ASSEMBLÉE NATIONALE
L’huile
de palme reste
Un biocarburant
Les députés ont voté hier
sans débat un report à 2026 de l’effacement de l’huile de palme de la liste des
biocarburants, une décision aussitôt dénoncée par les associations écologistes
qui fustigent "le lobbying éhonté de Total".
L’Assemblée avait pourtant,
voté l’an dernier la sortie de, l’huile de palme des biocarburants, qui
bénéficient d’un régime fiscal favorable. Total produit actuellement du
carburant à base d’huile de palme dans la nouvelle bio raffinerie de La Mède
(Bouches-du-Rhône), près de Marseille.
En plein examen du budget 2020, les
députés ont soutenu hier une mesure défendue par des élus MoDen , LREM e t
L R d e s Bouches-du-Rhône en faveur d’un report à 2026 de cette sortie.
L’amendement, qui a reçu un
avis favorable du gouvernement et défavorable du rapporteur général Joël Giraud
(LREM), n’a pas été défendu au micro en séance et n’a pas fait l’objet du
moindre débat.
C'est un coup de tonnerre qui provoque la colère des associations
écologiques. Les députés ont adopté ce jeudi un amendement réintégrant l'huile
de palme dans la liste des biocarburants, dans le cadre de l'examen du projet
de loi de finances pour 2020, permettant de conserver jusqu'en 2026 un régime
fiscal favorable. Si elle est définitivement adoptée, cette mesure, qui doit
encore être examinée par le Sénat, annulerait la décision votée fin 2018,
contre laquelle Patrick Pouyanné, le patron de Total, bataillaient depuis des
mois, clamant que la perte de la niche fiscale, prévue pour 2020, menaçait la
rentabilité de la bio raffinerie de La Mède, qui a démarré en juillet sa
reconversion de carburant à base d'huile de palme.
Une
volte-face qui met Greenpeace notamment dans une colère noire, parlant ce soir "d'un
vote honteux un an pile après l'adoption de la stratégie nationale de lutte
contre la déforestation importée" et fustigeant d'avoir cédé
au "lobby
agressif de Total".
Les députés signataires expliquent
dans leur amendement vouloir "laisser une période transitoire
suffisante de stabilité fiscale et réglementaire aux acteurs économiques
français", (...) dans un calendrier (de sortie) "deux
fois plus rapide que celui proposé par l'Union européenne".
Sur un plan judiciaire, Greenpeace
qui avait fait monté la pression dans une action choc en bloquant l'accès à la
raffinerie de le Mède le 29 octobre dernier, conteste devant le tribunal
administratif de Marseille l'autorisation préfectorale délivrée à Total pour
ouvrir cette raffinerie de La Mède.
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