vendredi 30 octobre 2020

Les élus de proximité restent en première ligne attendent des précisions

 

Les maires "dans le flou" 

Les élus de proximité restent en première ligne

et attendent des précisions

         Avec ce deuxième confinement, les centres-villes devraient inévitablement se vider. Au grand dam des élus locaux, nombreux à exprimer leur inquiétude et surtout, leur incertitude, hier.

/ PHOTO SERGE GUÉROULT

 

Pour eux, la journée d’hier fut agitée. Entre réunions et coups de téléphone incessants, les maires étaient sur tous les fronts. Tous ont néanmoins réagi aux annonces d’Emmanuel Macron, et au retour du

confinement, en partageant les mêmes sentiments : l’incertitude, l’inquiétude et la nécessité de défendre la chose publique.

GABY CHARROUX, MAIRE DE MARTIGUES

                         

Gaby Charroux, maire de Martigues, candidat à la présidence de la Métropole  Aix Marseille Provence - Gomet'

"Nous sommes complètement dans le flou", commence Gaby

Charroux. Hier, le maire de Martigues, à l’instar de tous les autres maires des communes voisines, n’avait aucune indication de la préfecture. En attendant un éclaircissement sur les mesures à appliquer, il se disait inquiet "sur l’apparence des choses car sur l’aspect sanitaire je n’ai pas d’avis, il faudrait que je sois épidémiologiste pour cela, mais ce qui ressort de l’annonce d’Emmanuel Macron c’est que les mesures sanitaires sont insuffisantes et que la situation est pire qu’au dernier confinement."

Il voit d’un bon œil que les écoles, collèges et lycées soient épargnés car "il est indispensable que nos enfants apprennent, ils doivent garder un équilibre".

Mais Gaby Charroux se dit très inquiet pour les petits commerces et constate, exaspéré, qu’"encore une fois, les maires n’ont pas été concertés. À croire que la concertation n’est pas dans la culture de ce gouvernement."

FRANÇOIS BERNARDINI, MAIRE D’ISTRES


François Bernardini, maire d'Istres - Vidéo Dailymotion

"Nous n’avons pas eu de grande surprise, on s’y attendait. Il faut maintenant être conscient et il faut que cette nouvelle période de confinement serve à quelque chose". Pour lui, cela passe "par une prise de conscience de tous avec le respect des gestes barrières, le port du

masque, la distanciation mais aussi le confinement". Mais aussi un soutien renforcé. "Nous allons remettre en place, comme cela a été fait en mars, les aides aux plus démunis et aux plus fragiles.

Nous serons aussi aux côtés des commerces de proximité avec ce qui avait été fait, des droits de place et des loyers qui ne seront pas revendiqués", rassure François Bernardini.

Dans le même temps, le maire n’autorisera pas la venue de forains non alimentaires sur le marché. "Je n’ai pas envie d’afficher devant ces commerces de centre-ville une espèce de concurrence déloyale. Je ne veux pas qu’ils trouvent sous leurs yeux des forains qui vendent ce qu’ils proposent habituellement alors qu’ils ont le rideau fermé. Le commerce alimentaire sera lui possible".

S’il regrette "l’hibernation de la vie sociale", pour François Bernardini "le temps n’est pas à la contradiction, ni à la rébellion ni à la polémique. 

Il faut prendre la mesure de cette deuxième vague et j’appelle

à l’union pour s’en sortir le plus vite possible".

MAXIME MARCHAND, MAIRE DE SAUSSET



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"Monsieur Macron a inventé le confinement sans confinement !", lance Maxime Marchand, qui oscille entre railleries et incompréhension. "Le problème c’est que la règle change tous les jours. On va savoir dimanche à 22 h tout ce qu’il faut appliquer lundi matin, dès 8 h.

Mais de toute façon, les gens ont toujours une excuse pour être dehors", craint Maxime Marchand, persuadé que le confinement va se renforcer dans quinze jours.

"Ce matin les employés de mairie m’ont demandé "est-ce qu’on travaille ?" Eh bien je ne sais pas, se désole-t-il. On n’est pas décisionnaire, nous, les maires, on applique. Et quand j’ai demandé au préfet (hier matin) il m’a répondu "je ne sais pas" Donc bon à un moment, il faut qu’on sache quoi faire et quoi dire."

VINCENT GOYET, MAIRE DE SAINT-MITRE


Vincent Goyet (@vgoyet) | Twitter

"Tous les maires ont bien conscience qu’il y a une dégradation de la situation sanitaire, assure Vincent Goyet, mais on regrette que du flou reste. Une fois de plus on a l’impression que ce n’est pas préparé." Le maire de Saint-Mitre regrette notamment le manque de préparation pour

la rentrée scolaire, dès lundi. "À quelle heure doit-on maintenir l’accueil l ? 7 heures ? Et à 10 heures pour la récréation? Et la cantine? On en saura plus après l’intervention du Premier Ministre mais je regrette que les informations soient décalées et surtout qu’on ne soit prévenu que seulement 24 heures avant."

 Vincent Goyet assure que les services municipaux fonctionneront normalement dès aujourd’hui, le restaurant municipal, lui, s’arrête. "Maintenant se pose la question de l’ouverture ou non des bibliothèques et médiathèques…"

JEAN HETSCH, MAIRE DE FOS-SUR-MER


Biographie du Maire : Jean Hetsch - Fos-sur-mer

"On a beaucoup plus de questions que de réponses !" s’exclame Jean Hetsch, un peu désabusé.

Le maire de Fos rit jaune. "Une fois de plus c’est débrouillez- vous, alors oui comme l’a souligné le Président on a fait un excellent travail au premier confinement… Mais tout seul !

On nous a lâché cette chose, le confinement, sans mode d’emploi…" Depuis l’annonce du re confinement, le maire de Fos reçoit

beaucoup d’appels de commerçants qui s’inquiètent pour leur sort.

"Apparemment la liste des commerces prioritaires s’est agrandie aux magasins de bricolage. C’est bien si vous avez votre robinet à changer en urgence, mais pour ceux qui vont acheter de la peinture pour refaire la chambre du petit, non. Ce n’est pas juste, ces magasins sont avantagés."

Avec Noël qui approche à grand pas, Jean Hetsch ne cache pas son inquiétude : "on nous dit de consommer local… Cherchez l’erreur !"

LAURENT BELSOLA, MAIRE DE PORT-DE-BOUC


Les élus de la commune - Mairie Port de Bouc

"Il faut faire face à cette épidémie. J’ai notamment très peur

pour le monde de la culture et les commerces…"Cette première réaction

de Laurent Belsola est suivie d’un blanc, comme si l’élu était encore sonné par la nouvelle.

Mais en quelques secondes, le maire retrouve son verbe, particulièrement remonté : "J’essaye de ne pas regarder vers l’après. On ne va pas pouvoir se confiner tous les six mois. La situation sanitaire actuelle est la conséquence d’une mauvaise gestion, notamment des hôpitaux. L’Etat doit leur consacrer un plan d’investissement massif et surtout tenir ses promesses sur les nouveaux lits de réanimations et respirateurs", pointe-t-il. Avant de lancer un appel aux citoyens : "Les Français doivent prendre conscience qu’on ne peut pas rester dans cette situation."

MICHEL ILLAC, MAIRE D’ENSUÈS-LA-REDONNE


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"C’était attendu…, soupire Michel Illac, comme bon nombre de Français. Le Président a été clair sur le confinement et ses raisons. Il appartient maintenant à chacun de respecter les mesures."

Après ces mots tout en sobriété, le premier magistrat ne pouvait

retenir une pointe de regret : "Je pense au monde du spectacle et à la culture qui avaient repris leurs activités dans de bonnes conditions d’accueil. On aurait pu les laisser continuer."

Les dés étant jetés, l’élu a pour objectif de maintenir au mieux le service public : "Nous allons communiquer rapidement sur ce qui sera toujours disponible. J’espère que des latitudes seront laissées aux maires pour des services comme le périscolaire, la cantine, les bibliothèques municipales, les centres de loisir…

Nous attendons les précisions du gouvernement."

R.-F. CARPENTIER, MAIRE DE CARRY-LE-ROUET



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"Je pense que ce confinement est nécessaire. Le gouvernement a la franchise de reconnaître que la situation est catastrophique. J’ai d’ailleurs une pensée pour le personnel hospitalier et le

monde médical". comme ses homologues, René-Francis Carpentier reste dans l’attente des modalités d’application de ces nouvelles

mesures. "J’ai passé beaucoup de temps au téléphone, la population a de nombreuses interrogations". Elle semble néanmoins "résignée" selon lui. "On essaie de faire au mieux pour la population et le marché sera ouvert ce matin".

Eric Le Dissès, maire de Marignane:


Le Maire de Marignane rend hommage au policier assassiné - Syndicat de la  Police Municipale N°1 : SDPM / National

"On ne peut pas critiquer la décision de l’Etat. Personne en France ne saurait dire ce qu’il ferait à sa place.

Ce que je regrette en revanche, c’est cette communication en 3, voire 4 temps. Ça rend notre organisation beaucoup plus difficile à mettre en place. La situation est grave. Nous avons tous un proche qui a été touché par le virus.

Malheureusement, il n’existe pas de décision miracle".

Loïc Gachon, maire de Vitrolles :


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"C’est une option que l’on savait sur la table. A Vitrolles, l’épidémie se propage comme un incendie. Si le confinement a été efficace en mars, il faut recommencer".

Face à cette situation d’urgence, le maire enchaîne hier et aujourd’hui les réunions de crise. "Nous avons encore 1000 questions sans réponses. Les textes, les décrets et les arrêtés y répondront sûrement. D’ici là, il faut être efficace. Et sauver ce qui peut être sauvé."  


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