Un "spectacle Ovni" aux mille interprétations.
Une sorte de grand débarquement dans une création qui marche sur l’eau,
intitulée Dérives sous la coupe de la compagnie Ilotopie, basée à Arles,
inspirée du joueur de flûte des frères Grimm, emportant les rats pour exorciser
la ville.
Cela s’inspire
d’une migration, du miroir aux alouettes. C’était une idée
d’avant le Covid. L’idée c’était une transhumance. Un paysage onirique.
L’eau est le prétexte pour aborder les mues individuelles et
communautaires d’une société en plein bouleversement ; de
travailler l’esthétique du pire, décrypte Dominique Noël, coauteure
du spectacle avec Bruno Schnebelin, directeur artistique. On envoûte pour
aller on ne sait où.
C’est
au spectateur de se faire son propre cheminement. Aller droit dans le mur ? Ou
plutôt vers un renouveau ? Évacuer les Fakes news et les idées fausses Un
spectacle à intellectualiser en somme, vraiment original avec ces chimères qui s’éveillent
sur l’eau. Une centaine de silhouettes en plastique thermoformées, rendues lumineuses
à la nuit tombée grâce à des panneaux solaires intégrés, et équipées de
flotteurs.
Guidée par un musicien enchanteur,
un flûtiste, sur une embarcation perchée, cette armée de leds ou petit peuple
désincarné de silhouettes a vogué sur l’eau…
Destination presque inconnue,
escortée par trois drôles de bergers (sorte d’hermaphrodite, ni vraiment homme,
ni vraiment femme), navigant sur des bateaux-pétales, autour de ce monde
imaginaire.
Une danse en musique, tout en
délicatesse ; apaisante avec la flûte et la clarinette. Une poésie pas comme
les autres. La rencontre de l’eau avec le feu, autre élément du spectacle, semé
au gré de la performance. Il ne manquait peut-être que le vent, un comble dans
une terre de mistral, pour "franchir l’interdit" peut-être et dériver
au-delà des bouées, ou une autre organisation pour rapprocher le monde et y
voir de plus près…
Pascal STELLA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire