jeudi 8 avril 2010

Au Val des Pins, "le risque industriel ne se négocie pas"

Au Val des Pins, "le risque industriel ne se négocie pas"
Publié dans la Provence le jeudi 08 avril 2010 à 11H01
  • L'argent est toujours au cœur des discussions entre l'État et les riverains de la raffinerie Total
  • Les habitants du Val des Pins, rejoints par leurs voisins de La Roche Percée ou du collectif de la Mède, ont redit hier soir le fond de leur pensée sur l'élaboration du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) de la raffinerie Total. Critiques et documentés envers les méthodes et les calculs employés par la Direction régionale de l'environnement et de l'aménagement du logement (Dreal, ex-Drire), ils ont pu exprimer leurs sentiments sur ce plan qui pourrait leur imposer, d'ici quelques mois, de payer des travaux sur leurs maisons, qui jouxtent la raffinerie Total.
  • Dans une salle des conférences bien remplie, ils ont écouté avec attention les explications du directeur de la Dreal, Gilbert Sandon, et de l'inspectrice qui gère cette installation. Mais, définitivement, c'est bien l'argent qui est au cœur de leurs préoccupations. "On veut rien payer", avait déjà soufflé une voix alors que le directeur de la Dreal reprenait l'historique des réunions passées, et évoquait une "convention tripartite" qui fixerait les contributions de l'État, de l'industriel et des collectivités locales. Même le maire, Gaby Charroux, est intervenu sur ce point, soulignant la collusion entre la suppression de la taxe professionnelle, qui allait affecter les ressources de la ville de Martigues, qui devrait "en plus payer, alors qu'un industriel réalisant d'énormes bénéfices serait désormais exempté de cet impôt". Une intervention très applaudie, tout comme celle de Sophie Degioanni, adjointe à l'environnement, qui avait demandé que soit maintenant entamé "un travail concret, de proximité avec les habitants".
  • Car c'est bien l'autre problème qui émerge à la suite de ces réunions : le calendrier. Fluctuant, puisque tous les PPRT auraient dû être élaborés en 2008, et que la durée de 18 mois fixée à l'origine sera visiblement dépassée. "On prendra le temps de discuter", a souvent précisé Gilbert Sandon hier soir. Ce dernier a aussi répété que le PPRT, à l'heure actuelle, "n'existait pas", et que la concertation se basait pour l'heure sur la carte des dangers, dite des aléas.
  • Ce qui a du mal à satisfaire les habitants, eux qui voudraient bien arriver rapidement à la question du financement, voire, pour les plus exposés d'entre eux, aux conditions de l'expropriation. "Le risque ne se négocie pas", a ainsi lancé une habitante, une formule qui a fait mouche, alors que Gilbert Sandon venait d'indiquer que le coût des diverses solutions serait comparé avant de choisir entre un investissement imposé à l'industriel pour réduire les risques à la source, et des travaux imposés aux habitants pour équiper leurs maisons face à un danger potentiel. "Le PPRT devait protéger les habitants, réagissait encore un Martégal. Au final, on a l'impression que c'est aux personnes de se protéger." En payant ? Telle est la question.
  • egoubert

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