Pollution aux particules fines
C’est grave Docteur !
Les chiffres révélés par l’Insee Paca font froid
dans le dos. Dans la région, plus d’un habitant sur deux respire un air de
mauvaise qualité. Les plus exposés aux particules fines vivent dans les
Bouches-du-Rhône et surtout dans le centre-ville de Marseille…
/ PHOTO LA PROVENCE P.V
L’air est
de mauvaise qualité en Paca : 54% des habitants de la région, soit un sur deux,
sont exposés, sur leur lieu de résidence, à une concentration annuelle moyenne
en PM10 (particules fines) supérieure au seuil fixé par l’Organisation mondiale
de la santé (OMS).
Celle-ci
considère que la cible à atteindre pour réduire l’impact de la pollution
atmosphérique sur la santé ne doit pas dépasser 20 μg/m3. Une exposition dépassée
pour 85%des habitants des Bouches-du-Rhône
(55 % inhalent même une concentration
de PM10 supérieure à 22μg/m3).
Ce sont
les populations installées dans les grandes villes du littoral, telles Marseille
(240 000 Marseillais sont même soumis à un taux supérieur à 26 μg/m3), Nice et Toulon
qui sont le plus soumises au dépassement de la ligne directrice fixée par
l’OMS.
Mais
64%des habitants du Vaucluse, 37% de ceux des Alpes-Maritimes ou 23%des Varois sont
aussi concernés. À l’inverse, les montagnards des Alpes-de-Haute-Provence (1%) et
des Hautes-Alpes (3%) sont rarement exposés. À l’origine de pathologies
respiratoires, cardiovasculaires et de cancers, les PM10 sont émises par tous
les secteurs de l’activité humaine (Résidentiel, industrie, transports routiers)
: "Sous l’effet des vents, de la pluie et des gradients de température,
décrit une nouvelle étude de l’Insee Provence- Alpes-Côte d’Azur, les polluants
subissent des transformations chimiques et peuvent être transportés loin de
leur source d’émission." Ainsi, les concentrations observées dans le
Vaucluse "sont régulièrement alimentées par les émissions des Bouches-du-Rhône"
et même d’Auvergne Rhône-Alpes. Dans des départements comme les Hautes-Alpes ou
les Alpes de Haute Provence et le Vaucluse, c’est le résidentiel
(principalement le chauffage qui produit la pollution atmosphérique).
Dans les
Bouches-du-Rhône, l’industrie est la première émettrice, tandis que le Var et
les Alpes-Maritimes souffrent davantage du transport routier. Enfin, l’agriculture
serait à l’origine de 7% des émissions régionales et le transport non-routier (fluvial,
maritime, aérien) "pèserait" pour 5% des émissions régionales. "Ce
qui n’est pas négligeable dans les Bouches-du-Rhône", observe l’Insee, où
830 tonnes de PM10 sont ainsi émises (600 par le seul secteur maritime).
Plaintes
d’habitants Lorsque l’Insee dégaine sa loupe, il observe une situation particulièrement
préoccupante pour les habitants de la métropole A i x - M a r s e i l l e : en moyenne,
leur exposition aux PM10 s’élève ici à 23 μg/m3. Les plus mal lotis sont les
Marseillais des 1ers au 6e arrondissement, exposés à une concentration moyenne
de 26 μg/m3.
Une
valeur élevée également sur le pourtour de l’étang de Berre et du golfe de Fos,
avec 23 μg/m3. Dans ce secteur, 228 personnes ont porté plainte contre X pour
"mise en danger de la vie d’autrui". L’affaire est désormais instruite
par le pôle santé publique du parquet de Marseille.
Quatorze
autres riverains ont aussi décidé d’assigner en justice les sociétés
ArcelorMittal Méditerranée, Dépôts pétroliers de Fos, Esso raffinage et Kem one
pour "trouble anormal de voisinage".
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