Compte-rendu de la réunion organisée par
Naphtachimie le 15 octobre 2024
sur les épisodes de torchage
Notes de
Roland Bellan, (avec des compléments de Marc Pecchi) habitants des Laurons,
membres du CIQ.
35
à 40 participants : l'industriel (Alexandra
Loevenstein la DG et 4 collaborateurs) qui animait la réunion, citoyens
dont des membres de CIQ des quartiers impactés, syndicat CGT, associations (Alternatiba...),
élus de Port de Bouc et Martigues, DREAL, Atmosud,...
Présentation
technique des installations concernées.
La
torche (le nez a été changé en 2018) est un organe de sécurité pour évacuer les
excédents de gaz (CO2, méthane, propane, propylène) en cas d'aléas
d'exploitation, de coupure d'électricité, d'arrêt/démarrage des
installations... Elle ne doit ( ne devrait) être
utilisée que pour quelques heures
Torche claire s'il y a combustion complète, fumeuse si
combustion incomplète. L'injection de vapeur d'eau améliore la combustion, mais
génère du bruit gênant pour le voisinage.
Rappel
des évènements concernés :
3
septembre 2024 : arrêt planifié d’un compresseur de gaz craqué.
Une carte électronique qui devait
être mise en place s’avère défectueuse. Le compresseur n’est pas démarré. 24H
de torchage.
17septembre2024 :
démarrage du compresseur, puis arrêt
d’urgence car une entrée d’eau de mer est révélée dans les circuits réfrigérés
à -150°. Cause probable : une fissure déjà présente qui se serait aggravée
suite à l'arrêt de l'installation.
L'industriel choisit d'extraire l'eau en
utilisant du méthanol (24-09 au 3-10), ce qui évite arrêt, vidange, et
redémarrage. On n'arrête donc pas les installations, ce qui est censé produire
moins de torchage. Était-ce la procédure normale ?
5
octobre 2024 : l'eau évacuée, reprise du fonctionnement normal. Le même
jour, un incident électrique nécessite une reprise du torchage.
Au moins 3 incidents
importants et indépendants se sont donc succédés sur la période de torchage qui
est la plus importante des 15 dernières années
Sur
l'ensemble de la période de torchage 100 tonnes de Composés Organiques
Volatiles ((gaz...), sont partis dans l'atmosphère.
Soit le tiers des émissions maxi autorisées pour une
année entière.
Ø
Par
un communiqué du 6 octobre, Atmosud assure n'avoir pas observé de concentration
anormale (!) de polluants.
ü
L'industriel
informe que les travaux générés par la mise en place de la carte électronique
sont reportés à 2025. Un contrôle supplémentaire de détection de fuites est mis
en place avant démarrages. Avant décembre 2024, installation d'une caméra
infra-rouge régulant l'apport de vapeur dans la torche.
Ø Finalement, malgré ce
long épisode de torche, l'industriel semble plutôt satisfait et argue d'une
communication régulière avec l'extérieur, d'aucun dysfonctionnement des
procédures de sécurité et d'une gestion correcte de la torche (pas de fumée
noire!!).
Ø
Le Préfet est intervenu par arrêté pour demander, compte tenu des
lourds problèmes constatés des contrôles complémentaires et des nouvelles
études des procédures
Les interventions de
l'assistance :
Ø
Plutôt
que d'arrêter l'unité de production pour purger l'eau de mer, on a continué à
opérer avec une production non conforme qui a été brûlée à la torche.
ü
INEOS
va modéliser la
dispersion des produits libérés par la torche, les retombées ayant
principalement lieu sur Port de Bouc (merci pour eux!), ou sur la mer (!) lors
des vents dominants.
Ø
Henri
Cambessedes, pour la mairie de Martigues demande plus de communication et
réclame une réunion rapide du CSS (Comité de Suivi du Site). Cette réunion
semble déjà prévue.
ü
La
DREAL répond que les comptes-rendus sont accessibles sur son site.
Ø
C'est
un élu de Port de Bouc
qui réussit à obtenir l’information des 100 tonnes de COV (voir plus haut).
Ø
Un
habitant des Laurons
rappelle que le fonctionnement de la torche est normalement prévu pour quelques
heures et pas pour 1 mois ou plus et qu'autant de
problèmes enchainés ne peut pas être le fait du hasard, mais plutôt d'une
maintenance préventive insuffisante.
Ø
Un
représentant syndical de la CGT
rappelle que l'unité de production a 50 ans et les compresseurs 100 ans. Il
insiste sur le fait que chaque fois qu'on sort de la marche normale, il y a
danger, pour les travailleurs d'abord ainsi que pour les riverains.
Il regrette que l'entreprise ne réponde
pas aux médias sur ces problèmes et que la CGT ait à le faire à sa place.
Ø
Une personne précise que dans d'autres régions, pour beaucoup moins de rejets, les
installations sont immédiatement mises à l'arrêt.
ü
La
DREAL assure que les
épisodes du type concerné, que ce soit sur les sites de Berre ou Lavera, ces
épisodes n'ont pas de conséquence sur le long terme.
Ø
Même
si l'entreprise se veut rassurante, une citoyenne se dit inquiète, vu la
forte probabilité de cancers dans la zone.
Ø
ALTERNATIBA
rappelle les nuisances
subies : bruit constant, forte pollution lumineuse la nuit, et odeurs pendant des jours. Pendant les
épisodes, impossibilité d'obtenir des infos précises sur ce qui se passe.
ü
Les
représentants de l'industriel
parlent comme si l'entreprise était nouvelle ; or ce n'est pas le cas et
tout devrait être calibré depuis longtemps.
Les
procédures devront être réanalysées
….
v
La séance est levée à 20h30
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