samedi 19 octobre 2024

Décarbonation de la zone industrielle de Fos :

 


Décarbonation de la zone industrielle de Fos :

la pression des "100" avec "Provence,

fabrique des possibles"

Publié le 19/10/24 à 11:24


En ligne de mire, 20 milliards d'investissement et 10 000 emplois sur le site industriel de Fos. Après quarante ans d'immobilisme, le secteur de l'industrie affiche une belle détermination.

Après le coup de gueule des institutions, il y a quelques jours, les entrepreneurs (TPE-PME, ETI, industriels) s'unissent et lancent un appel à l'État. L'enjeu est grand. Le site de Fos reste l'un des principaux projets pour le plan de relance 2030.

Cent ! Et pas des moindres. Ces dirigeants s'engagent et montent au créneau pour être territoire leader de la décarbonation en France, en créant "Provence, fabrique des possibles". En ligne de mire, 20 milliards d'investissement et 10 000 emplois sur le site industriel de Fos. Après quarante ans d'immobilisme, le secteur de l'industrie affiche une belle détermination.

Mais force est de constater que la réindustrialisation décarbonée fosséenne a du plomb dans l'aile. Lenteurs administratives, manque d'infrastructures, querelles autour de la ligne de 400 000 volts… Ces derniers jours, la prise de conscience a franchi un cap. Si bien que le dossier s'est retrouvé, mardi, autour de la rencontre entre Renaud Muselier et Michel Barnier, Premier ministre.

"Le pays est ruiné", lance le président de Région, "que les choses soient claires, tout va être difficile, pour tout le monde. Tous ceux qui, dans leurs institutions françaises, n'ont pas engagé, dépensé, vont voir leur projet abandonné. Nous à la Région, ça marche, on a les sous." Car c'est bien là que le bât blesse. État, Métropole, Département et communes doivent faire front commun, "pour éviter que le château de cartes s'écroule", affirmait Régis Passerieux, ancien sous-préfet d'Istres, aujourd'hui nommé commissaire à l'industrialisation.

Une démarche collective inédite en France

Du côté de la Métropole, on confie par la voix de Domnin Rauscher, "jouer le jeu." Si Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP, mettait un coup de pression, autour d'un "moment historique" imposant un délai de "18-24 mois" pour réagir. Dont acte. Le coup de gueule a eu son effet. À Fos, le Club de l'immobilier a réuni les professionnels et acteurs économiques concernés lors d'une journée B2B, le 12 septembre. Il manquait toutefois quelque chose pour parfaire ces prises de position. C'est chose faite. "En dix-huit mois, 31 projets d'implantation et de transformation industrielle représentant près de 20 milliards d'investissements ont été comptabilisés en Provence. Cette dynamique industrielle inédite, qui s'est accélérée ces derniers mois avec plusieurs projets supérieurs au milliard d'euros, peut faire du territoire le fleuron de la décarbonation et de la production d'énergies renouvelables et bas carbone en France et en Europe d'ici 2030", soulignent d'une même voix, les cent entrepreneurs. TPE-PME, ETI, gros mastodontes de l'industrie s'unissent. Inédit. Pour permettre la concrétisation de ces projets en Provence et ainsi contribuer aux ambitions de la France en matière de réindustrialisation et de décarbonation.

"Provence, Fabrique des Possibles" constitue une démarche collective inédite en France. Tous réunis autour de 31 projets industriels comptabilisés. «Ces défis ne pourront être relevés sans une mobilisation et une coopération forte entre tous les acteurs concernés pour transformer en réalité cette révolution économique, sociale et environnementale sans précédent pour le territoire", précise Jean-Michel Diaz, président du GMIF (Medef)."Depuis 18 mois, près de 31 projets industriels et de développement d'infrastructures de plus de 50 millions d'euros chacun sont à l'étude. La dynamique d'investissement s'est accéléré avec plusieurs projets d'ampleur supérieurs au milliard d'euros. Ensemble, ils représentent 20 milliards d'euros d'investissements et la création de plus de 10 000 emplois directs sur la décennie à venir. Leur réalisation est décisive pour assurer la pérennité économique, sociale et environnementale de notre territoire", annonce Christine Baze, présidente d'Industries Méditerranée.

Et puis, au final, l'objectif est de mettre en place un organe de gouvernance intégrant l'État, les collectivités territoriales, les acteurs industriels et économiques, et les acteurs de la société civile, avec des outils administratifs pour agir vite et fort afin de permettre une politique d'aménagement harmonieuse et concertée. "Le territoire n'était pas préparé à une dynamique de cette ampleur. Il y a urgence : les douze prochains mois seront décisifs pour être au rendez-vous de ce moment historique. Si ces projets ne se font pas sur le territoire, ils se feront ailleurs en Europe", alerte Pascal Kuhn, président de l'UIMM Alpes Méditerranée. C'est dit.

 


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