lundi 2 décembre 2019

Viaduc, le contretemps

Viaduc : du retard
Pour la peinture

     
Les travaux de remise en peinture auront 2 mois dans la vue. Décryptage d’une opération complexe
MARTIGUES Les travaux de remise en peinture ne commenceront qu’à la mi-janvier. Ce contretemps, lié à des aspects techniques, n’a aucun impact sur les usagers.


Martigues et les ponts. Une histoire, un roman, un long fleuve pas toujours tranquille. Un pont après l’autre, toujours. Chacun son tour, pour ne pas mettre Martigues en croix. Si ce n’est pas le petit frère, le pont levant - objet de tous les regards depuis des semaines (lire ci-dessous), c’est son aîné. Le viaduc, ce pont autoroutier, engagé dans une cure de réhabilitation titanesque depuis 2012 mine de rien - qui mobilisera au bout de tout un investissement de 40 millions d’euros de
L’Etat - revient sous les feux de la rampe. Pour la bonne cause, tous les ouvrages ne peuvent pas en dire autant, dans le débat lancinant sur la sécurité des ponts depuis l’effondrement du viaduc de Gênes.
Le nôtre, mélange de béton et de métal, à une cinquantaine de mètres au-dessus du chenal de Caronte, est sorti de l’œil du cyclone et de la classification 3U d’urgence. Le plus dur est fait sur un ouvrage qui a retrouvé une configuration de circulation normale aussi depuis la rentrée. Elle le restera jusqu’à l’été prochain où l’on rebasculera en mode restrictif le temps de dérouler l’enrobé, dans le sens Fos-Martigues cette fois.
Un échafaudage de 50 mètres !
Mais un chantier peut en cacher un autre. Les travaux de remise en peinture, sans impact sur la circulation donc (dans un premier temps), sont attendus. Tic-tac, ils arrivent… "avec deux mois de retard", souffle Stéphane Leroux, chef de service des politiques d’exploitation à la Direction interdépartementale des routes de Méditerranée (Dirmed), le maître d’ouvrage. "Un contretemps lié à des aspects techniques". Qui rappelle que les travaux ce n’est pas toujours une science exacte, ni des mathématiques, même si pour le coup, c’est une histoire de "notes de calculs" qui a plombé l’affaire, précise l’expert. C’est que ce n’est pas une mince affaire justement sur un tel ouvrage si haut perché, "avec un échafaudage qui va être dressé depuis le pied jusqu’au tablier" pour s’attaquer aux deux béquilles. Grosso modo, une structure métallique de près de 50 m de haut quand même, sous la main du groupe Altrad, connu pour être le numéro n° 1 Européen des échafaudages, et accessoirement le mécène du Montpellier Hérault, et le sponsor du XV de France pour la petite histoire.
"C’est un chantier chiffré à 9,5 millions. Un vrai ouvrage provisoire, avec des béquilles complètement bâchées, emballées. Tout doit être hermétique pour du zéro déchet, zéro rejet entre la phase de sablage et de remise en peinture" La couleur est sobre : un gris lumière sur ces béquilles, pelées par le temps, symboles des marques de rouille. "Cela représente 2,6 hectares, ce qui représente trois terrains de foot et demi", schématise Stéphane Leroux.
Du lourd en somme avec "un engagement et un certificat de qualité, d’une peinture à haute résistance UVA et au milieu marin. Elle répond au test Floride, un protocole qui pointe le vieillissement naturel en extérieur et les expositions pour altération".
Dans un (autre) clin aux États-Unis, on peut peut-être regretter de pas avoir osé le rouge, comme le pont du Golden Gate, l’ouvrage mythique de San Franciso. "À l’époque, on avait imaginé une consultation citoyenne mais c’était compliqué. Il y a une petite vingtaine de couleurs certifiées. Il était question des couleurs de Martigues, rembobine Stéphane Leroux. On a même consulté l’architecte des Bâtiments de France, qui n’avait pas de recommandations particulières.
On s’est accordé avec ce gris lumière avec la municipalité, ce qui correspond à sa couleur d’origine".
Pas de tape à l’œil donc mais en tout cas une remise en peinture salutaire. Un ravalement de façade entre primaire d’accrochage, sous-couche et multiples couches jusqu’aux derniers coups de peinture annoncés pour "une livraison mi-septembre". Avant de s’attaquer au tablier, en resserrant les voies avec la suppression de la bande d’arrêt d’urgence cette fois.
"Si l’entreprise va tenter de rattraper les deux mois de retard, en essayant de s’attaquer aux deux béquilles en simultané, poursuit Stéphane Leroux, on n’est, en revanche pas sous la pression des aléas climatiques. Avec un confinement de l’échafaudage, on résiste au mistral et la pluie". Jusqu’à 110-120 km, même pas mal ! À moins d’une tornade, il ne manque plus que Picasso.
Pascal STELLA


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