mercredi 23 octobre 2024

Compte-rendu de la réunion organisée par Naphtachimie le 15 octobre 2024 sur les épisodes de torchage

 


Compte-rendu de la réunion organisée par Naphtachimie le 15 octobre 2024

sur les épisodes de torchage

 

Notes de Roland Bellan, (avec des compléments de Marc Pecchi) habitants des Laurons, membres du CIQ.

 

35 à 40 participants : l'industriel (Alexandra Loevenstein la DG et 4 collaborateurs) qui animait la réunion, citoyens dont des membres de CIQ des quartiers impactés, syndicat CGT, associations (Alternatiba...), élus de Port de Bouc et Martigues, DREAL, Atmosud,...

 

Présentation technique des installations concernées.

La torche (le nez a été changé en 2018) est un organe de sécurité pour évacuer les excédents de gaz (CO2, méthane, propane, propylène) en cas d'aléas d'exploitation, de coupure d'électricité, d'arrêt/démarrage des installations... Elle ne doit ( ne devrait) être utilisée que pour quelques heures

 

Torche claire s'il y a combustion complète, fumeuse si combustion incomplète. L'injection de vapeur d'eau améliore la combustion, mais génère du bruit gênant pour le voisinage.

 

Rappel des évènements concernés :

 

3 septembre 2024 : arrêt planifié d’un compresseur de gaz craqué.

             Une carte électronique qui devait être mise en place s’avère défectueuse. Le compresseur n’est pas démarré. 24H de torchage.

 

17septembre2024 : démarrage du compresseur,  puis arrêt d’urgence car une entrée d’eau de mer est révélée dans les circuits réfrigérés à -150°. Cause probable : une fissure déjà présente qui se serait aggravée suite à l'arrêt de l'installation.

L'industriel choisit d'extraire l'eau en utilisant du méthanol (24-09 au 3-10), ce qui évite arrêt, vidange, et redémarrage. On n'arrête donc pas les installations, ce qui est censé produire moins de torchage. Était-ce la procédure normale ?

 

5 octobre 2024 : l'eau évacuée, reprise du fonctionnement normal. Le même jour, un incident électrique nécessite une reprise du torchage.

Au moins 3 incidents importants et indépendants se sont donc succédés sur la période de torchage qui est la plus importante des 15 dernières années

 

Sur l'ensemble de la période de torchage 100 tonnes de Composés Organiques Volatiles ((gaz...), sont partis dans l'atmosphère. Soit le tiers des émissions maxi autorisées pour une année entière.

 

Ø  Par un communiqué du 6 octobre, Atmosud assure n'avoir pas observé de concentration anormale (!) de polluants.

ü  L'industriel informe que les travaux générés par la mise en place de la carte électronique sont reportés à 2025. Un contrôle supplémentaire de détection de fuites est mis en place avant démarrages. Avant décembre 2024, installation d'une caméra infra-rouge régulant l'apport de vapeur dans la torche. 

Ø  Finalement, malgré ce long épisode de torche, l'industriel semble plutôt satisfait et argue d'une communication régulière avec l'extérieur, d'aucun dysfonctionnement des procédures de sécurité et d'une gestion correcte de la torche (pas de fumée noire!!).

Ø  Le Préfet est intervenu par arrêté pour demander, compte tenu des lourds problèmes constatés des contrôles complémentaires et des nouvelles études des procédures

 

Les interventions de l'assistance :

 

Ø  Plutôt que d'arrêter l'unité de production pour purger l'eau de mer, on a continué à opérer avec une production non conforme qui a été brûlée à la torche.

 

ü  INEOS va modéliser la dispersion des produits libérés par la torche, les retombées ayant principalement lieu sur Port de Bouc (merci pour eux!), ou sur la mer (!) lors des vents dominants.

 

Ø  Henri Cambessedes, pour la mairie de Martigues demande plus de communication et réclame une réunion rapide du CSS (Comité de Suivi du Site). Cette réunion semble déjà prévue.

ü  La DREAL répond que les comptes-rendus sont accessibles sur son site.

 

Ø  C'est un élu de Port de Bouc qui réussit à obtenir l’information des 100 tonnes de COV (voir plus haut).

 

Ø  Un habitant des Laurons rappelle que le fonctionnement de la torche est normalement prévu pour quelques heures et pas pour 1 mois ou plus et qu'autant de problèmes enchainés ne peut pas être le fait du hasard, mais plutôt d'une maintenance préventive insuffisante.

 

Ø  Un représentant syndical de la CGT rappelle que l'unité de production a 50 ans et les compresseurs 100 ans. Il insiste sur le fait que chaque fois qu'on sort de la marche normale, il y a danger, pour les travailleurs d'abord ainsi que pour les riverains.

Il regrette que l'entreprise ne réponde pas aux médias sur ces problèmes et que la CGT ait à le faire à sa place.

Ø  Une personne précise que dans d'autres régions, pour beaucoup moins de rejets, les installations sont immédiatement mises à l'arrêt.

ü  La DREAL assure que les épisodes du type concerné, que ce soit sur les sites de Berre ou Lavera, ces épisodes n'ont pas de conséquence sur le long terme.

 

Ø  Même si l'entreprise se veut rassurante, une citoyenne se dit inquiète, vu la forte probabilité de cancers dans la zone.

 

Ø  ALTERNATIBA rappelle les nuisances subies : bruit constant, forte pollution lumineuse la nuit, et odeurs pendant des jours. Pendant les épisodes, impossibilité d'obtenir des infos précises sur ce qui se passe.

ü  Les représentants de l'industriel parlent comme si l'entreprise était nouvelle ; or ce n'est pas le cas et tout devrait être calibré depuis longtemps.

Les procédures devront être réanalysées

….

v  La séance est levée à 20h30


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