MARTIGUES:
une plainte déposée
pour pollution marine.
Une fuite d’agent chimique corrosif s’est produite dans la nuit du mercredi au jeudi 23 juillet au sein du complexe pétrochimique Lavéra à Martigues (Bouches-du-Rhône). Elle a conduit à la formation d’une nappe acide polluante* de quelques hectares dans la Méditerranée.
Cette fuite a été détectée à 01H50« au niveau d’un bac de stockage de solution de chlorure ferrique au sein de l’atelier de production du site de Kem One à Lavéra » précise le groupe industriel, numéro deux européen du PVC.
* Chlorure ferrique: Ce produit chimique hautement corrosif est utilisé notamment pour le traitements des eaux usées. Il s’est transformé en solution acide marron au contact de la mer, formant une nappe toxique d’environ six hectares dans la Méditerranée, au niveau de l’anse d’Auguette.
Le site pétrochimique Lavéra fait partie de l’un des plus gros complexes industriels d’Europe, autour de l’Étang de Berre,
qui génère une pollution suscitant régulièrement
les craintes des habitants des environs.
En octobre 2019, certains d’entre eux avaient notamment attaqué en justice quatre industriels, le chimiste Kem One, ArcelorMittal, Esso et le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, pour « trouble du voisinage ».
PLUSIEURS QUESTIONS SE POSENT.
DÉCLARATION. Gaby Charroux, maire de Martigues-Lavéra
L’incident qui s’est produit aujourd’hui dans l’anse d’Auguette à Lavéra met en lumière un certain nombre de questions et d’insuffisances qu’il convient de soulever.
La fuite de chlorure ferrique, en l’occurrence, a des conséquences prévisibles sur la faune et la flore marine et seule une décision de fermeture des deux plages les plus proches jusqu’aux résultats des analyses réalisées par les services compétents (marins pompiers de Marseille et Sdis 13) pouvait être prise en anticipation.
Concevoir une industrialisation adaptée à un territoire nécessite des mesures de prévention et de protection modernes. Des mesures qui privilégient la production industrielle tout en préservant l’environnement de son implantation.
Cela nécessite des engagements financiers conséquents pour mettre aux normes les outils de cette production. Mais cela nécessite aussi que l’homme, le salarié soit au centre des concepts de production.
Plus que des intentions, il est urgent de remettre au cœur des fonctionnements le principe de précaution et de prévention. Les CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) , les astreintes d’urgences et les modalités d’alerte sont le premier maillon d’une chaîne qui contribue à la sécurité des sites de production industrielle et de leur environnement.
Concevoir investissements financiers, humains, technologiques, prévention et production industrielle sur nos territoires est la clé d’un avenir qui protège nos territoires tout autant que nos industries.
Il en va de notre avenir et nous entendons bien peser à tous les niveaux (administratif politique et législatif) pour faire entendre la voix de nos concitoyens.
Cet accident neuf mois après Lubrizol remet au goût du jour la cohabitation difficile entre les usines Seveso seuil haut et les autres activités humaines.
« La répétition des arrêtés de mise en demeure sur ce site et l’absence de mise à jour en temps voulu de son étude de dangers montre que l’exploitant ne considère pas la protection des travailleurs, des populations et de l’environnement comme une priorité », dénonce l’Association Robin des Bois.
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