mercredi 20 novembre 2019

Pollution aux particules fines


Pollution aux particules fines
C’est grave Docteur !


Les chiffres révélés par l’Insee Paca font froid dans le dos. Dans la région, plus d’un habitant sur deux respire un air de mauvaise qualité. Les plus exposés aux particules fines vivent dans les Bouches-du-Rhône et surtout dans le centre-ville de Marseille…
 / PHOTO LA PROVENCE P.V
L’air est de mauvaise qualité en Paca : 54% des habitants de la région, soit un sur deux, sont exposés, sur leur lieu de résidence, à une concentration annuelle moyenne en PM10 (particules fines) supérieure au seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Celle-ci considère que la cible à atteindre pour réduire l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé ne doit pas dépasser 20 μg/m3. Une exposition dépassée pour 85%des habitants des Bouches-du-Rhône
(55 % inhalent même une concentration de PM10 supérieure à 22μg/m3).
Ce sont les populations installées dans les grandes villes du littoral, telles Marseille (240 000 Marseillais sont même soumis à un taux supérieur à 26 μg/m3), Nice et Toulon qui sont le plus soumises au dépassement de la ligne directrice fixée par l’OMS.
Mais 64%des habitants du Vaucluse, 37% de ceux des Alpes-Maritimes ou 23%des Varois sont aussi concernés. À l’inverse, les montagnards des Alpes-de-Haute-Provence (1%) et des Hautes-Alpes (3%) sont rarement exposés. À l’origine de pathologies respiratoires, cardiovasculaires et de cancers, les PM10 sont émises par tous les secteurs de l’activité humaine (Résidentiel, industrie, transports routiers) : "Sous l’effet des vents, de la pluie et des gradients de température, décrit une nouvelle étude de l’Insee Provence- Alpes-Côte d’Azur, les polluants subissent des transformations chimiques et peuvent être transportés loin de leur source d’émission." Ainsi, les concentrations observées dans le Vaucluse "sont régulièrement alimentées par les émissions des Bouches-du-Rhône" et même d’Auvergne Rhône-Alpes. Dans des départements comme les Hautes-Alpes ou les Alpes de Haute Provence et le Vaucluse, c’est le résidentiel (principalement le chauffage qui produit la pollution atmosphérique).
Dans les Bouches-du-Rhône, l’industrie est la première émettrice, tandis que le Var et les Alpes-Maritimes souffrent davantage du transport routier. Enfin, l’agriculture serait à l’origine de 7% des émissions régionales et le transport non-routier (fluvial, maritime, aérien) "pèserait" pour 5% des émissions régionales. "Ce qui n’est pas négligeable dans les Bouches-du-Rhône", observe l’Insee, où 830 tonnes de PM10 sont ainsi émises (600 par le seul secteur maritime).
Plaintes d’habitants Lorsque l’Insee dégaine sa loupe, il observe une situation particulièrement préoccupante pour les habitants de la métropole A i x - M a r s e i l l e : en moyenne, leur exposition aux PM10 s’élève ici à 23 μg/m3. Les plus mal lotis sont les Marseillais des 1ers au 6e arrondissement, exposés à une concentration moyenne de 26 μg/m3.
Une valeur élevée également sur le pourtour de l’étang de Berre et du golfe de Fos, avec 23 μg/m3. Dans ce secteur, 228 personnes ont porté plainte contre X pour "mise en danger de la vie d’autrui". L’affaire est désormais instruite par le pôle santé publique du parquet de Marseille.
Quatorze autres riverains ont aussi décidé d’assigner en justice les sociétés ArcelorMittal Méditerranée, Dépôts pétroliers de Fos, Esso raffinage et Kem one pour "trouble anormal de voisinage".
Delphine TANGUY


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