Entamé au mois de mai dernier, ce chantier entre dans une phase cruciale. "Le plus important, c'est que le tube glisse convenablement dans la souille, une tranchée ouverte en mer (en opposition à une fouille, une tranchée, ouverte, elle, sur terre), explique Daniel Maîtrerobert, responsable du chantier à Géostock. Nous avons dû creuser la roche sur 75 mètres de longueur pour que le tuyau repose par la suite, sur le sable".
De ce tuyau, jaillira la saumure, une eau très concentrée en sel, et provenant du site industriel Géosel de Manosque sur lequel plusieurs cavités destinées au stockage stratégique des hydrocarbures pour l'Etat français, sont en cours de construction.
"Propre"
Le président de l'entreprise, Jean-Michel Noé, nous affirmait, au mois de juillet dernier, que cette saumure n'aurait aucun impact sur l'environnement du site. Avant d'être rejetée, cette saumure sera d'ailleurs retraitée dans une station d'épuration actuellement construite sur le site alpin. Enfin, pour, justement, diminuer les effets de ce rejet, l'entreprise va, sitôt la fin de l'enfouissement de ce pipeline, insérer le long du pipe, des diffuseurs chargés de diluer la saumure avant l'embouchure du tuyau.
Pour l'heure, c'est la délicate opération de tirage à l'eau de l'émissaire, menée par la Suburbaine, entreprise notamment spécialisée dans ce type de travaux sous-marins, qui mobilise toutes les attentions. Depuis la mer, c'est une grue embarquée sur une barge qui est chargée de tirer, centimètre par centimètre, 820 mètres de tuyauterie. A terre, une vingtaine d'ouvriers s'affaire, empêchant le moindre faux pas de la mécanique. Les tronçons de 100 mètres (il faut environ deux heures pour parvenir à tirer une telle distance sous l'eau), sont soudés en surface. Et, sous l'eau, un plongeur suit la progression de l'installation. Si aucun aléa n'empêche l'avancée des travaux, l'ouvrage sera achevé d'ici la fin de l'année. La mise en service du pipeline et les premiers rejets de saumure, eux, devraient être effectifs pour le mois de février 2010
Herbier et pêcheurs
Un système anti-chalut
L'installation de ce pipeline a, selon l'entreprise, été faite dans la concertation. Ainsi, en accord avec les Affaires maritimes et les pêcheurs, un système anti-chalutage va être installé le long de la canalisation. Ces arceaux aux angles arrondis et mesurant 3 mètres de haut, sont destinés à empêcher les filets de pêche de s'y accrocher et de se déchirer. Un herbier de posidonies
Par rapport au projet initial, le pipeline a été légèrement dévié de façon à éviter un herbier de posidonies, lieu de reproduction des poissons, et éviter toute dégradation supplémentaire du milieu.
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