lundi 30 décembre 2019

Portrait sensible d'un écrivain, Claude Darras




Portrait sensible d'un écrivain, Claude Darras

Le journaliste et écrivain martégal Claude Darras 
a reçu, le 19 décembre dernier, 
le prix Albert Detaille. 
Une reconnaissance pour ce touche-à-tout 
qui a voué sa vie et sa carrière à l'écriture.

"Quand je regarde dans le rétroviseur, je me rends compte que j'ai eu beaucoup de joie à écrire et à rencontrer tous ces gens. » Assis, face à sa cheminée, dos tourné au port des Laurons, à Martigues, Claude Darras parle de sa passion pour l'écriture. Une passion qui l'anime depuis l'enfance : la rédaction de ses premières chansons lorsqu'il chantait dans un orchestre et parcourait les casinos du Nord de la France d'où il est originaire. L'écriture de ses nombreux articles : « Journaliste ? Ce n'est pas un métier » lui avait lancé sa mère Hélène. Quarante-cinq années sont finalement passées dans diverses parutions tels que Le Provençal, le Méridional, l'Agence France Presse, Télé 7 jours... Un métier qu'il a enseigné à Marseille mais aussi au Maghreb, au Proche Orient, dans les pays du Nord, notamment comme expert de la langue française au sein de l'Union européenne. La bougeotte il l'a assurément. « J'ai fait pas mal de pauses dans ma carrière. Les gens me parlent d'instabilité. Je leur réponds que j'ai besoin de me muscler intellectuellement ! »
Membre de la Société des gens de lettres, il est l'auteur d'une douzaine de livres dont le premier consacré, en partie, à l'étang de Berre. Avec le photographe Robert Durand, il est parti à la découverte de cette lagune et imaginé de petits poèmes illustrant la beauté de ses rives entre nature sauvage et structures d'acier provenant des usines environnantes. On peut compter aussi des ouvrages de botaniques avec des portraits sensibles de forêts, celles de la Sainte-Baume ou encore la forêt domaniale de Boscodon en Embrunais avec l'ingénieur de l'ONF, David Tresmontant. Il y a aussi des biographies, des critiques littéraires, des chroniques...
C'est dans la monographie d'artistes que son âme de chercheur s'épanouit : « Ce sont des études complètes de la vie d'une personne. Il faut se documenter, et faire des incursions dans les archives. Le journalisme aide à cela, ne serait-ce que pour vérifier les sources. » Après l'œuvre du peintre chinois Zhou Shichao, en 2016, il a consacré sa dernière parution à Louis Toncini, un peintre marseillais né en 1907 qu'on appelait le maître de la rive-neuve (éditions Hervé Chopin) : « A travers la monographie de ce peintre, il y a aussi l'histoire de Marseille, les années 50, la vie des émigrés italiens. » C'est pour cet ouvrage que l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille lui a décerné le 19 décembre dernier le prix Albert Detaille, dans la catégorie "arts visuels" : « C’est une reconnaissance pour le livre d'art qui a une distribution très lente et qui rencontre peu de lecteurs parce que souvent cher. »
La voix de Claude Darras s'écoute aussi sur les ondes de Soleil FM où il y narre de petites histoires de la langue française et de ses expressions. Un roman est en attente : « J'y parle des mineurs des houillères. Je suis descendu dans la mine pour sentir les choses. » Christiane Ardisson, sa compagne, l'a lu et vu bien ce roman adapté en série pour la télévision. En attendant de lire ou de voir cela, l’œuvre de Claude Darras est à découvrir sur le site Les encres vagabondes.



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