jeudi 1 février 2024

Les infirmier(e)s en colère Bloquent la circulation

 

Les infirmier(e)s en colère

Bloquent la circulation



 

Hier matin, une cinquantaine d’infirmier(e)s de toute la région Paca se sont donné rendez-vous au cœur de Martigues pour effectuer une opération escargot, et porter leurs nombreuses revendications.

 

Hier matin, la brume n’a pas empêché le collectif "Infirmiers libéraux en colère" de se retrouver Martigues dès 7h, pour débuter une opération escargot dans les rues de la ville.

 Rendez-vous était donné au rond-point du chat noir pour distribuer des tracts. Le cortège, composé d’une trentaine de voitures venues de toute la région, a bloqué les routes en roulant au pas. Cette mobilisation avait pour but de faire entendre un certain nombre de revendications. Entre autres, de nombreux infirmier(e)s, pointent le manque de reconnaissance de leur travail, l’augmentation des impôts, la retraite à 67 ans et la non-reconnaissance de pénibilité de la profession.

"On porte des patients de 80kg pour leur faire la toilette, déplore Sophie Sirop, infirmière et chargée de la coordination de la manifestation Martigues. Ça fait 20 ans que je fais ce métier et si vous me demandez si je vais continuer, c’est non. On est persécuté. Je ne veux pas finir comme ça."

UN ras-le-bol qui a pris de l’ampleur après la Covid : "On est traumatisé, on peut le dire, insiste Gaëlle Cannat, présidente du collectif Infirmiers libéraux en colère. On a vu les gens mourir chez eux. On était en première ligne et au final, on n’est pas valorisés. Nous sommes une profession silencieuse, mais là, on en a marre. Cette mobilisation est très importante. Nous n’avons pas le droit de grève donc quelqu’un travaille à notre place pour prendre soin des patients. On a vraiment besoin d’être entendus. Dans le cas contraire, les conditions vont encore se détériorer et les gens seront mal soignés

." Le début d’un mouvement ? Une mobilisation qui se met en place progressivement un peu partout en France, dans un contexte social toujours tendu. "Personnellement, je soutiens les agriculteurs, on n’a pas exactement les mêmes problèmes qu’eux, mais on comprend la colère générale, indique Maxime, infirmier libéral Cavaillon depuis six ans. On prend le train en marche, c’est le moment.

 Il y a beaucoup de mécontentement en France. Le but est d’avoir de l’impact car le soin est en danger. On doit rendre des comptes en permanence pour tout, on a les taxes qui augmentent et on ne s’en sort plus. L’essence augmente aussi et notre pouvoir d’achat est au plus bas. Jusqu’à présent, le coût du déplacement était de 2,50€ ; depuis quelques jours, il est passé à 2,75€ mais ce montant est brut. On travaille énormément sur notre temps libre avec une montagne de paperasse à gérer. Si nos collègues sont malades, on revient de vacances… On ne compte pas nos heures, mais si on devait le faire, pour tout le travail qu’on a, on ne serait pas au Smic". Maxime fait entre "40 et 50 passages par jour", confiait-il avant de sortir de la voiture pour faire du bruit devant les locaux de l’assurance maladie.

 Le collectif "Infirmiers libéraux en colère", créé par Gaëlle Cannat et des infirmières de Carry- le-Rouet l’année dernière, espère voir le mouvement prendre de l’ampleur dans les prochains jours avec notamment, une manifestation prévue Montpellier vendredi prochain. "Nous essayons de nous organiser pour mettre en place une manifestation à Paris", informe Sophie Sirop.

 Alissa SERNA aserna@laprovence.com


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