mercredi 19 juin 2019

Fos-Epseal


Fos-Epseal : 

"les riverains des usines ont plus de problèmes de santé"


Le deuxième volet d’une étude participative (Fos-Epseal) met à nouveau en évidence les problèmes de santé dont souffrent les habitants exposés aux polluants industriels

Les personnes résidant le plus près de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-mer souffrent davantage de problèmes de santé, notamment des cancers cumulés et de l'asthme, que celles qui vivent dans des communes plus éloignées du site, selon une étude publiée ce mardi.
"Il existe une gradation statistiquement significative en termes de prévalence de pathologies entre les villes de Fos-sur-Mer, Port-Saint-Louis et Saint-Martin-de-Crau. Cette gradation serait liée à la distance de la zone industrielle", indiquent les chercheurs de l'Etude participative en santé environnement ancrée localement (Fos-Epseal).
Pour le deuxième volet de cette étude financée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), ils ont interrogé les habitants de Saint-Martin-de-Crau, à 30 km au nord de Fos.
Les répondants, soumis aux émissions du trafic routier mais aussi à la pollution industrielle dispersée par les vents, souffrent davantage de maladies chroniques, respiratoires et de cancers que la moyenne nationale : 12,4% ont été diagnostiqués pour un cancer au moins au cours de leur vie, contre 6% en France.

Mais la prévalence de ces maladies reste plus importante à Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis, où les habitants sont plus directement exposés aux polluants industriels.
"L'état de santé des habitants du front industriel serait plus fragilisé qu'à Saint Martin-Martin-de-Crau concernant les problèmes respiratoires dans leur ensemble (et en particulier les allergies respiratoires autres que l'asthme) et les symptômes chroniques (irritations des yeux, maux de tête, problèmes de nez/gorge et problèmes de peau chroniques)", concluent les chercheurs.
Début 2017, un premier volet de cette étude concluait que les femmes interrogées à Port-Saint-Louis et Fos-sur-mer avaient trois fois plus de cancers que la moyenne nationale, ou encore que 63% de l'échantillon interrogé déclarait une maladie chronique.
Utilisant une approche inhabituelle en France, impliquant fortement plus de 300 riverains, l'étude Fos-Epseal menée par une équipe franco-américaine avait été accueillie avec méfiance par les autorités en 2017.
Elle avait même donné lieu à une enquête de l'ARS Paca, qui avait conclu à son tour que les habitants de la zone industrielle connaissaient "un état de santé fragilisé, dans une zone fragilisée par la pollution environnementale".

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