lundi 10 mai 2021

 

Martigues :

Des barques traditionnelles

font briller le Miroir aux oiseaux

Deux barquettes restaurées y ont trouvé leur place.

Une troisième va bientôt les rejoindre

Par Raphaèle Minconé




Une vingtaine de barques sont amarrées dans ce lieu pittoresque de Martigues. D'autres arrivent.

PHOTO R.M.

Santa Maria, Mimie, Pallas, La gracieuse, Loumangepanon ou encore Diogene sont amarrés au beau Miroir aux oiseaux.

Ce lieu qui fait la réputation internationale de Martigues. "Il m'est arrivé, deux ou trois fois, quand je montais à Paris, de trouver des cartes postales du Miroir avec des barques, de jour et de nuit. À Paris, ça alors ! ", raconte Alain Maraninchi, maître de port de Carro en rigolant. «Diogene est classé bateau d'intérêt patrimonial et Loumangepanon est une bette, très rare", commente celui qui, passionné par ces petits bateaux de pêche traditionnels, a fondé l'association "Les barques du miroir" il y a un peu plus de dix ans pour dénicher, restaurer et gérer l'emplacement de ces "barques marseillaises". "Même s'il faudrait plutôt les appeler 'les barques italiennes'", précise Alain avant de citer Ruoppolo et Trapani, entre autres, célèbres familles de charpentiers d'origine italienne qui continuent de retaper des barques à Marseille.

Si son association est en veille depuis quatre ans, "pour des raisons d'organisation", indique assez sobrement Alain Maraninchi, en revanche il continue de dégoter des barques et de leur refaire une beauté pour qu'elles brillent dans cet écrin qu'est le Miroir aux oiseaux. Et faire venir des barquettes magnifiquement restaurées redonne de l'élan, des couleurs (notamment avec le dispositif "Martigues en couleurs") et tout son cachet pittoresque à ce lieu unique.

C'est l'objectif de la ville de Martigues. Et pour cela, "la municipalité a concédé et adopté l'idée que les barques de tradition bénéficieraient de 50 % de réduction", explique Alain Maraninchi. Le prix de la place dans ce petit havre de paix est donc réduit de moitié. Mais à une condition, évidemment, c'est que les embarcations remplissent le cahier des charges qu'il établit avec le maître de port de Martigues, Sébastien Cayuela. «Les critères ? Ça, c'est un bateau de tradition", lance Alain Maraninchi en ouvrant ses deux bras vers la barque bleue et blanche nommée « Belle des champs" qui attend, posée sur des cales, qu'on lui ajoute un moteur. "Si on regarde la plagette là-bas, poursuit-il en montrant du doigt l'autre côté du port de Carro, il y a des bateaux avec des cabines, on dirait un au milieu d'un champ, c'est épouvantable ! Donc il faut un minimum.

Une barque coûte entre 2 000 et 40 000€

"Ces 50 % ça peut peut-être en inspirer quelques-uns et leur donner envie d'avoir une barque", suppose le président, tout en précisant qu'il y en a à tous les prix, car "une barque peut coûter entre 2 000 et 40 000, à un niveau concours". Et pour le moment, la réduction proposée par la Ville sur le tarif annuel de la location de la place a l'effet escompté puisque récemment le Miroir a vu de nouveaux arrivants. "Je crois qu'à Port-de-Bouc ils ont un peu évacué les barques, d'après ce que j'ai entendu, confie Alain Maraninchi. Il y a des bateaux qui sont en bon état, dont deux/trois superbes qui sont arrivés au Miroir. Des propriétaires qui sont plutôt charpentiers amateurs ont refait ces barques. Elles sont en état concours et ça, c'est bien parce que pour le Miroir ça fait de très très beaux bateaux", se réjouit-il.

La barque de Fernandel demain au 13 Heures de TF1



Une partie du reportage s'est déroulée devant le "Caméra", bateau de Fernandel en cours de restauration aux côtés de Jean-Pierre Foucault, Robert Barnakian, Pierre Sabdes.

PHOTO J-L.C.

Demain lundi, dans le journal de Treize Heures de Marie-Sophie Lacarrau, sur TF1, est prévu un reportage sur le thème des barques marseillaises. Les reporters ont fait escale à Carry-le-Rouet afin de donner un coup de projecteur à Fernandel, son bateau "le Caméra", en cours de restauration avant d'être exposé dans la commune (Lire La Provence du 3 janvier). Ils ont interviewé des anciens du village, notamment Pierre Olive et Maryse Canepa qui l'ont côtoyé lorsque l'artiste était en villégiature dans sa maison du centre-ville puis à la villa "l'Oustaou de la Mar".

Aux côtés de Pierre Sabdes, président de Carry Vidéo Productions et Robert Barnakian, président de l'association culturelle du cinéma Fernandel, les journalistes ont illustré sa vie dans la commune et son lien fort avec la mer, les poissons et les fruits de mer, dont il raffolait. Une visite de son ancienne villa a été possible. Le présentateur vedette de TF1, le carryen Jean-Pierre Foucault, est également interviewé dans le reportage : " si Fernandel n'avait pas vécu ici, Carry et la Côte Bleue n'auraient pas été autant connues à travers la France. Il avait d'ailleurs déclaré ' j'habite dans un paradis'." Ce reportage sera un beau clin d'oeil pour la ville. "En raison de la pandémie, nous allons revoir l'organisation du cinquantième anniversaire de sa mort (le premier dimanche de juillet), en la dissociant de l'inauguration de son bateau Caméra. Notre objectif est de lui redonner une seconde vie, commente Robert Barnakian. Nous aurons par la suite, notre musée (gratuit) dans le hall de l'espace Fernandel consacré à l'artiste, son buste à l'entrée du bâtiment, son bateau exposé, et sa célèbre villa."

Il est encore possible de faire un don en faveur de la rénovation du bateau "le Caméra", à l'association culturelle du cinéma Fernandel (par chèque à l'ordre de l'association culturelle Fernandel  Le Caméra) ou bien sur la cagnotte de leetchi.com

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