Martigues : étang pollué,

 

Martigues : étang pollué,

Une bouteille à la mer lancée à Heineken

Lors d'une action,

Wings of the OCEAN

A ramassé près de 800 bouteilles

Dans les digues

Par Victor Tillet

Lors d'une opération de dépollution dans les digues et les eaux situées le long du parking du marché à Jonquières, les bénévoles ont notamment ramassé près de 800 bouteilles d'Heineken.

PHOTO DR

 

Cette fois, Wings of the Ocean veut envoyer un message fort. Après les ramassages de déchets et les études scientifiques, l'association engagée depuis avril dans une dépollution XXL de l'étang a changé de braquet en interpellant une grande firme. En l'occurrence le producteur et distributeur de bière Heineken, identifié par l'organisme écologiste comme "un des gros pollueurs de l'étang de Berred'après les données recueillies sur l'ensemble de nos collectes. C'est pourquoi nous les désignons aujourd'hui : 2,4 millions de bouteilles sortent chaque jour de leur site de production à Marseille, situé à La Valentine."

"Le consommateur ne peut pas être le problème si on ne lui propose pas de solution"

Lors de leurs actions menées autour de l'étang, les bénévoles ont retrouvé régulièrement des bouteilles vides de la marque. Mais un ramassage hors normes dans la digue et les eaux le long du parking du marché il y a une dizaine de jours fut saisissant : "Nous avons ramassé près de 800 bouteilles d'Heineken cette fois-là", compte Maud Martin, en charge de la communication pour l'association. Le secteur avait pourtant déjà été passé au peigne fin, ce bilan est donc probablement imputable aux festivités du 14 juillet, pendant lesquelles des centaines de personnes étaient venues contempler le feu d'artifice bière en main à cet endroit.

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Si elle déplore les comportements individuels, Wings of the Ocean ne dédouane pas Heineken et brandit le principe de "Responsabilité élargie des producteurs" : le fabricant doit assurer la gestion des déchets issus de ses produits manufacturés en fin de vie. "Le consommateur ne peut pas être le problème si on ne lui propose pas de solution. Or le système d'achat de masse actuel ne permet pas de réduire la quantité de déchets, on le voit avec les nombreux produits suremballés. Les bouteilles de bière vides, c'est pareil et c'est pourquoi on en retrouve autant dans la nature", estime Julien Wosnitza, président de l'association. Ce dernier exclut une augmentation du nombre de poubelles près de l'étang car elles sont "vite saturées malgré les ramassages, donc les gens jettent à côté et les déchets se propagent dans la nature."

Un "territoire test" pour le système de consigne

L'enjeu désigné est donc de réduire la masse de déchets. C'est pourquoi Wings of the Ocean a contacté Heineken afin d'organiser une rencontre (voir encadré ci-contre). "Le but maintenant c'est de s'asseoir à la même table et discuter de solutions à mettre en place."

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La plus évidente pour l'association serait de voir Heineken consigner ses bouteilles et installer des bacs de récupération à son site de La Valentine mais aussi dans les grands magasins autour de l'étang. "On peut associer tout le monde dans ce même projet, assure Julien Wosnitza, tout en citant en exemple les bouteilles de 75 cl produites et consignées par Kronenbourg dans le Grand Est. Il faudrait peut-être privilégier les grands formats plutôt que les petites bouteilles qui de fait sont plus nombreuses. Après il faut voir combien coûterait l'installation des lignes de nettoyage des bouteilles mais sur le long terme, ce sera rentable financièrement et écologiquement.Tout comme pour les consommateurs si on leur propose de ramener leurs bouteilles contre une petite compensation financière."

Pour ce projet de consigne, Wings of the Ocean propose de faire de l'étang un "territoire test", afin de faire renaître cette pratique pourtant populaire par le passé.