Elles observent la faune et
la flore marine après la fuite
Les scientifiques de l’institut écocitoyen
ont plongé hier matin à Ponteau
Vous
examinez la qualité de l’eau? Alors, c’est toujours pollué ?"
Les interrogations des pêcheurs étaient nombreuses encore, hier
matin.
Une
semaine après la fuite accidentelle de chlorure ferrique en
mer, au niveau de la zone
pétrochimique de Lavéra, à Martigues, deux scientifiques de l ’ i n s t i tut
écocitoyen de Fos-sur-Mer sont venues faire des observations et des
prélèvements sur le bord de mer de Ponteau.
Les
interrogations persistent quant aux causes de l’incident mais, aussi et
surtout, concernant les conséquences de ce rejet sur la faune et la flore
marine
" On a fait des relevés
la veille de la fuite et là
on veut voir s’il y a de la mortalité"
A.
AUSTRUY
À côté
des scientifiques, quelques pêcheurs étaient installés sur le bord de mer, à
proximité d’une flaque d’eau stagnante,
couleur marron. Si les traces
de pollution au chlorure de fer ne sont plus visibles en mer, à la surface, il
reste des traces sur le littoral. Annabelle Austruy, chargée de mission écotoxicité,
prend en photo algues et anémones sur les rochers avant de plonger. "Normalement,
elle n’est pas censée être si molle, cette anémone",
commente- t-elle, go pro à la main. "Je ne peux pas vous dire si c’est
pollué, nous, on étudie les paramètres physico-chimiques, mais je
peux déjà vous dire que le taux de pH est tout à fait normal", répond
sa coéquipière, Marine, à un pêcheur curieux, l’ordinateur sous les yeux avec toutes
les données instantanées.
Pendant
ce temps, Annabelle est à l’eau avec la sonde. Cette machine permet d’avoir, en
temps réel, la température de l’eau, le taux de pH, le taux de salinité,
d’oxygène dissout ainsi que la profondeur. "On a un pH à 8.3 et
la salinité est à 37 donc tout est correct. A priori, pas
d’inquiétude," commente la scientifique restée en bord de mer avec
tout le matériel.
En temps
normal, l’institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions ne fait que deux
sorties par an pour étudier le milieu marin. Leur dernière sortie date du 22
juillet, soit la veille de la fuite de l’usine Kem One. " Nous sommes
venues refaire des prélèvements pour voir
s’il y a
de la mortalité depuis la fuite. Grâce aux analyses de la semaine
d’avant,
on pourra faire un comparatif," explique la plongeuse.
Avec Marine, elles ont exploré les fonds marins pendant 45 minutes
pour étudier essentiellement les espèces marines sédentaires
dont, en l’occurrence, les oursins, les étoiles de mer, les
crevettes, les moules, les anémones mais aussi les sars et
daurades.
La
scientifique se désole de constater que cette flaque d’eau
marron,
sûrement du chlorure de fer, n’a pas été pompée.
Les
résultats de ces observations et prélèvements sont très attendus. Ils devraient
sortir en début de semaine prochaine.
Raphaëlle MINCONÉ
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