Portrait
sensible d'un écrivain, Claude Darras
Le journaliste et écrivain martégal Claude Darras
a reçu, le
19 décembre dernier,
le prix Albert Detaille.
Une reconnaissance pour ce
touche-à-tout
qui a voué sa vie et sa carrière à l'écriture.
"Quand je regarde dans le rétroviseur, je me rends compte
que j'ai eu beaucoup de joie à écrire et à rencontrer tous ces gens. » Assis, face à sa
cheminée, dos tourné au port des Laurons, à Martigues, Claude Darras parle de
sa passion pour l'écriture. Une passion qui l'anime depuis l'enfance : la
rédaction de ses premières chansons lorsqu'il chantait dans un orchestre et
parcourait les casinos du Nord de la France d'où il est originaire. L'écriture
de ses nombreux articles : « Journaliste ?
Ce n'est pas un métier » lui avait lancé sa mère
Hélène. Quarante-cinq années sont finalement passées dans diverses
parutions tels que Le Provençal, le Méridional, l'Agence France Presse, Télé 7
jours... Un métier qu'il a enseigné à Marseille mais aussi au Maghreb, au
Proche Orient, dans les pays du Nord, notamment comme expert de la langue
française au sein de l'Union européenne. La bougeotte il l'a assurément. « J'ai fait pas mal de pauses dans ma carrière. Les
gens me parlent d'instabilité. Je leur réponds que j'ai besoin de me muscler intellectuellement ! »
Membre de la Société des gens de lettres, il est l'auteur d'une
douzaine de livres dont le premier consacré, en partie, à l'étang de Berre.
Avec le photographe Robert Durand, il est parti à la découverte de cette lagune
et imaginé de petits poèmes illustrant la beauté de ses rives entre nature
sauvage et structures d'acier provenant des usines environnantes. On peut
compter aussi des ouvrages de botaniques avec des portraits sensibles
de forêts, celles de la Sainte-Baume ou encore la forêt domaniale de Boscodon
en Embrunais avec l'ingénieur de l'ONF, David Tresmontant. Il y a aussi des
biographies, des critiques littéraires, des chroniques...
C'est dans la monographie d'artistes que son âme de chercheur
s'épanouit : « Ce sont des études complètes
de la vie d'une personne. Il faut se documenter, et faire des incursions dans
les archives. Le journalisme aide à cela, ne serait-ce que pour vérifier les
sources. » Après l'œuvre du peintre chinois Zhou Shichao, en
2016, il a consacré sa dernière parution à Louis
Toncini, un peintre marseillais né en 1907 qu'on appelait le maître de la rive-neuve (éditions
Hervé Chopin) : « A travers la monographie de
ce peintre, il y a aussi l'histoire de Marseille, les années 50, la vie des
émigrés italiens. » C'est pour cet ouvrage que l’Académie
des Sciences, Lettres et Arts de Marseille lui a décerné le 19 décembre dernier
le prix Albert Detaille, dans la catégorie "arts visuels" : « C’est une reconnaissance pour le livre d'art qui
a une distribution très lente et qui rencontre peu de lecteurs parce que
souvent cher. »
La voix de Claude Darras s'écoute aussi sur les ondes de Soleil
FM où il y narre de petites histoires de la langue française et de ses
expressions. Un roman est en attente : « J'y
parle des mineurs des houillères. Je suis descendu dans la mine pour
sentir les choses. » Christiane Ardisson, sa compagne, l'a lu
et vu bien ce roman adapté en série pour la télévision. En attendant de lire ou
de voir cela, l’œuvre de Claude Darras est à découvrir sur le site Les encres
vagabondes.
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