Bouches-du-Rhône.
À quoi va servir le drone renifleur
Bientôt en service à Fos-sur-Mer ?
L'Association de défense et
protection du littoral du golfe de Fos (ADPLGF) travaille depuis presque deux
ans sur un projet qui vient d'être présenté le
drone renifleur.
Un
drone pour analyser la pollution
Bientôt, ce drone survolera la zone industrielle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)
afin de mettre à la disposition des autorités comme Atmosud (observatoire
de qualité de l’air) et l’ARS (Agence
régionale de santé) des données précises sur la
pollution.
« L’ensemble des données récoltées sur les particules fines
seront ensuite envoyées à l’Institut écocitoyen pour la connaissance des
pollutions pour examiner exactement ce qu’il y a dedans et donc d’en connaître
la composition chimique », explique Daniel Moutet à Actu Marseille, et
poursuit : « S’il était déjà déployé, il aurait par exemple permis
d’analyser la pollution causée par l’incendie survenu à Saint-Chamas ».
Pour rappel, cet incendie a duré près de deux semaines et
les niveaux de pollution atteints sont comparables à ceux de Pékin, selon
l’organisme de surveillance de l’air Atmosud.
Une situation qui « ne peut plus durer », dénonce le président de l’association. « On a de
plus en plus de cancer, d’asthme… Des études ont montré qu’il y avait de plus
en plus de personnes malades chez nous, bien plus qu’ailleurs. On ne peut plus
continuer comme ça », déplore-t-il.
Un
drone de 14 kg
Le drone renifleur serait alors, selon lui, une solution pour
permettre de savoir exactement de quoi sont composées ces particules fines
émises par les industries.
L’occasion pour lui de
souligner qu’il ne les accuse pas et reconnaît même « qu’elles font des
efforts » ; et de rappeler l’objectif premier de ce dispositif :
"Mettre à la disposition des autorités la qualité de
l'air que nous respirons." Daniel Moutet Président de
l'Association de défense et protection du littoral du golfe de Fos
Mais ce drone, d’un mètre 60 de
diamètre et de 14 kg, a un coût. « Le budget est d’environ 22.000
euros », confie Daniel Moutet qui fait remarquer « qu’il ne s’agit
pas d’une petite affaire ». À ce jour, l’association recherche encore
des subventions afin de pouvoir financer le projet et commencer les premières
analyses. Un contrat vient tout juste d’être signé avec le prestataire Cambulle drones Sarl pour
une durée au moins de deux ans. Jusqu’en 2024 donc,
l’association va pouvoir déployer ce drone renifleur dès que cela sera
nécessaire.
« Plus de maladies cardiaques et plus de
cancers »
Un coût certes, mais qui en vaut la peine pour Pierre Souvet,
cardiologue et président de l’association Santé environnement
France. « À Fos-sur-Mer, et aux alentours de l’étang de
Berre, on constate plus de maladies cardiaques et plus de cancers, notamment
des leucémies. Mais aussi des atteintes du fœtus. Les particules vont partout,
même dans le placenta. Les enfants de mères exposées à la pollution ont plus de
risque d’être asthmatiques », détaille le docteur auprès d’Actu Marseille. D’après
lui, l’arrivée de ce drone ne peut être que positif puisqu’il manque « des
données territoriales ». Pourtant, celles-ci pourraient justement
permettre d’agir plus vite.
Pierre Souvet conclut :
« Pour avoir des données de santé, il faut aussi des données
environnementales. Alors les informations fournies par le drone ne peuvent être
que bénéfiques ».
Daniel Moutet
<adplgf.fos@gmail.com>En direct du premier test avec le drone préleveur
de fumée avec l’association Adplgf Collectif
et la société Cambulle Drone
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