mardi 16 février 2010

Les habitants du Val des Pins refusent le PPRT de Total

Publié le mardi 16 février 2010 à 11H32


La raffinerie n'aurait pas réalisé les travaux qui leur permettraient de sortir de la zone de risque

Les habitants vont se constituer en association pour se faire entendre. Ils demandent à Total de réaliser les travaux de réduction des risques qui leur permettraient de ne plus être en zones bleue et jaune.

  • Si les habitants des Laurons ont livré leurs inquiétudes quant au Plan de Prévention des Risques Technologiques de Lavéra (toujours en cours d'élaboration), ceux du Val des Pins, autre quartier de Martigues (près de l'ancienne route de Marseille) sont deux fois plus inquiets au sujet du PPRT de La Mède. Ils ont eu connaissance du zonage de ce PPRT en septembre dernier, lors d'une réunion publique en mairie de Martigues. "Nous n'avions pas réalisé, à l'époque, dit Jany, ça nous est tombé sur la tête."
  • Une semaine plus tard, ce même PPRT était présenté aux habitants de La Mède au cours d'une réunion très houleuse dont nous nous étions fait l'écho. Une semaine avait suffi pour que les dispositions de ce PPRT fassent réagir les propriétaires des maisons situées notamment en zone rouge, jaune et bleu. Le Val des Pins compte 37maisons dont la grande majorité dans la zone bleue (où les propriétaires devront obligatoirement réaliser des travaux à leur charge moyennant réduction d'impôts), et quelques-unes en zone jaune dite de délaissement et où des travaux seraient financièrement trop lourds (le droit de délaissement permet de laisser le choix aux propriétaires de la date de cession de leur bien à la commune).
  • Des propositions qui révulsent les habitants du Val des Pins qui ont adressé un courrier au préfet des Bouches-du-Rhône, aux députés et maires concernés, ainsi qu'à Daniel Aussenac, directeur de la raffinerie et Gilbert Sandon, directeur de la Dreal (ex-Drire chargée des installations industrielles classées). Ils y expliquent que "l'effet majorant qui impacte notre quartier provient des sphères de GPL avec le risque de Bleve (explosion, Ndlr)." Ils soutiennent que d'autres sites, en France, ont réduit les risques liés à ce phénomène en mettant leurs sphères sous talus. "Nous sortirions complètement du zonage, assurent-ils, si Total La Mède faisait de même. Et de citer Antargaz, en Auvergne et en Bourgogne ou la Société Réunionnaise des Produits Pétroliers à la Réunion, qui ont mis leurs sphères sous talus.
  • Gilbert Sandon, dans La Provence du 30 janvier, soulignait que "cela coûte extrêmement cher". Un argument qui énerve les habitants et qu'ils mettent en balance avec les "23 millions d'euros de taxe professionnelle que va récupérer Total." Ils n'en démordent pas: "Total doit aller au bout de la réduction des risques à la source, ce qui n'a pasété fait comme le prouve un rapport de la Dréal de 2007".
  • Gaby Charroux a répondu à leur courrier en les invitant à se constituer en association syndicale libre "afin d'assurer de bonnes conditions de concertation au sein de votre quartier et de pouvoir porter légitimement vos propositions auprès du Préfet." Concernant le principe de réduction des risques à la source "que vous jugez insuffisamment étudié", le maire s'engage à "soulever le problème lors de la prochaine réunion des Personnes et Organismes Associés du 3mars." Une réunion préalable à l'enquête publique en vue de l'approbation du PPRT. Auparavant, 35 habitants ont "déboulé" dans le bureau de Françoise Pernin, ajointe à la Prévention et à la Sécurité civile. "Elle a fait savoir que si le seul argument de Total pour ne pas mettre les sphères sous talus était financier, la Ville ne suivrait pas ce PPRT." Nous n'avons pas été en mesure de joindre l'élue. Jeudi soir, les habitants se réuniront pour former leur association.
    Audrey LETELLIER

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