Les
infirmier(e)s en colère
Bloquent
la circulation
Hier
matin, une cinquantaine d’infirmier(e)s de toute la région Paca se sont donné
rendez-vous au cœur de Martigues pour effectuer une opération escargot, et
porter leurs nombreuses revendications.
Hier matin, la brume n’a pas empêché le
collectif "Infirmiers libéraux en colère" de se retrouver Martigues
dès 7h, pour débuter une opération escargot dans les rues de la ville.
Rendez-vous était donné au rond-point du chat
noir pour distribuer des tracts. Le cortège, composé d’une trentaine de
voitures venues de toute la région, a bloqué les routes en roulant au pas.
Cette mobilisation avait pour but de faire entendre un certain nombre de
revendications. Entre autres, de nombreux infirmier(e)s, pointent le manque de
reconnaissance de leur travail, l’augmentation des impôts, la retraite à 67 ans
et la non-reconnaissance de pénibilité de la profession.
"On porte des patients de 80kg pour
leur faire la toilette, déplore Sophie Sirop, infirmière et chargée de la
coordination de la manifestation Martigues. Ça fait 20 ans que je fais ce
métier et si vous me demandez si je vais continuer, c’est non. On est
persécuté. Je ne veux pas finir comme ça."
UN ras-le-bol qui a pris de l’ampleur après
la Covid : "On est traumatisé, on peut le dire, insiste Gaëlle Cannat,
présidente du collectif Infirmiers libéraux en colère. On a vu les gens mourir
chez eux. On était en première ligne et au final, on n’est pas valorisés. Nous
sommes une profession silencieuse, mais là, on en a marre. Cette mobilisation
est très importante. Nous n’avons pas le droit de grève donc quelqu’un travaille
à notre place pour prendre soin des patients. On a vraiment besoin d’être
entendus. Dans le cas contraire, les conditions vont encore se détériorer et
les gens seront mal soignés
." Le début d’un mouvement ? Une
mobilisation qui se met en place progressivement un peu partout en France, dans
un contexte social toujours tendu. "Personnellement, je soutiens les
agriculteurs, on n’a pas exactement les mêmes problèmes qu’eux, mais on
comprend la colère générale, indique Maxime, infirmier libéral Cavaillon depuis
six ans. On prend le train en marche, c’est le moment.
Il y
a beaucoup de mécontentement en France. Le but est d’avoir de l’impact car le
soin est en danger. On doit rendre des comptes en permanence pour tout, on a
les taxes qui augmentent et on ne s’en sort plus. L’essence augmente aussi et
notre pouvoir d’achat est au plus bas. Jusqu’à présent, le coût du déplacement
était de 2,50€ ; depuis quelques jours, il est passé à 2,75€ mais ce montant
est brut. On travaille énormément sur notre temps libre avec une montagne de
paperasse à gérer. Si nos collègues sont malades, on revient de vacances… On ne
compte pas nos heures, mais si on devait le faire, pour tout le travail qu’on
a, on ne serait pas au Smic". Maxime fait entre "40 et 50 passages
par jour", confiait-il avant de sortir de la voiture pour faire du bruit
devant les locaux de l’assurance maladie.
Le
collectif "Infirmiers libéraux en colère", créé par Gaëlle Cannat et
des infirmières de Carry- le-Rouet l’année dernière, espère voir le mouvement
prendre de l’ampleur dans les prochains jours avec notamment, une manifestation
prévue Montpellier vendredi prochain. "Nous essayons de nous organiser
pour mettre en place une manifestation à Paris", informe Sophie Sirop.
Alissa SERNA aserna@laprovence.com
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