
plus vite", décrypte Jérôme Duvernoy.
Quant à la hausse des températures, elle aura aussi un impact sur les lacs d'altitude : "Nous constatons déjà un réchauffement de l'eau au Lac Léman par exemple. Cela risque d'entraîner la disparition de certaines espèces animales qui ne seront plus en capacité de se reproduire."
La fin du crachin breton ?
L'intérieur des terres aura
lui aussi droit à son lots de dérèglements. Au menu : risques accrus de
sècheresse et d'incendies. La "ligne de feu" va remonter vers le nord
du pays. "La Sologne pourrait être impactée à l'avenir." Une analyse
confirmée par les données de l'Agence européenne de l'environnement.
Chaleur et sècheresse dans
les terres, mais beaucoup de pluie également :"Sur l'année, les cumuls
seront les mêmes mais les phénomènes intenses seront plus fréquents. J'ai
presque envie de dire que le crachin breton, c'est fini", explique Jérôme
Duvernoy. Les risques d'inondations et de coulées de boue seront donc accrus.
Outre-mer : le temps des
cyclones
En outre-mer, c'est surtout des cyclones - de
catégorie 4 ou 5 - que viendra la menace. "D'autant que ce sont des
phénomènes dont on ne peut pas diminuer la vulnérabilité", insiste Jérôme
Duvernoy.
Selon l'agence européenne de l'environnement, sur la moitié sud de la France et la côte atlantique, le risque de feux de forêt augmenterait de 20 à 30 % dans le scénario d'une hausse des températures limitée à 2°C.
Pôle
Nord ...
Photo
prise au même endroit à 100 ans d’intervalle !
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