vendredi 31 juillet 2020

Pollution de Lavéra Martigues : à qui la faute ?


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ENVIRONNEMENT
·        31/07/2020 À 09H50

Pollution de Lavéra Martigues :

à qui la faute ?

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La récente fuite de chlorure de fer, provenant de l’usine Kem one, a été à l’origine d’un épisode de pollution des eaux dans l’anse d’Auguette, à Lavéra. Les élus demandent réparation. L’industriel s’explique
La fuite a eu lieu à la tombée de la nuit, elle provenait d’un bac de stockage de chlorure de fer. Un produit corrosif et hautement toxique qui s’est répandu dans la mer en quelques heures, le temps de trouver l’origine et de colmater.
Un important dispositif de sécurité a été immédiatement dépêché sur place, la municipalité et le préfet de police ont également pris, dans la foulée, des arrêtés fermant les plages des Laurons et de Bonnieu et interdisant le nautisme, la pêche et la baignade jusqu’au cap Couronne.
Des tests effectués par les pompiers ont rapidement montré que la qualité de l’eau est très vite revenue à la normale. Mais le mal était fait, élus locaux comme nationaux et associations environnementales demandent désormais des comptes. France nature environnement, Sea Shepherd et Robins des bois ont porté plainte pour atteinte aux espèces protégées, préjudice écologique et pollution marine. Le député de la 13ème circonscription Pierre Dharréville est même allé porter l’affaire devant l’Assemblée nationale. « Après deux arrêtés de mise en demeure en 2019, la responsabilité de l'entreprise est engagée sur la maintenance et la surveillance, a-t-il annoncé. A-t-elle assez investi dans cette partie non productive des installations? Il faut reconnaître que des travaux d'importance, ces dernières années, ont eu lieu. Mais l'investissement de l'outil industriel n'est souvent pas à la hauteur. » Dans un communiqué, Kem one reconnaît sa responsabilité mais rappelle que 270 millions d’euros ont été investis pour moderniser le site martégal y compris l’unité de chlorure ferrique
De nombreuses questions se posent pour la CGT
« On n’a pas vu venir l’accident, déclare Olivier Nicolas, représentant CGT de Kem one. La réglementation était à jour au niveau de l’inspection. Cela amène des réflexions. Un bac datant de 1987, inspecté tous les ans et à jour des réglementations, on peut alors se demander s’il faut aller au-delà des impositions réglementaires ? »
Se pose aussi la question de la suppression des CHSCT, ces comités d’hygiène et de sécurité qui tiraient la sonnette d’alarme régulièrement sur l’état des installations. « La diminution des moyens alloués aux instances représentatives du personnel a entraîné une baisse des tournées », s’alarme le représentant.
Le syndicat a, de son côté, entamé une enquête pour comprendre l’origine de la fuite, tout comme la direction qui devra rendre des comptes aux ministres de la transition écologique et de la mer.
« La préfecture a imposé à l’exploitant la mise en sécurité des installations, une surveillance de l’impact sur le partie terrestre et maritime. Et surtout de nettoyer les dommages et compenser les pertes en termes de biodiversité s’il y en a », a annoncé Barbara Pompili, ministre de la transition écologique. »
Kem one, lui assure jouer le jeu de la transparence. « Notre priorité est de comprendre ce qui a généré le rejet accidentel et de mener les actions nécessaires afin d’éviter qu’un événement de ce type ne se reproduise », a affirmé Bertrand Baudet, le directeur de Kem one. Pour l'heure les différentes enquêtes commandées n'ont pas encore livré leurs résultats.
Pas de poissons morts mais de l'inquiétude
Le préfet a demandé à Kem one un rapport d’accident ainsi que des mesures d’impact de la fuite de chlorure ferrique.
La Dréal, la direction de l’environnement, a été chargée, elle, de procéder à une analyse d’écotoxicité.
Une semaine après l’accident, aucun décès de poissons n’avait été constatés, pourtant les associations environnementales demeurent inquiètes. « Ce n’est pas première fois qu’il y a des accidents de ce type de produit, rappelle-t-on chez Robin des bois. A chaque fois cela s’est conclu par la mort de la faune et la flore locale. Il faut impérativement un suivi écologique sur plusieurs mois. Beaucoup d’organismes comme les coraux, les herbiers de posidonie n’ont pas pu fuir. Des conséquences il y en aura forcément. »  

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