Un Martégal condamné à 18 mois
de prison pour violence conjugale
Le procureur décrit le prévenu comme un
"tyran domestique"
PHOTO C.S.
Samir, 40 ans, comparait pour des faits de violence à l'encontre de
son épouse ayant entraîné au moins dix jours d'ITT, mais aussi à l'endroit de
ses fils, âgés de 9 et 11 ans.
L'enquête a démarré par un signalement à l'école de Martigues où son fils
aîné s'est confié à son enseignante : "À la maison, papa frappe maman à
la tête, maman prend des photos pour se défendre, papa ne donne pas d'argent à
maman, elle doit en prendre dans la tirelire, et il fume des cigarettes qui ne
sont pas des cigarettes, et après, il a les yeux rouges".
Interrogée, l'épouse va
confirmer, dire ne pas avoir le droit de sortir même pas pour faire les
courses, subir des rapports sexuels non consentis, avoir consulté un médecin à
deux reprises pour préparer sa défense et divorcer. Défense qui arrive plus tôt
que prévu, Samir ayant été placé en garde à vue tout le week-end avant d'être
placé en détention provisoire. La dernière dispute, la seule qu'il reconnaisse
en partie, il l'a frappée avec une louche, même si lui dit que c'est elle,
parce que les enfants mangeaient en faisant des miettes, étaient bruyants. Il
considère qu'elle ne les élève pas bien. "Je travaille toute la
journée, le soir, quand je rentre, je prends un bain, elle crie, je sors pour
ne pas me disputer."
Le couple vit en France
depuis son arrivée d'Algérie en 2019 et Samir reconnaît que depuis, sa
femme a changé. "Elle pense souvent à sa mère restée au pays, elle ne
veut pas sortir quand je lui propose, après, ce n’est pas moi cette situation,
c'est le confinement" dit-il sobrement. "Elle a peut-être
changé, rétorque l'avocate de l'épouse, parce qu'elle s'est rendu
compte qu'en France, la vie est différente. Elle ne dispose pas de compte
bancaire, ne peut exercer de métier alors qu'elle a un diplôme de psychologie,
subit des injures. Aujourd'hui, avec l'éventualité d'un divorce, elle voit
l'avenir s'ouvrir".
Le procureur décrit le
prévenu comme un "tyran domestique" et rappelle le récent
dramatique nouveau féminicide. Pour l'avocat de Samir, "corriger sa
femme, dans certains pays, certaines cultures, cela existe. Lui-même
aujourd'hui a entamé un travail de compréhension".
Samir a été condamné à 18 mois de prison dont 12 fermes avec sursis
probatoire de deux ans et interdiction d'entrer en contact avec la victime.
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