mercredi 22 juillet 2020

La bio raffinerie Total La Mède va monter en puissance

Raffinerie de la Mède: un projet biocide - Europe Écologie les Verts

·        ECONOMIE
·        22/07/2020 À 17H15
Lancée en 2019,
la bio raffinerie Total La Mède
va monter en puissance
Le projet était précurseur et a fait couler beaucoup d'encre. Un an après sa mise en marche, la bio raffinerie de La Mède tire un bilan encourageant et voit l'avenir plutôt sereinement
Elle n'a pas encore atteint sa pleine capacité de production qui est de 500 000 tonnes de biocarburant par an, mais au bout d'un an d'existence, la bio raffinerie Total La Mède a pu sortir près de 200 000 tonnes de produit. Un chiffre encourageant comme l'explique Stéphane Cambier, le directeur. "Il y a eu une importante transformation du site, explique-t-il. Cela s'est traduit par de nouveaux équipements, de nouveaux procédés. C'était un challenge technique. Lors du démarrage, beaucoup de choses ne se sont pas déroulées comme prévues, c'est ce qui a ralenti la production." Le projet, en terme technique, était ambitieux: abandonner les énergies fossiles et produire du carburant basé sur des huiles et résidus selon un procédé jamais testé jusque-là. "La Mède est une vitrine du groupe, «estime le directeur. En effet, si tout n'est pas encore optimal, le virage amorcé par Total semble être performant et s'inscrit, qui plus est, dans la feuille de route de l'Europe qui souhaite anticiper la décarbonation du système énergétique. Comprenez une baisse de la production de dioxyde de carbone. Pour autant, tout n'est pas rose chez Total, car dans les matières premières utilisées, le pétrolier compte encore sur la très controversée huile de palme. Après le feuilleton politique sur la sortie, puis le retour puis de nouveau l'exclusion de l'huile de palme des produits soumis à un avantage fiscal, Total a décidé d'en limiter son usage à La Mède. "Nous nous étions engagés à n'utiliser que de l'huile certifiée durable c'est ce que nous avons fait", poursuit le directeur. Aujourd'hui, la bioraffinerie fonctionne avec 70% d'huiles végétales (palme, tournesol et colza) et 30% de résidu comme les huiles de cuisson usagée". À terme, ces chiffres pourraient donc bien s'inverser. "Notre volonté aujourd'hui est d'aller vers une diminution de l'utilisation de cette huile. Mais cela nécessite un travail d'approvisionnement sur des huiles et des résidus alternatifs qui a déjà démarré. On construit des partenariats pour mettre en place ce circuit qui se base sur des résidus d'huile de cuisson ou de graisse animale"
D'autres projets sur le site
À l'origine, le projet de reconversion de La Mède comportait cinq points:
1.   la création de la bioraffinerie,
2.   d'une ferme solaire,
3.   d'un centre de formation
4.   d'une unité de production d'AD Blue (liquide anti-pollution). Aujourd'hui tout est opérationnel et d'autres projets sont venus se greffer.
5.   La Mède a, en effet, été choisi pour tester un système d'hydrogène vert. Le site utilise actuellement de l'hydrogène gris fabriqué par Naphta chimie et Air Liquide, il ambitionne d'ici 2024 de passer au vert produit à partir d'électrolyseurs et de photovoltaïque.
6.   Parallèlement, une unité de récupération du slop ( boues restant au fond des citernes des navires où a été stocké du pétrole) devrait ouvrir dans le courant 2021.
Des créations d'emplois? 
Face à ces nouveaux défis, se pose la question des effectifs. La transformation du site, s'était traduit par une baisse du personnel, passant de 450 à 250 à terme. "On manque de personnel, alerte Fabien Cros, secrétaire CGT Total. Les embauches ont été gelées suite à la crise. Nous fonctionnons avec des intérimaires, mais comment cela va-t-il se passer lorsque ces nouvelles unités vont démarrer? " S'il n'est, pour l'heure, pas question d'embaucher, la direction n'est pas fermée sur un éventuel réajustement des effectifs le moment voulu: "à ce stade, le personnel est suffisant, estime Stéphane Cambier. Mais la question de la ressource humaine sera adaptée et revue en fonction de l'arrivée de nouveaux projets."
La Covid quelle gestion?
Comme tout le monde, la bioraffinerie de la Mède a dû faire face à la crise sanitaire. Si la production n'a pas été arrêtée, l'entreprise à tout de même dû se mettre au diapason pour protéger ses salariés. "Cela s'est traduit par une prise de température quotidienne, le port du masque obligatoire, la mise à disposition de gel et le recours dès que possible au télétravail", explique le directeur. Jusqu'au déconfinement, aucun cas de Covid n'a été officiellement déclaré, mais depuis les choses ont légèrement changé et des cas ont été détectés chez des sous-traitant notamment. "Nous avons pris les mesures pour répertorier les personnes avec lesquelles ils sont entrés en contact. Elles ont été testées et les résultats sont négatifs", conclut le directeur. 
Ecoutez l'interview de Stéphane Cambier, le directeur du site 

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