Martigues –
Santé :
des actions concrètes issues du
dispositif "Réponses"
Mesure plus fine de la pollution, observatoire des
cancers, pédagogie sur les torches sont autant de mesures mises en avant pour
les deux ans de cette concertation menée par le SPPPI
Par Éric Goubert
Concertation et action, les deux maîtres mots du dispositif
Réponses pour renouer le dialogue entre partenaires.
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S.G.
C'est parce que des études alarmantes et successives avaient été publiées il y a un peu plus de deux ans, accompagnées de polémiques brûlantes, qu'était né le dispositif "Réponses". Coordonné par le SPPPI et sa déléguée générale Gwenaëlle Hourdin, il avait mis autour d'une même table l'Etat, les industriels, les associations, les collectivités, afin de sortir de cette situation par le haut, en rétablissant le dialogue et surtout en proposant des actions concrètes.
Deux ans après, la concertation se poursuit (même après le départ de Daniel Moutet, lire par ailleurs), et les actions se concrétisent les unes après les autres. C'était pour faire un nouveau point qu'une réunion, en visio, était organisée hier soir, réunissant près de 200 personnes derrière leurs écrans. Une réunion virtuelle pour présenter des avancées qui touchent autant à la prévention, à la pédagogie, comme aux mesures prises par les industriels.
Après un été marqué par des incidents frappants, comme les torchages de LyondellBasel à Berre ou la fuite de Kem One à Lavéra, les industriels s'attachent ainsi à regagner en crédibilité, "en tenant leurs engagements", a indiqué Marc Bayard, vice-président du GMIF. Parmi eux, une meilleure information, actée par le lancement en septembre d'"Allô industrie", un compte twitter qui permet aux industriels volontaires d'informer de leurs aléas de leur fonctionnement. "Ça marche plutôt bien, une trentaine de messages ont été diffusés depuis septembre dont les deux tiers en anticipation". Parmi eux, les annonces d'arrêts, accompagnés de torchages toujours très commentés, notamment sur les réseaux sociaux. Pour mieux les comprendre, une plaquette didactique est déjà disponible sur le site de "Réponses" (*), et répond à des questions basiques : que brûlent-elles (des hydrocarbures dans les raffineries), leur fumée est-elle toxique (oui), pourquoi font-elles du bruit, etc.
Voilà pour la pédagogie. Pour les actions en termes de réduction des émissions, l'Etat via la Dréal a notamment lancé une nouvelle façon de contrôler les "Composés organiques volatils", sur les principaux sites de la zone Fos-Etang de Berre. Une action présentée hier soir par Nicolas Lion, inspecteur des installations classées (Dreal). "Quinze arrêtés ont été pris par le préfet, expliquait-il, et une campagne de mesures a été réalisée en novembre. Il s'agit d'un nouveau procédé, spécifiquement mis en place pour les besoins de la zone concernée". Atmosud va aussi mesurer de façon "plus intensive" ces polluants, tout en investissant dans du matériel destiné à mieux prendre en compte les particules ultrafines, si petites qu'elles peuvent s'infiltrer plus loin dans nos organismes.
Autre avancée très attendue, celle d'un futur registre des cancers, spécifique à la région étudiée. Muriel Andrieu-Semmel, pour l'Agence régionale de santé, a évoqué hier soir la création d'un comité d'appui technique. De quoi avancer, même si le projet, long et coûteux (1M€ par an) mettra de longs mois à aboutir.
(*) : www.dispositif-reponses.org/
Sans Daniel Moutet
Le
dispositif "Réponses" va se poursuivre sans Daniel Moutet, le président
bien connu de l'association ADPLGF, qui a décidé d'en démissionner. Ce dont a
pris acte, tout en le regrettant, le comité de pilotage du projet Réponses.
"C'est une décision ferme et
définitive", commente le Fosséen, qui met en avant pour la justifier une
coupure d'une partie de son intervention dans une vidéo de présentation
interne. "Je disais juste la vérité, notamment sur la genèse de
l'opération, née après la publication de données alarmantes sur la pollution.
Cela n'a pas été apprécié, j'ai décidé d'en tirer les conséquences..."
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