Martigues :
Des barques traditionnelles
font briller le Miroir aux oiseaux
Deux barquettes restaurées y ont trouvé leur place.
Une troisième va bientôt les rejoindre
Par Raphaèle Minconé
Une
vingtaine de barques sont amarrées dans ce lieu pittoresque de Martigues.
D'autres arrivent.
PHOTO R.M.
Santa Maria, Mimie, Pallas, La gracieuse, Loumangepanon ou encore Diogene sont
amarrés au beau Miroir aux oiseaux.
Ce lieu qui fait la
réputation internationale de Martigues. "Il m'est arrivé, deux ou
trois fois, quand je montais à Paris, de trouver des cartes postales du Miroir
avec des barques, de jour et de nuit. À Paris, ça alors ! ", raconte
Alain Maraninchi, maître de port de Carro en rigolant. «Diogene est classé
bateau d'intérêt patrimonial et Loumangepanon est une bette, très rare",
commente celui qui, passionné par ces petits bateaux de pêche traditionnels, a
fondé l'association "Les barques du miroir" il y a un peu plus de dix
ans pour dénicher, restaurer et gérer l'emplacement de ces "barques
marseillaises". "Même s'il faudrait plutôt les appeler 'les
barques italiennes'", précise Alain avant de citer Ruoppolo et
Trapani, entre autres, célèbres familles de charpentiers d'origine italienne
qui continuent de retaper des barques à Marseille.
Si son association est en veille depuis quatre ans, "pour des
raisons d'organisation", indique assez sobrement Alain Maraninchi, en
revanche il continue de dégoter des barques et de leur refaire une beauté pour
qu'elles brillent dans cet écrin qu'est le Miroir aux oiseaux. Et faire venir
des barquettes magnifiquement restaurées redonne de l'élan, des couleurs
(notamment avec le dispositif "Martigues en couleurs") et tout son
cachet pittoresque à ce lieu unique.
C'est l'objectif de la ville de Martigues. Et pour cela, "la
municipalité a concédé et adopté l'idée que les barques de tradition
bénéficieraient de 50 % de réduction", explique Alain Maraninchi.
Le prix de la place dans ce petit havre de paix est donc réduit de moitié. Mais
à une condition, évidemment, c'est que les embarcations remplissent le cahier
des charges qu'il établit avec le maître de port de Martigues, Sébastien Cayuela.
«Les critères ? Ça, c'est un bateau de tradition", lance Alain
Maraninchi en ouvrant ses deux bras vers la barque bleue et blanche nommée «
Belle des champs" qui attend, posée sur des cales, qu'on lui ajoute un
moteur. "Si on regarde la plagette là-bas, poursuit-il en
montrant du doigt l'autre côté du port de Carro, il y a des bateaux
avec des cabines, on dirait un au milieu d'un champ, c'est épouvantable ! Donc
il faut un minimum.
Une barque coûte entre 2 000 et 40 000€
"Ces 50 % ça peut
peut-être en inspirer quelques-uns et leur donner envie d'avoir une
barque", suppose le président, tout en précisant qu'il y en a à tous les prix,
car "une barque peut coûter entre 2 000 et 40 000€, à un
niveau concours". Et pour le moment, la réduction proposée par la
Ville sur le tarif annuel de la location de la place a l'effet escompté puisque
récemment le Miroir a vu de nouveaux arrivants. "Je crois qu'à
Port-de-Bouc ils ont un peu évacué les barques, d'après ce que j'ai entendu, confie
Alain Maraninchi. Il y a des bateaux qui sont en bon état, dont
deux/trois superbes qui sont arrivés au Miroir. Des propriétaires qui sont
plutôt charpentiers amateurs ont refait ces barques. Elles sont en état
concours et ça, c'est bien parce que pour le Miroir ça fait de très très beaux
bateaux", se réjouit-il.
La barque de Fernandel demain au 13 Heures
de TF1
Une partie du reportage s'est déroulée devant le "Caméra", bateau
de Fernandel en cours de restauration aux côtés de Jean-Pierre Foucault, Robert
Barnakian, Pierre Sabdes.
PHOTO J-L.C.
Demain lundi, dans le journal de Treize Heures de Marie-Sophie Lacarrau,
sur TF1, est prévu un reportage sur le thème des barques marseillaises. Les
reporters ont fait escale à Carry-le-Rouet afin de donner un coup de projecteur
à Fernandel, son bateau "le Caméra", en cours de restauration avant
d'être exposé dans la commune (Lire La Provence du 3 janvier). Ils ont
interviewé des anciens du village, notamment Pierre Olive et Maryse Canepa qui
l'ont côtoyé lorsque l'artiste était en villégiature dans sa maison du
centre-ville puis à la villa "l'Oustaou de la Mar".
Aux côtés de Pierre Sabdes, président de Carry Vidéo Productions et Robert
Barnakian, président de l'association culturelle du cinéma Fernandel, les
journalistes ont illustré sa vie dans la commune et son lien fort avec la mer,
les poissons et les fruits de mer, dont il raffolait. Une visite de son
ancienne villa a été possible. Le présentateur vedette de TF1, le carryen
Jean-Pierre Foucault, est également interviewé dans le reportage : "
si Fernandel n'avait pas vécu ici, Carry et la Côte Bleue n'auraient pas été
autant connues à travers la France. Il avait d'ailleurs déclaré ' j'habite dans
un paradis'." Ce reportage sera un beau clin d'oeil pour la
ville. "En raison de la pandémie, nous allons revoir l'organisation du
cinquantième anniversaire de sa mort (le premier dimanche de juillet), en la
dissociant de l'inauguration de son bateau Caméra. Notre objectif est de lui
redonner une seconde vie, commente Robert Barnakian. Nous aurons
par la suite, notre musée (gratuit) dans le hall de l'espace Fernandel consacré
à l'artiste, son buste à l'entrée du bâtiment, son bateau exposé, et sa célèbre
villa."
Il est encore possible
de faire un don en faveur de la rénovation du bateau "le Caméra", à
l'association culturelle du cinéma Fernandel (par chèque à l'ordre de
l'association culturelle Fernandel Le
Caméra) ou bien sur la cagnotte de leetchi.com
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