Incidents
chez Naphtachimie à Martigues :
le
préfet des Bouches-du-Rhône intervient
A la suite de l’article de "La Provence" (notre
édition de mardi), le préfet prend un arrêté en vue de fiabiliser le
fonctionnement du vapocraqueur de l’usine chimique.
Les épisodes de torchage ont débuté le 18 septembre. Une série d’incidents à répétition rend la situation difficile sur le site : la flamme et le bruit qui se dégagent des installations du chimiste dérangent.
À la suite de plusieurs dysfonctionnements constatés par l’inspection
des installations classées, depuis septembre 2024, au niveau du vapocraqueur du
site pétrochimique de Lavera à Martigues, le préfet des Bouches-du-Rhône Christophe Mirmand a pris
un arrêté obligeant l’exploitant Naphtachimie à mettre en œuvre, en urgence,
des solutions adaptées et pérennes.
Les services compétents de
l’État ont constaté en effet, à plusieurs reprises des épisodes de torche
générés par le vapocraqueur exploité par la société Naphtachimie.
Nuisances pour les riverains
La mise à la torche est une
procédure de mise en sécurité d’installations pétrochimiques, à la suite d’un
fonctionnement non optimal d’unités sur la plateforme pétrochimique de Lavéra.
Si la mise à la torche répond à un besoin de sécurité, le recours à cette
procédure n’a pas vocation à être fréquent, d’autant qu’il entraîne des
nuisances pour les riverains situés à proximité du site.
En conséquence, à l’issue de
l’inspection réalisée par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du
logement (Dreal) le 3 octobre 2024, le préfet des Bouches-du-Rhône a
pris mardi 8 octobre, un arrêté qui vise, par l’analyse des épisodes récents de
torche, à déterminer les causes de ces épisodes et à prendre toutes les
dispositions nécessaires à la fiabilisation du fonctionnement du vapocraqueur.
L’exploitant Naphtachimie
devra respecter les prescriptions suivantes sous deux semaines à compter de la
notification de l’arrêté, en remettant aux autorités un rapport d’incident sur
les épisodes de torche survenus depuis le 3 septembre. Il devra analyser et
traiter les causes à l’origine des épisodes de torche, évaluer plus précisément
les impacts environnementaux et sanitaires ainsi que les quantités de polluants
émis dans l’environnement.
Qualité de l’air
L’industriel est donc dans le collimateur des riverains qui se répandent, souvent de façon abusive et parfois fausse sur les réseaux sociaux. Plusieurs fois par jour - et par nuit - les photos de la torche qui illumine le ciel fait le tour des réseaux sociaux et le chimiste en prend pour son grade. "Naphta" est, également, dans la ligne de mire de la Dreal, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Selon nos informations, le gendarme de l’industrie, que nous avons sollicité, aurait, à plusieurs reprises, demandé des explications détaillées à Naphtachimie.
AtmoSud, le réseau de surveillance de la qualité de l’air a également été questionné par les services de l’Etat. L’organisme, basé à Martigues, dispose d’un important maillage de capteurs. Composés organo-volatiles (COv), poussières, dioxyde de soufre (SO2)… rien n’échappe à la technologie. Mais de ce point de vue, malgré les torchages à répétition - Naphtachimie a déclaré, depuis le 3 octobre et jusqu’à ce lundi, sur le portail d’information du public Allô Industrie, déjà 6 incidents -, aucune conséquence n’est à déplorer sur la qualité de l’air.
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