Viaduc de
Martigues,
c'est
l'heure de la bascule !
Grandes
manœuvres et circulation modifiée depuis 01/07/2020 au matin sur le pont
autoroutier en vue d'un enrobé tout neuf
dans le
sens Fos-Marseille d'ici fin août.
Zoom sur
deux mois de travaux avec une vitesse à nouveau limitée
C'est un chantier sous
pression et chronométré. Suspendu à 50 mètres de haut, qui se joue au-dessus du
chenal de Caronte, sur ces 874 mètres qui composent le viaduc.
Deux mois chrono pour un
retour à la normale juste avant la rentrée, et un remake de l'été dernier à
refaire le bitume.
Avec des chiffres qui donnent
le vertige. "8 500 m² d'enrobé coulés, 800 tonnes de matériaux rabotés, 40
à 50 personnes lors des pics de travaux", souffle-t-on du côté de la
Direction interdépartementale des routes Méditerranée (Dirmed),le maître
d'ouvrage.
Sept semaines à haute cadence
surtout, après les premières manœuvres en amont, depuis le 22 juin déjà, pour
préparer les déviations et les balisages.
Dès les prochaines heures,
une armée de camions va débouler pour l'enlèvement du bitume et
l'approvisionnement. Une configuration et un balai en nocturne qui résument la
cadence infernale tout l'été. Une cure de rajeunissement commencée en 2012
(lire ci-dessous) pour pérenniser un ouvrage presque cinquantenaire, et le
mettre aux normes antisismiques entre autres.
Une nouvelle phase de travaux
aujourd'hui, comme un dernier sprint (sur la route du moins), depuis ce matin,
6 heures, où devait se déroulait la fameuse bascule du trafic sur une seule
rive (côté étang).
Un pont en mode dégradé ou
contraint "jusqu'au vendredi 28 août," a annoncé la Dirmed pour une
libération totale du sens Fos-Marseille. "L'opération consiste à
travailler sur l'étanchéité des ouvrages béton, l'assainissement et le renouvellement
des chaussées", rappelle Stéphane Leroux, chef de service des politiques
d'exploitation. En clair, on va d'abord raboter et dérouler un enrobé tout neuf
(sauf sur la partie centrale) au bout de cette opération quand même complexe
avec "la dépose des matériaux existants amiantés".
Même réduite dans le temps,
même en plein été et son air de vacances, sur un ouvrage emprunté d'ordinaire
par 80 000 véhicules au quotidien, l'opération entraînera des perturbations du
trafic. "Ces travaux impliquent la libération totale d'une partie des
voies circulées, une réduction de la circulation à 2x2 voies avec suppression
de la bande d'arrêt d'urgence".
Autre enjeu important, le
retour à une limitation de la vitesse à 50 km/h sur l'ensemble de l'ouvrage.
Bon à savoir, il faut s'attendre à ce que les radars autonomes, plus
communément appelés radars de chantier, ressortent du bois...
On peut s'attendre à son lot
de ralentissements aux entrées du viaduc aux heures de pointe. Les travaux du
pont levant étant mis entre parenthèses, dans l'attente de la lumière d'un
nouveau plan, l'option centre-ville pourra être tentée... Mais pour tous ceux
qui ne font que traverser Martigues, en direction d'Arles ou de Marseille, la
Dirmed recommande l'itinéraire via les autoroutes A7 et A54 au nord de l'étang
de Berre.
Encore de la patience donc
durant deux mois, avant de passer aux travaux de remise en peinture sur
l'ouvrage central.
Un (autre) chantier
d'envergure, annoncé pour l'automne dernier, qui a pris un méchant contretemps,
empêtré dans un casse-tête technique d'un chantier haut perché. Mais cette
fois, c'est lancé avec deux échafaudages gigantesques qui vont s'élever au fil
des jours le long de l'ouvrage autour des parties métalliques, avec les
béquilles d'abord. Un chantier colossal (environ 9 millions) où tout doit être
hermétique (lire ci-dessous) pour jouer les Picasso. Ou presque car la couleur
sera sobre : un gris lumière, la couleur d'origine. Des manœuvres sans impact
sur la circulation pendant 8 mois environ, pour la première tranche du moins.
Avant un deuxième acte plus contraignant, sur le tablier pour le caisson et les
encorbellements (bords du pont). "Ce ne sera pas très spectaculaire au
départ, mais ça va vite le devenir..." assure Stéphane Leroux. Le résumé
d'un chantier hors norme depuis 2012...
Une réfection titanesque depuis 2012
Le viaduc, c'est un lifting
et un chantier de grande ampleur, financés par l'État, avec des travaux qui,
bout à bout, tournent autour de 40 millions d'euros.
Ø Mise
aux normes antisismiques,
Ø réparation
des fissures par injection sur les 26 piles en béton,
Ø mise
en place de bassins de recueil des eaux pluviales,
Ø installation
des barrières de retenue métalliques et de grillages anti-suicides, réfection
des chaussées...
Huit
ans de travaux pour assurer la pérennité de l'ouvrage et sa sécurité. Car ce
lifting sur le viaduc, ouvert à la circulation il y a 48 ans, était
indispensable. Le pont autoroutier a été bichonné pour sortir de l'œil du
cyclone, lui qui avait été catalogué un temps en "catégorie 3U, celle d'un
ouvrage dont la structure est gravement altérée et nécessite une intervention
urgente" selon une liste de l'État des 164 plus grands ouvrages du pays,
publiée par le ministère des Transports, après l'effondrement du viaduc de
Gênes qui a fait 43 morts. Un chantier de longue haleine qui va se poursuivre
avec les travaux de peinture, sans impact sur la circulation dans un premier
temps "avec un échafaudage par le bas, explique la Dirmed, sur les
béquilles qui seront emballées de bâches de protection. Tout doit être
hermétique pour du zéro déchet, zéro rejet sur cette phase pour redonner une
belle couleur (un gris lumière) et une homogénéité à ces béquilles un peu
pelées avec le temps". L'ouvrage va ête ainsi décapé des anciens revêtements
par la projection d'abrasif avant d'appliquer la protection anti-corrosion en
trois couches.
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